Ostéoporose : un rassemblement pour des os plus forts !

A quelques jours de la Journée mondiale de la lutte contre l’Ostéoporose, prévue le dimanche 20 octobre, l’Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale (AFLAR) veut tirer la sonnette d’alarme sur cette pathologie, qui touche une femme sur trois après la ménopause, suite aux résultats d’une étude pharmaco-économique qui met en exergue les économies de coûts potentiellement générées par une meilleure prévention et dépistage de l’ostéoporose.


Un rassemblement pour des os plus forts

La manifestation de l’AFLAR aura lieu à 14 heures le 15 octobre, à quelques pas de l’Assemblée nationale, place Edouard Herriot.

Elle commencera par un Flash Mob, une chorégraphie orchestrée par une dizaine de danseurs, suivie d’une animation hautement symbolique : une statue de 2m50, représentant les os fragiles d’une femme, sera brisée en mille morceaux par la Princesse Hermine de Clermont-Tonnerre, qui s’engage aux côtés de l’AFLAR et auprès de toutes ces femmes qui souffrent du silence assourdissant autour de cette maladie.
 
Le rassemblement « Des os plus forts » a pour objectif de mobiliser toutes les personnes concernées par la prise en charge de l’ostéoporose (médecins, professionnels de santé, patients, aidants, etc.) mais aussi le grand public. Parallèlement, l’AFLAR soutient la nouvelle campagne de l’IOF (International Osteoporosis Foundation) pour l’amélioration du dépistage et de la prise en charge de l’ostéoporose « Des os forts pour des femmes plus fortes ».
 
« Nous avons organisé cette manifestation à l’Assemblée nationale pour frapper les esprits, car une patiente souffrant d’ostéoporose est une femme dont les os se cassent » souligne à cette occasion le Docteur Laurent Grange, rhumatologue et président de l’AFLAR.
 
Evitez la première fracture

Maladie très répandue, l’ostéoporose touche 2 à 3 millions de Françaises et une part significative de ces patientes présenterait un risque élevé de fracture, justifiant un traitement préventif. Face à ce constat, le collectif ostéoporose, créé à l’initiative de l’AFLAR, réunissant des sociétés savantes, des professionnels de santé médecins et pharmaciens, des associations de patients dont l’AFLAR, a réalisé une étude pharmaco-économique qui montre qu’un bon diagnostic de la maladie et une prise en charge précoce ont un coût nettement moins élevé qu’une ostéoporose déjà installée.
 
Rappelons que cette pathologie se traduit par une perte progressive de la qualité et de la quantité d’os, qui s’accélère au moment des bouleversements hormonaux de la ménopause. Maladie silencieuse, elle devient visible le jour où la première fracture apparaît. A 60 ans, un poignet se cassera après une chute et représentera un signal d’alarme à ne pas négliger pour pouvoir détecter une éventuelle fragilité osseuse. Plus tard, si la maladie n’est toujours pas diagnostiquée ni traitée, des patientes se fractureront des vertèbres à l’aube de leurs 70 ans.
 
Ces traumatismes très invalidants augmenteront leur risque de mortalité et seront peut-être le prélude à d’autres fractures. Enfin, à 80 ans, la survenue de fractures du col du fémur deviendra très dangereuse puisqu’elle entraînera le décès de 20% de ces patientes dans l’année qui suit ou, dans 40 à 50% des cas, elle se traduira par la perte de leur autonomie et/ou leur déménagement dans une maison de retraite.
 
En France, l’ostéoporose serait responsable de 51.000 factures de la hanche, de 35.000 fractures du poignet et entre 40.000 et 65.000 fractures de vertèbres par an, avec à la clé quelque 68.000 hospitalisations. Les conséquences économiques de ces fractures génèrent donc un coût induit majeur pour la société. Or, le vieillissement de la population française et l’augmentation de l’espérance de vie engendreront une recrudescence du nombre de fractures liées à l’ostéoporose.
 
