Perte d'autonomie : les Français veulent s'assurer

Selon le récent sondage réalisé par Odoxa pour le Cercle Vulnérabilités et Société, portant sur le financement de la perte d’autonomie liée au grand âge, les trois-quarts des Français souhaitent que l’on puisse avoir la possibilité de contracter une assurance dépendance. Détails.


Depuis quelques années, la tendance à l’individualisation -ou à la personnalisation- de la prise en charge des risques est de plus en plus présente et courante dans notre société.
 
C’est notamment le cas des assurances qui adaptent leurs contrats en fonction du comportement ou des moyens de leurs assurés (pratique d’exercices physiques, meilleure alimentation, etc.). Et sans trop de surprise, c’est également une solution qui attire de nouveaux adeptes cherchant à préparer leur retraite.
 
Dans ce contexte et toujours selon cette enquête, il semblerait que les Français apprécient aussi cette idée en matière de financement de la dépendance. Sans qu’elle vienne toutefois remplacer l’intervention de l’Etat, les trois-quarts (74%) de nos concitoyens se déclarent favorables à la possibilité de contracter volontairement une assurance dépendance.
 
Toujours selon ce sondage, certains vont même plus loin et souhaiteraient que l’on rende obligatoire les contrats de prévoyance individuelle tout au long de la vie active. De fait, plus de la moitié (59%) des Français approuvent cette idée !
 
En revanche, moins de la moitié des sondés (45%) se dit favorable au financement de la dépendance sur le patrimoine, par le biais de cessions ou de rentes viagères par exemple.

Après l’espoir de progrès scientifiques et les réorientations budgétaires, la réduction des coûts représente la troisième solution privilégiée par les Français redoutant une chose en particulier : l’augmentation des impôts.
 
Dans ce contexte, le principe même d’une universalité est remis en cause par les Français ; de fait, pratiquement les deux-tiers (64%) assurent être favorables à l’installation du remboursement dégressif des soins en fonction des revenus.
 
Il sont aussi prêts à « dégrader » les prestations puisque, là encore, pratiquement les deux-tiers (63%) approuvent l’idée d’un accès à des prestations « low cost » comme des tailles de chambres réduites ou une restauration minimale.
 
D’autres solutions de réductions de coûts seraient aussi parfaitement envisageables aux yeux des Français... Ainsi, plus de la moitié (53%) se dit favorable au remplacement de certaines tâches humaines par la technologie (les robots par exemple où les avancées technologiques ces dernières années sont notables).
 
Ils sont aussi 53% à considérer que, pour réduite les coûts, il faudrait davantage porter les actes d’aide à domicile sur les familles ou les bénévoles.
 
Rappelons-le, jadis, la dépendance liée au grand âge était prise en charge par la famille (c’est encore le cas dans de nombreux pays du monde mais de moins en moins en Europe). Différentes générations vivaient sous le même toit (comme c’est encore très souvent le cas en Asie, à Singapour par exemple, qui est pourtant un pays riche).
 
Mais les temps ont changé, la mobilité professionnelle et l’évolution des modes de vie ont fait disparaître l’habitat intergénérationnel (qui revient en force). Et pourtant, lorsque c’est possible, les Français se déclarent prêts à s’occuper de l’un de leurs parents en situation de perte d’autonomie.
 
Les trois quarts d’entre eux le feraient, 31% en étant même certains. Pratiquement la moitié (46%) se dit même prêtre à s’engager régulièrement et bénévolement pour s’occuper de personnes en situation de perte d’autonomie. 

Publié le 21/09/2020 à 01:00 | Lu 1969 fois