Ostéoporose : prédire le risque de chute grâce à une étude inédite et "connectée"

La société FeetMe, spécialisée dans le développement de dispositifs médicaux intelligents, le laboratoire Amgen et le service de Rhumatologie de l’hôpital Cochin viennent de lancer une étude clinique prospective sur la prédiction du risque de chute dans l’ostéoporose. Explications.


Cette collaboration entre Amgen et FeetMe doit permettre d’identifier de nouveaux marqueurs prédictifs de chutes des patients à partir de données collectées en vie réelle, à la marche, grâce à des semelles connectées innovantes, couplant capteurs de pression et de mouvement. Le tout, complété par l’expertise des membres du service de Rhumatologie de l’hôpital Cochin.
 
Dans la pratique, cette étude va être conduite pendant dix-huit mois au sein de l’hôpital Cochin ; elle portera sur 250 patients âgés de plus de 60 ans à risque élevé de fracture et de chute. Les spécialistes de l’hôpital devront observer la relation entre la variation de la vitesse de la marche et la survenue de nouvelle(s) chute(s).
 
Pour cela, les paramètres de marche calculés à partir des semelles connectées de FeetMe et des données collectées en vie réelle, seront notamment : la vitesse de marche, la cadence, la longueur du cycle, la durée du simple appui, la durée du pas, les pics de pression à chacun des pas….
 
In fine, le but est de proposer le plus tôt possible des options thérapeutiques médicamenteuses ou de rééducation et d’en évaluer rapidement l’efficacité, de manière personnalisée pour chaque patient grâce à ces nouveaux outils.
 
Rappelons que l’ostéoporose est une pathologie chronique qui, non traitée, augmente le risque de fractures osseuses. Très présente dans les médias, il y a quelques années, on en parle moins ces derniers temps… Et pourtant ! Il faudrait, car avec le vieillissement de la population, elle va prendre de l’ampleur dans les années à venir.  
 
Plus concrètement, cette pathologie associe une diminution de la densité minérale osseuse et des perturbations de son architecture interne. L’ostéoporose touche entre 2,5 et 3,5 millions de femmes après la ménopause. Des altérations qui rendent l'os plus fragile et augmentent le risque de fracture.
 
L’ostéoporose peut s’installer pendant plusieurs années sans faire parler d’elle, notamment sans douleurs ; elle reste souvent asymptomatique… jusqu’à la première fracture.

Certains signes peuvent cependant alerter : perdre plus d’un centimètre tous les 10 ans (soit 3 cm entre 20 et 50 ans) ; avoir un dos qui se voûte progressivement et présenter une fracture pour un choc minime (par exemple une fracture de poignet après une chute sans gravité).
 
Véritable enjeu de santé publique, cette pathologie est largement méconnue et son impact est sous-estimé. Il est indispensable de prévenir les fractures en identifiant l’ostéoporose notamment par la réalisation d’une ostéodensitométrie, seul examen capable de mesurer la densité osseuse et en veillant à son alimentation, son activité physique, sa posture, sa prise en charge médicale…
 
Facteurs de risques
Facteurs de risque « non modifiables »
• Le sexe féminin : Cette maladie est 2 à 3 fois plus fréquente chez les femmes car, après la ménopause la perte osseuse s'accélère dû au manque d’oestrogènes.
• L’âge : La prévalence des fractures ostéoporotiques augmente avec l’âge. On estime qu’après 50 ans, 1 femme sur 3 et 1 homme sur 5 auront une fracture ostéoporotique.
• Les antécédents d’ostéoporose et/ou de fracture ostéoporotique chez les parents.
• Certaines pathologies :
- Affections endocriniennes : hyperparathyroïdie, hyperthyroïdie, hypercorticismes, hypogonadisme, diabète…
- Rhumatismes inflammatoires : polyarthrite rhumatoïde, arthrite chronique, spondylarthrite.
- Maladies digestives6 : la maladie de Crohn, la maladie Coeliaque, la rectocolite hémorragique
• Certains traitements médicamenteux et notamment la corticothérapie au long cours par voie générale (≥ 3 mois consécutifs à une dose > 7,5 mg/jour d’équivalent prednisone).4
• L’origine ethnique : des études ont montré que l'ostéoporose est plus fréquente dans les populations caucasiennes et asiatiques.

Facteurs de risque « modifiables »
• Un déficit en vitamine D : la vitamine D est essentielle pour favoriser l’absorption du calcium au niveau de l’intestin.
• Une alimentation déséquilibrée :
• Un régime pauvre en produits laitiers qui sont essentiels pour un apport optimal en calcium.
• Un régime riche en sel et/ou protéines qui va induire la fuite du calcium dans les urines.
• Le manque d’exercice physique : l’activité physique répétée entraine une augmentation de la densité des os et un bon tonus musculaire.        
• Un faible poids : Un IMC (Indice de Masse Corporelle) < 19 est un facteur de risque d’ostéoporose et de fracture.
• Les troubles du comportement alimentaire
• Une consommation excessive d’alcool, caféine, stéroïdes, tabac

Publié le 16/05/2019 à 05:21 | Lu 3511 fois