Un constat d’autant plus inquiétant que le frein, donné il y a une dizaine d’années, aux prescriptions de traitements hormonaux de la ménopause, ne manquera pas d’accroître le risque d’ostéoporose et donc de fractures de ces patientes à l’avenir. Ces traitements hormonaux de la ménopause, auparavant largement prescrits, réduisaient de moitié le risque de fractures ostéoporotiques.

« Nous sommes d’autant plus inquiets que toutes les femmes qui n’auront pas eu de tels traitements vont accélérer leur perte osseuse beaucoup plus tôt que la génération précédente. Ce qui ne veut pas dire, pour autant, que nous recommandons de donner des traitements hormonaux. Mais nous préconisons de prendre en charge de manière différente l’ostéoporose, avec un meilleur dépistage, un ciblage des patientes à risques, l’adoption de règles hygieno-diététiques correctes, la pratique d’une activité physique, la prévention des chutes chez les personnes plus âgées et enfin, l’adoption d’une bonne consommation vitamino-calcique » poursuit le président de l’AFLAR.

Trois propositions pour une meilleur prise en charge de la maladie

Ostéoporose : un rassemblement pour des os plus forts !
L’urgence de la situation pousse à la mobilisation. Ainsi, le collectif, qui a travaillé sur cette étude, préconise plusieurs mesures en vue d’accentuer les efforts de prévention des fractures liées à l’ostéoporose.

- Améliorer la prise de conscience individuelle et collective, en modifiant l’image de l’ostéoporose, car elle n’est pas l’inéluctable et banal vieillissement de l’os ! Vraie maladie, l’ostéoporose a des conséquences dramatiques.

La prendre en charge, à ses prémisses, en limite les conséquences cliniques et réduit les coûts pour la collectivité. Ainsi, le collectif préconise de proposer aux patientes un questionnaire rapide du risque de fracture (réalisé par le GRIO2), en même temps qu’une prescription de mammographie, ce qui permettrait d’identifier leurs risques d’ostéoporose, lors d’une consultation chez le généraliste.
 
- Favoriser le dépistage en simplifiant et en remboursant l’examen d’ostéodensitométrie pour toute femme de plus de 60 ans. Une telle mesure générerait des  économies comprises entre 107 et 121 millions d’euros à un horizon de 10 ans. Mais, surtout, elle permettrait de réduire drastiquement le nombre de fractures. Pour autant, préconiser un tel examen ne déboucherait pas sur le traitement de toutes les femmes de plus de 60 ans. Il s’agirait plutôt de dépister et de traiter les patientes qui en ont besoin, afin d’éviter les fractures provoquées par la propagation de la maladie. « C’est pourquoi, l’AFLAR a rencontré au mois de septembre les conseillers de la Ministre de la Santé, Marisol Touraine, pour leur soumettre cette proposition. L’accueil que nous avons reçu a été favorable. Il nous reste maintenant à rencontrer les organismes payeurs comme la CNAM et la HAS pour que le processus de remboursement s’améliore » souligne Laurent Grange.
 
- Lancer des campagnes d’information et de sensibilisation à la prévention et au dépistage de l’ostéoporose par les pouvoirs publics, auprès du grand public mais aussi des professionnels de santé, des pharmaciens et des généralistes. Pour faire entendre leur voix, les patientes peuvent s’adresser à l’AFLAR, association qui défend l’intérêt des patients ostéoporotiques. Elle s’est, par exemple, récemment battue pour obtenir le remboursement d’un nouveau traitement dans l’ostéoporose pour les patientes qui étaient en impasse thérapeutique, lequel est espéré avant la fin de l’année. Une mobilisation en faveur du dépistage et du traitement de l’ostéoporose qui ne faiblit pas.
 
www.pourdesosplusforts.org

Publié le 15/10/2013 à 06:00 | Lu 1255 fois