Prise en charge de la douleur : par Carole Robert, présidente de l'association Fibromyalgie France

Il est admis et reconnu (recommandations d’EULAR) qu’une prise en charge non médicamenteuse
et pluridisciplinaire est à privilégier. On ne peut ainsi éviter de penser Education Thérapeutique du
Patient (ETP) qui trouve tout son sens dans la prise en charge de la fibromyalgie aux nombreux troubles, d’ailleurs patients dépendants.





Selon l’OMS, l’ETP a pour but d’aider le patient, ainsi que sa famille, à comprendre sa maladie et ses traitements, à collaborer ensemble et à assumer ses responsabilités dans sa propre prise en charge, dans le but de l’aider à maintenir et améliorer sa qualité de vie.
 
Les personnes atteintes de fibromyalgie montrent une forte tendance à éviter tout effort craignant  douleurs et fatigue. Ceci a pour conséquence de la sédentarité, une prise de poids, un isolement social,  une dépression réactionnelle. Le patient n’est pas toujours armé pour éviter ces conséquences.
 
L’ETP, part importante du parcours de soin, peut fortement aider le patient à modifier ses comportements, à comprendre sa maladie, à accepter que le médicament ne fait pas tout. Cette ETP ne peut pas être uniquement de l’information mais bien la mise en œuvre d’un programme dans lequel le patient est actif et peut apprendre, plus spécifiquement, à gérer la douleur chronique et à « mesurer » son mieux-être.
 
En effet, dans le cadre spécifique de la prise en charge de la douleur chronique fibromyalgique, les meilleurs indicateurs sont ceux portant sur la qualité de vie et l’autonomie. Si la fatigue et le sommeil  peuvent être de meilleure qualité, ceci influe directement sur l’humeur. Le ressenti du patient  concernant la douleur chronique peut alors être nettement modifié.
 
Il est un fait, faute de marqueurs, que la qualité de vie et d’autonomie dans la fibromyalgie est une notion fondamentale pour le patient, seule valeur permettant d’évaluer la sévérité de « sa » fibromyalgie.
 
En ce qui concerne la prise en charge, plusieurs recommandations ont été émises :
• Aucun médicament n’a l’AMM dans l’indication fibromyalgique.
• Les traitements non médicamenteux sont essentiels dont l’activité physique adaptée.
• L’accompagnement psychologique est fortement encouragé.
• Les corticoïdes et les opioïdes ne sont pas recommandés.
• L’objectif des traitements est d’améliorer la qualité de vie et le handicap.
 
« Notre rôle d’IRD, est essentiellement lié, comme pour tous patients douloureux chroniques, dans l’accompagnement, la mise en œuvre de techniques non médicamenteuses à visée antalgique (TENS, relaxation, hypnose, sophrologie...), le cas échéant à la mise en place et le suivi d’atelier d’Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) » explique Aline Le Chevalier, infirmière Ressource Douleur - CH Avranches - Granville - Membre de la Commission Professionnelle Infirmière de la SFETD.

Article publié le 16/04/2021 à 01:00 | Lu 5498 fois