Personnes âgées : le grand écart de l’Etat entre les paroles et les actes

Dans un récent communiqué commun, les organisations* représentant les personnes âgées à la CNSA demandent solennellement à l’Etat de proposer, lors du Conseil du 17 avril, l’utilisation immédiate de tout ou partie des crédits 2011, en faveur de l’amélioration de la qualité des soins aux ainés.


La CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie), qui gère les crédits en faveur des personnes âgées, notamment ceux provenant de la « journée de solidarité », s’apprête lors de son Conseil du 17 avril à examiner ses comptes 2011.

Ceux-ci font apparaître que près de 250 millions d’euros n’ont pas été distribués aux structures pour personnes âgées en 2011, sur un total de mesures nouvelles annoncées et votées d’environ 400 millions d’euros, soit près des deux-tiers des engagements de l’Etat qui n’auront pas été tenus.

Les représentants des personnes âgées, familles et professionnels au Conseil de la CNSA, si elles peuvent entendre les arguments de bonne gestion de la Caisse en période de contraintes économiques, ne peuvent pas accepter la dégradation de la qualité des soins aux personnes âgées fragilisées, et le décalage entre les discours et les actes de l’Etat.

En effet, lors du vote du budget prévisionnel pour 2011, le discours de l’Etat promettait un effort significatif dans ce secteur avec une hausse de 4,5% correspondant donc à 400 millions d’euros. Les actes de l’exercice 2011 démontrent une toute autre réalité : gel de crédits, mises en réserve, coup d’arrêt dans la médicalisation des établissements…

Pire, en 2011, près de 120 millions d’euros de crédits de fonctionnement ont été retirés aux établissements et services existants, conduisant à des suppressions d’emplois soignants auprès des personnes âgées, dans un secteur pourtant fortement créateur d’emplois sur tout le territoire national.

Les organisations représentant les personnes âgées à la CNSA demandent solennellement à l’Etat de proposer, lors du Conseil du 17 avril, l’utilisation immédiate de tout ou partie des crédits 2011, en faveur de l’amélioration de la qualité des soins :
- relance significative du processus de médicalisation des établissements, dans lequel l’Etat accuse un retard de 2 ans sur ses engagements ;
- moratoire sur toute reprise de crédits dans les structures existantes (processus dit de « convergence tarifaire ») ;

Les organisations signataires tiennent à préciser que ces mesures symboliques et urgentes n’auraient aucune incidence sur les comptes publics 2011 et 2012, tels qu’ils ont été votés par le Parlement et par la CNSA.

*AD-PA, FNAQPA, FEHAP, FHF, FNADEPA et SYNERPA

Publié le 17/04/2012 à 09:33 | Lu 1374 fois