Oh mon Dieu ! Un serpent !!

Une silhouette glisse dans l'herbe, une petite tête apparaît entre les pierres. Pas de doute, il s’agit bien d’un serpent, probablement l’un des animaux les plus détestés sur la planète ! C’est facile à dire mais, dans une telle situation, il faut savoir garder son sang-froid, laisser tomber nos préjugés et écouter les conseils des associations de France Nature Environnement, qui se mobilisent pour sauver ces reptiles si mal considérés…


Les seniors sont de grands amateurs de jardinage et de promenades dans les campagnes ou les montagnes. Mais que se passe-t-il et quels réflexes faut-il adopter, lorsqu’on se retrouve nez-à-nez avec un serpent au détour d’une allée ?
 
Est-il dangereux ?
 
Les serpents font partie de la faune sauvage de notre pays : la France abrite en effet douze espèces qui sont toutes protégées par la loi !

On distingue deux grandes catégories : les couleuvres (en photo ci-dessus) et coronelles, dépourvues de venin, sont reconnaissables à leurs pupilles rondes et aux grandes écailles régulières formant des plaques sur leur front. L'oeil aguerri remarquera aussi l'unique rangée d'écailles entre l'oeil et la bouche.
 
En revanche, si ses pupilles sont fendues, si sa tête est pourvue de multiples petites écailles placées irrégulièrement et s'il y a plusieurs rangées d'écailles entre l'oeil et la bouche, on est alors en présence d'une vipère, la seconde catégorie de serpents. Venimeuses, elles sont cependant bien moins dangereuses qu'on ne le pense car elles économisent leur venin, long à fabriquer (une dizaine de jours). D’ailleurs, on le sait peu, mais toutes les morsures ne sont pas envenimées !
 
Ce venin est avant tout un outil pour se nourrir et se défendre uniquement en cas d'extrême nécessité. Jugez-vous-même : zéro à trois décès par an sont recensés en France suite à une morsure envenimée alors qu'on compte 50 décès en moyenne suite à des piqûres d'abeilles, de guêpes ou de frelons !
 
Que fait-il là ?
 
Les serpents occupent des milieux très diversifiés : haies, prairies, pelouses sèches, zones humides mais aussi les villages, ce qui explique qu'on les rencontre dans les jardins et parfois dans les maisons. Le jardin est un lieu de vie ou de passage des serpents. Il est donc normal d'en voir quand on habite en zone rurale : c'est d’ailleurs le signe que la nature fonctionne bien.
 
Plus gênant, dans la maison, le serpent sauvage est entré un peu par mégarde pour trouver un peu de chaleur ou de fraîcheur, suivant la saison. Car les serpents sont incapables de contrôler leur température corporelle : celle-ci varie en fonction du milieu et des conditions extérieures. Aussi, tantôt ils ont besoin de réchauffer en s'exposant au soleil, tantôt ils se mettent à l'ombre, et lors de la mauvaise saison, ils se mettront à l'abri et entreront en léthargie.
 
Que dois-je faire ?

Surtout ne cherchez pas à l'attraper ! Encore moins à le garder ou même le tuer. Essayez plutôt de prendre une photo pour faciliter son identification et contactez la plate-forme téléphonique SOS Serpents la plus proche de chez vous. À ces numéros d'appel, des spécialistes, bien souvent bénévoles, répondent à vos questions et donnent des conseils sur les meilleurs comportements à adopter, en fonction de l'endroit où le serpent a été repéré, dans le jardin ou la maison.
 
Sachez qu’en cas de besoin, ils peuvent intervenir sur le terrain. Précisons que ces services ont été lancés par des associations de protection de la nature du mouvement France Nature Environnement qui se mobilisent pour réhabiliter les serpents*. Vous pouvez également appeler les pompiers, qui sont compétents pour les serpents exotiques.
 
À quoi sert-il ?
 
Le serpent joue un rôle important pour l'équilibre des écosystèmes. Selon les espèces, ils se nourrissent de rongeurs, d'amphibiens, de poissons ou d'insectes. Mais ils sont aussi la proie d'animaux carnivores, comme le putois, ou d'oiseaux, dont le Circaète Jean-le-Blanc, un rapace qui se nourrit exclusivement de serpents.
 
Est-il en danger ?
 
En parcourant ses habitats ou attirés par la chaleur du bitume, de nombreux serpents finissent écrasés sous les roues d'une voiture. D'autre part, leurs habitats de prédilection sont de plus en plus fragmentés et disparaissent petit à petit. En cause, l'urbanisation croissante, la multiplication des infrastructures routières, les changements dans l'utilisation des terres et l'intensification agricole. Ces dangers modernes s'ajoutent aux croyances et préjugés dont ils sont victimes depuis la nuit des temps. De nombreuses religions leur ont attribué un rôle, souvent maléfique, et ils sont encore tués par l'homme imprégné de ces croyances ancestrales.
 
*Nature Midi-Pyrénées, Deux-Sèvres Nature Environnement, le Groupe mammalogique et herpétologique du Limousin ou encore SOS Serpents d'Aquitaine...
 
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Publié le 26/08/2015 à 01:00 | Lu 23154 fois