Pain Proposal : pour en savoir plus sur les douleurs chroniques et tenter d’y remédier…

L’initiative « Pain Proposal » vise à faire reconnaître l’impact personnel, social et économique de la douleur chronique au niveau européen et dans les pays où l’enquête a été menée. Son objectif est de mettre en lumière les conséquences, les insuffisances et les difficultés de la prise en charge actuelle de la douleur chronique afin de faire des recommandations pour permettre une meilleure dispensation des soins. Parce que la douleur chronique affecte la vie d’un citoyen européen sur cinq aujourd’hui…





Une prise en charge inadaptée de la douleur chronique peut avoir des répercussions sur la capacité de travail des personnes. Lorsque la douleur chronique n’est pas contrôlée correctement, elle peut diminuer la productivité. En Europe, les patients qui souffrent de douleur chronique considèrent que celle-ci les a empêchés de travailler au moins un quart du temps passé au travail et 61% ont déclaré qu’elle avait eu des conséquences directes sur leur statut professionnel. Un tiers des patients atteints de douleurs chroniques pensent que leur état limite leur évolution professionnelle et plus d’un quart s’inquiète de perdre leur emploi.

En France, 62% des patients interrogés indiquent que leur situation professionnelle est directement affectée par la douleur chronique, et en moyenne, 24% des personnes concernées sont incapables de travailler en raison de celle-ci.

Malgré leur atteinte, les patients veulent continuer leur activité et rester ainsi parti prenante du tissu social. En effet, les trois-quarts (73%) souhaitent prendre une part active dans la société, 35% des personnes s’inquiètent de la perte de leur emploi et pour 49% des d’entre eux, ils s’inquiètent d’une absence d’évolution de carrière en raison de leur état de santé.

« Les répercussions de la douleur chronique sont tellement importantes que la vie du patient va être transformée entraînant absentéisme voire chômage ou licenciement, difficultés familiales (rejet, rupture, divorce ou au contraire maternage, infantilisme), psychologiques (anxiété, dépression), médico-légales (invalidité, procès). Dès lors, l’amélioration de la prise en charge de la douleur doit être un de nos objectifs essentiels » selon le professeur Alain Serrie, Chef de Service, Hôpital Lariboisière à Paris. Le rapport « Pain Proposal » souligne également les insuffisances dans la prise en charge actuelle de la douleur chronique.

Les insuffisances incluent les longs temps d’attente pour le diagnostic, les nombreuses consultations médicales et des problèmes lié au temps important écoulé avant de référer le patient à un médecin spécialiste. Tous ces facteurs ont des conséquences considérables en termes de dépenses de santé, et plus largement sur l’économie.

Les personnes atteintes de douleur chronique sont parfois en attente d’un diagnostic pendant plusieurs années. En Europe, près de quatre personnes interrogées sur dix considèrent que leur douleur n’est pas prise en charge de façon adaptée. En Europe, pour environ un tiers des personnes atteintes de douleur chronique, le délai diagnostique est supérieur à un an : en moyenne, 2,2 ans s’écoulent avant d’obtenir un diagnostic.

En comparaison, en France, les personnes souffrant de douleurs chroniques obtiennent en moyenne un diagnostic ou connaissent la cause de leur douleur 1,4 an après la première consultation. Sur ce critère, la France se classe ainsi au deuxième rang des pays européen de l’étude.

A l’issu de son travail de réflexion, le groupe d’experts en charge de cette étude a identifié des priorités et émis des recommandations en faveur de l’amélioration de la prise en charge de la douleur en Europe et en France :

- Amélioration de la qualité de vie des personnes présentant une douleur chronique, partant du principe que toute douleur exprimée doit être entendue et suivie d’un traitement adapté
- Optimisation de la structuration de la filière de soins pour la prise en charge des personnes qui souffrent de douleurs chroniques
- Reconnaissance de la douleur chronique en tant que pathologie à part entière, ainsi que facteur de handicap, et fléau socio-économique personnel et collectif.
- Renforcement de la coordination du parcours de soin (réseaux) et développement des coopérations interprofessionnelles

La reconnaissance de la douleur chronique en tant que pathologie et véritable problème sociétal, impliquant soignants, sociologues, ethnologues, enseignements, travailleurs sociaux, politiques et gouvernements, fait partie des enjeux à venir.

Les conséquences de la douleur chronique sur les droits humains fondamentaux justifient un engagement européen et national dans les domaines des soins, de la recherche, de l’enseignement et de la communication.

Le rapport « Pain Proposal » a été présenté au Parlement Européen.

La douleur chronique se définit comme une douleur qui persiste trois mois au-delà d’un délai raisonnable de guérison. Elle peut être provoquée par un grand nombre d’affections telles que l’arthrite, le cancer, le diabète, ou par d’autres facteurs comme des lésions ou suite à des interventions chirurgicales.

La douleur chronique ne fait pas partie intégrante d’une spécialité en particulier, c’est pourquoi le parcours des personnes atteintes de douleur chronique avant que n’interviennent un diagnostic et une prise en charge adaptés est parfois chaotique, difficile et coûteux. De plus, en raison des ambiguïtés inhérentes à la définition de la douleur chronique, l’étendue réelle du problème s’est toujours avérée difficile à déterminer et celui-ci n’a jamais été traité avec le même ordre de priorité que d’autres
questions de santé.


En mai 2010, Pfizer a lancé une campagne grand public sur les douleurs neuropathiques (forme de douleurs chroniques) dans les cabinets médicaux et officines pour aider les patients à exprimer leur douleur et à faciliter leur communication avec les professionnels de santé.

A propos de l’étude :
L’étude réalisée dans le cadre de l’initiative « Pain Proposal » a été menée d’août à septembre 2010 par InSites Consulting auprès de 2.019 patients souffrant de douleur chronique (définition voir ci-dessous) et 1.472 médecins généralistes de quinze pays européens (Autriche, Belgique, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Irlande, Italie, Pays Bas, Norvège, Portugal, Espagne, Suède, Suisse, Royaume Uni).

Article publié le 21/10/2010 à 02:59 | Lu 2665 fois