Paris : trois-quarts de piétons tués dans la capitale ont plus de 65 ans

La préfecture de police de Paris vient de révéler les chiffres de l'accidentalité à Paris en 2007. Bon point pour la capitale : il y a eu moins de piétons morts en 2007 (-32%) qu’en 2006, mais en revanche, le nombre de blessés a augmenté (de 6 à 9% selon les cas). Par contre, il ressort clairement de ce rapport que les piétons de plus de 65 ans sont les plus touchés par les accidents mortels puisque sur les 17 tués en 2007, 13 étaient des seniors…


Au total, les rues de la capitale ont tué 37 personnes en 2007 (tous types d’accidents confondus).

Certes, ce chiffre est plutôt encourageant puisque, comme le souligne le rapport de la préfecture de police de Paris, ce chiffre représente une baisse de 42% par rapport à 2006 et permet d’atteindre un seuil « historiquement bas » depuis des années.

En revanche, le nombre de blessés (tous types d’accidents confondus également) a lui augmenté de 8,4% (9.871 personnes blessées).

En ce qui concerne les piétons. Le nombre de victimes a également baissé entre 2006 (25 personnes) et 2007 (17 personnes), soit une réduction de près d’un tiers des décès (-32%). Par contre, là encore, le nombre de blessés a augmenté (de 6 à 9% selon les cas). Ce qui est plus inquiétant, c’est que la majorité (76.47%) des piétons tués dans des accidents de la circulation est âgée de plus de 65 ans. Comme le remarque la préfecture de police dans son rapport : « les seniors sont donc particulièrement exposés »…

Ces chiffres ne sont ni surprenants, ni exceptionnels : le nombre de personnes âgées qui décèdent dans les accidents de la route est important car ces sujets récupèrent bien moins facilement que les jeunes. Parfois, un simple choc suffit à tuer un aîné alors qu'un adulte ou un enfant pourraient s'en remettre sans problème. .../...
Paris : trois-quarts de piétons tués dans la capitale ont plus de 65 ans

Il faut aussi rappeler qu'à partir de 60 ans, les capacités motrices diminuent, des problèmes visuels et auditifs peuvent apparaître, les réflexes baissent, les temps de réaction augmentent… Sans compter les téléphones portables "vissés" à l'oreille ou les baladeurs numériques. Tous ces problèmes fonctionnels et toutes ces nouvelles habitudes rendent les promenades dans les villes plus dangereuses. D’ailleurs, un bon nombre de seniors estime que les voies publiques ne sont plus adaptées à leurs besoins. Les feux rouges sont trop rapides, ils n'ont guère le temps de traverser. Ils souhaiteraient aussi davantage de passages piétons protégés et des trottoirs moins hauts.

De fait, comme le confirme le rapport de la préfecture, « un nombre élevé de piétons (près de 1 000 en 2007, soit 47,5% des victimes) sont accidentés alors qu’ils traversent la chaussée de façon réglementaire sur les passages piétons, sont sur des refuges, marchent sur les trottoirs ou dans des aires piétonnes ». Or, « ce constat concerne également huit des 17 piétons tués ». Pour les autres piétons blessés ou tués, plus de la moitié (52%) « demeurent fautifs et ont emprunté la chaussée en négligeant les règles du Code la route et leur sécurité ».

La ville de Paris (mais également toutes les grandes villes de France) n’est-elle pas en passe de devenir de plus en plus dangereuse pour les piétons seniors ? Est-elle encore adaptée à une population vieillissante… On peut se poser la question. En attendant, la préfecture de police a conduit en 2007, des opérations de prévention afin de contribuer à l’éducation et à l’évolution des comportements. Pour ce faire, elle dispose de policiers spécialisés dont la mission est d’intervenir auprès de publics multiples. Ainsi, 2.771 seniors ont assisté à des conférences sur le risque routier à Paris, au cours desquelles ont été abordées les problématiques spécifiques à l’âge (médicaments, difficultés à percevoir l’environnement, etc.). Ces actions se sont déroulées en partenariat avec les centres d’actions sociales des mairies d’arrondissement et les maisons de retraite.

Les voies les plus dangereuses à Paris (à certains niveaux) sont en premier lieu, l’avenue des Champs Elysées, l’avenue Denfert-Rochereau, le quai de Bercy ou encore le boulevard de Magenta. Quant aux carrefours les plus accidentogènes, les trois premiers se trouvent concentrés dans le 8ème arrondissement, il s’agit de celui de l’avenue des Champs-Elysées/place de la Concorde ; de la rue Royale/place de la Concorde ou encore de l’avenue des Champs Elysées/place Clémenceau.

Publié le 27/03/2008 à 15:23 | Lu 8494 fois