Où vivre vieux en 2030 ? : une grande rencontre à la Maison Internationale de Paris le 8 décembre 2010

Pouvoirs publics, professionnels en gérontologie et en gériatrie, sociologues, économistes, urbanistes, architectes et ingénieurs se réuniront le mercredi 8 décembre 2010 à la Maison Internationale de Paris pour une rencontre inédite sur les conditions de vie des personnes âgées en 2030. Les inscriptions sont désormais ouvertes aux professionnels et au grand public !


Les perspectives démographiques ne laissent aucun doute ! Avec plus de deux millions de personnes âgées de plus de 85 ans en 2015, la question du lieu de vie et de l’autonomie de ces personnes est un enjeu fondamental pour notre société.

L’insuffisance des compétences dans les services à la personne et surtout dans leur management, le manque de soutien aux initiatives intergénérationnelles et aux actions de solidarité coopérative, le sous-développement des applications domotiques et robotiques ainsi que les erreurs d’architecture offrent en effet des domaines de réflexion et une marge de progrès considérable.

Ce congrès vise à trouver des pistes de développement originales adaptées à l’évolution démographique et des mentalités, en prenant en compte les problématiques environnementales.

Editorial de la Maison Internationale de Paris

L'allongement de la vie et le vieillissement de la population sont largement liés à la réussite d'un modèle social qui conjugue prévention et qualité des soins, amélioration des conditions de vie et niveau élevé de la protection sociale.

Contrairement à une vision souvent décliniste de la situation française, il apparaît que la France a su conjuguer natalité dynamique et vieillissement prolongé. Elle est passée par les étapes classiques de l’accroissement de l’espérance de vie, en faisant d’abord chuter la mortalité infantile à un taux, difficilement compressible, inférieur à 4‰.

Parallèlement, les progrès de la médecine et de l’hygiène, la maîtrise de l’alcoolisme, du tabagisme et de la violence routière permettent à un nombre toujours plus important de nos concitoyens d’atteindre des âges avancés. Un homme de 60 ans a devant lui plus de 22 années de vie, et une femme du même âge peut en espérer 27. Le plus surprenant est la tendance : des gains d’espérance de vie de 2 ans pour les femmes sexagénaires, 2 ans et demi pour les hommes, entre 1996 et 2009. En dépit de cette dynamique des âges, la représentation du vieillissement reste, en France, particulière négative, ce qui freine les initiatives et l'innovation y compris dans l'habitat.

Cette « vie en plus » nous apporte pourtant beaucoup de satisfactions, à commencer par celle de garder plus longtemps nos parents. Elle nous fait aussi un peu peur, puisque nous connaîtrons tous quelques uns des désagréments et des maux de la grande vieillesse auxquels la plupart de nos ancêtres échappaient... en mourant jeunes !

Deux de ces désagréments sont cruciaux et interpellent aussi bien les familles que les pouvoirs publics : la solitude et les freins à la mobilité. En 2030, 40% des ménages seront composés d’une seule personne, avec une forte proportion de femmes âgées, qui ne pourront conserver une bonne qualité de vie que si elles sont entourées, aidées au quotidien et si leurs logements, les espaces et bâtiments publics, les moyens de transport, les commerces... leur sont facilement accessibles. Ce qui pose des questions d’habitat adapté, individuel ou collectif, de solidarité spontanée ou organisée, de services, d’urbanisme, de transports.

Les carences des documents d’urbanisme, les erreurs d’architecture, le sous développement des applications domotiques et de la robotique, l’insuffisance des compétences dans les services à la personne et surtout dans leur management, le manque de soutien aux initiatives intergénérationnelles et aux actions de solidarité coopérative, offrent des domaines de réflexion et des perspectives de progrès considérables. Nous souhaitons trouver des pistes de développement originales, adaptées à l'évolution démographique et des mentalités, en prenant en compte les problématiques environnementales.

Christian Saout, vice-président du Collectif inter-associatif sur la santé (Ciss) ou encore Serge Guérin, sociologue, sont parmi les éminents intervenants attendus. Ils participeront à une série de débats et tables rondes sur les thèmes suivants : dans 20 ans, qui seront les aînés et où vivront-ils ? Habitat et urbanisme, hébergement et mobilité ou encore l’écosystème des personnes âgées en 2030

Ces premières rencontres prospectives sont à l’initiative de l’UNR.santé, de l’Association des Maires de France (AMF) et du Collectif inter-associatif sur la santé (Ciss).

Publié le 19/11/2010 à 10:55 | Lu 2554 fois