Pasteurdon 2019 : Eliette Touati étudie le coupable du cancer gastrique

Dans le cadre du Pasteudon 2019 et afin de mieux comprendre à quoi servent vos dons, nous vous proposons plusieurs portraits de chercheurs et les travaux sur lesquels ils planchent… Parmi eux, Eliette Touati, qui étudie le coupable du cancer gastrique. Explications.


Après un DEA au CEA de Saclay dans le service de biochimie, c’est à l’Institut Pasteur qu’Eliette Touati effectue son doctorat. Séduite par l’émulation scientifique qu’elle y trouve, elle décide d’y déployer ses projets de recherche.
 
En 2002, elle est promue chargée de recherche. C’est à cette période qu’elle rejoint l’unité Pathogénie bactérienne des muqueuses et se met à travailler sur Helicobacter pylori et son rôle dans le développement du cancer gastrique.
 
Helicobacter pylori est une bactérie qui vit et survit en milieu hostile, dans l’acidité de nos estomacs. De très nombreuses personnes sont porteuses de cette bactérie et, dans la plupart des cas, cela n’a pas de conséquences graves. Cependant, elle provoque chez 1 à 3% des individus un cancer. Dans certains pays, le cancer gastrique est même la première cause de mortalité par cancer.
 
Le travail d’Éliette Touati consiste à étudier les dommages infligés par ce microorganisme sur l’ADN de nos cellules. En 2003, elle a publié, dans la revue scientifique Gastroenterology la preuve que cette bactérie endommage l’ADN de nos cellules gastriques, un événement jouant un rôle important dans l’apparition des lésions cancéreuses. H. pylori a donc le triste privilège d’être la première bactérie directement impliquée dans la genèse d’un cancer.
 
Aujourd’hui, Éliette Touati, dans l’unité de Pathogenèse de Helicobacter dirigée par Hilde De Reuse, est responsable du groupe Infection, génotoxicité et cancer. Un de ses projets est la recherche d’une signature de biomarqueurs capables de dépister précocement le cancer gastrique, en collaboration avec l’hôpital Ambroise Paré à Boulogne Billancourt.
 
Le cancer gastrique est souvent diagnostiqué à un stade trop avancé et donc difficile à soigner. L’identification de ce biomarqueur pourrait rendre possible un diagnostic plus précoce et donc améliorer les chances de survie des patients.
 
Pour Éliette Touati, qui a choisi cette thématique du fait de son importance en santé publique, cette recherche appliquée lui tient particulièrement à cœur.
 
« Le Pasteurdon crée un espace de communication où nous pouvons exposer les liens entre recherche fondamentale et recherche appliquée. Et retracer le travail d’équipe et les interactions avec des partenaires qui permettent de toujours oser aller plus loin » ajoute la chercheuse.

Publié le 14/10/2019 à 01:00 | Lu 1832 fois