Prostate : une banale opération se termine par la mort du patient...

Selon un récent article du quotidien Le Parisien, le 14 janvier dernier, Henry Latour, sexagénaire plutôt en forme a été opéré pour un problème de prostate à l’hôpital de Bourges dans le Cher. Quelques heures plus tard, le patient décèdera d’un arrêt cardiaque.


Mais que s’est-il donc passé le 14 janvier dernier à l’hôpital de Bourges ? Pourquoi Henry Latour, 60 ans, en pleine forme, entré pour subir une classique opération de la prostate est-il décédé à 16h09 d’un arrêt cardiaque ? Jusqu’à récemment, la fille du patient pensait qu’il s’agissait des conséquences tragiques d’une intervention qui tourne mal… Mais elle vient d’apprendre que le chirurgien qui a opéré son papa est désormais interdit de bloc !
 
Dans ces conditions, elle demande à voir le dossier médical de son père (c’est son droit d’ailleurs)… Comme l’indique le quotidien Le Parisien, ce jour-là, il semblerait que le chirurgien ait été d’une humeur exécrable, en colère, pestant contre le matériel, insultant une infirmière… Mais l’intervention se poursuit malgré tout.   
 
Durant l’opération, le chirurgien aurait effectué, d’après le compte-rendu, des gestes violents et brutaux, donnant lieu à des pertes hémorragiques importantes. A plusieurs reprises, l’anesthésiste demande en vain l’interruption de l’intervention. Il faudra attendre de longues minutes avant que le chirurgien n’obtempère. Mais Henry Latour décède à 16h09 des suites d’un arrêt cardiaque.
 
Ce qui devait être une opération de routine, s’est donc transformée par la mort d’un homme. L’équipe médicale présente ce jour pour assister le praticien parle même d’une « véritable boucherie, indigne de n’importe quel bloc opératoire ». Suite à cela, le personnel de l’hôpital n’a plus voulu travailler avec ce chirurgien. Aujourd’hui, il n’opère plus mais continue à consulter les patients.
 
« C’était un événement complexe. Un cas exceptionnel. J’estime avoir tout fait dans les règles de l’art, mais le risque zéro n’existe pas. Je suis très touché par ce qui est arrivé » indique le praticien dans le quotidien. Selon les infos du Parisien, une enquête préliminaire est en cours pour « homicide involontaire » déposée contre ce chirurgien urologue par la famille de la victime qui estime par ailleurs que l’hôpital a tenté d’étouffer l’affaire.

La prostate en quelques mots

Il s'agit d'une petite glande située sous la vessie et qui entoure la partie supérieure de l'urètre (canal traversant le pénis et conduisant l'urine et le sperme à l'extérieur). La prostate sécrète un liquide épais et clair qui se mélange aux spermatozoïdes pour former le sperme.
 
Cette glande peut être le siège de plusieurs affections, telles que l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), l'infection aiguë ou chronique de la prostate et le cancer. Ces maladies peuvent provoquer des symptômes similaires : difficultés ou douleurs pour uriner, mictions fréquentes (en particulier la nuit) et besoins impérieux d'uriner.
 
Chez l'homme, le risque d'affection de la prostate augmente avec l'âge. Les antécédents familiaux, des origines africaines et une alimentation riche en graisses animales et pauvre en fruits, légumes et poissons peuvent également accroître le risque de maladie de la prostate. Tous les hommes, en particulier ceux de plus de 50 ans, doivent donc être vigilants et consulter leur urologue en cas de doute.

Publié le 18/04/2016 à 15:01 | Lu 2912 fois