Poulpy : la peluche interactive pour combattre Alzheimer

5 étudiants de l’école d’ingénieurs des Transitions JUNIA viennent de mettre au point, en collaboration avec des professionnels de santé exerçant en unité spécialisée Alzheimer en Ehpad, un robot d’empathie baptisée Poulpy, destiné à rompre l’isolement du patient en attisant sa curiosité et en suscitant l’interaction. Le point avec Marvin Dan, l'un des concepteurs de cette peluche.





Comment fonctionne précisément la peluche interactive ?
La maladie d’Alzheimer entraîne un déclin cognitif et physique de la personne âgée qui influe sur sa communication avec son environnement.
 
Celle-ci devient de plus en plus compliquée et le patient se retrouve généralement dans une véritable situation de repli sur soi conduisant fréquemment à un mal-être pouvant se manifester sous différentes formes ; notamment, des signes d’anxiété.
 
Le robot d’empathie que nous avons imaginé, grâce à une longue réflexion en amont, basée sur des retours d’expérience de personnel soignant en unité spécialisée Alzheimer en EHPAD et de l’analyse des outils thérapeutiques déjà existants, permet donc de rompre cette situation d’isolement du patient en attisant sa curiosité et en suscitant l’interaction grâce à son aspect rassurant et sympathique. Il s’utilise lors de séances individuelles mais aussi de groupe.
 
Son effet bénéfique est dû à l’effet combiné de plusieurs facteurs, son aspect déjà évoqué précédemment, mais également sa communication non-verbale.
 
Poulpy, permet donc aux soignants de créer un contact humain et des moments privilégiés avec les patients souffrant d’Alzheimer. Son utilisation est d’ailleurs très simple, d’où une mise en œuvre facile pour les soignants.
 
Comment interagit-elle avec le patient ?
Le principe de fonctionnement de Poulpy est basé sur une stimulation cognitive, induite par l’aspect et les divers éléments sensoriels présents sur ce prototypes (en particulier tactiles et visuels).
 
Il combine diverses technologies de manière innovante (automatisme, fabrication additive, etc.) afin d’assurer un effet sur les patients ; effet qui a pu être vérifié lors d’un test dans l’unité Alzheimer d’un EHPAD.
 
En ce qui concerne la partie fabrication additive, notre choix s’est porté sur un matériau suffisamment robuste pour résister à une potentielle chute de Poulpy lors d’une séance. Il a nécessité plus de 160h d’impression pour une taille de 50 x 50 x 30cm.
 
Quel est l’avenir de ce prototype prometteur ?
Nous aimerions également continuer à expérimenter notre prototype dans d’autres EHPAD afin qu’un maximum de personnes puissent profiter de Poulpy.
 
Nous sommes également conscients que nous devons encore apporter un certain nombre d’améliorations à cette première version et celles-ci ne pourront découler que de l’échange que nous pourrons générer avec les équipes soignantes et les patients.
 
Nous réfléchissons actuellement à la suite avec, pourquoi pas, la création d’une start-up, voire le dépôt d’un brevet.

Article publié le 30/06/2021 à 01:00 | Lu 5103 fois