Odysséa Paris : marcher contre le cancer du sein le 2 octobre 2011 au Château de Vincennes

Le 2 octobre prochain, huit marches-courses caritatives seront organisés dans huit villes-étapes de France dans le cadre d’Odysséa. L’intégralité des inscriptions des concurrents sera reversée aux associations ou établissements qui luttent contre le cancer du sein.


Pour la troisième année consécutive, Odysséa Paris, l’étape la plus importante du circuit, se courra au profit de l’Institut de cancérologie Gustave Roussy (IGR, Villejuif) au départ de l’Esplanade du Château de Vincennes. Les fonds collectés serviront à financer des programmes de recherche sur les traitements personnalisés du cancer du sein. Pour participer, vous pouvez vous inscrire en ligne jusqu’au 28 septembre 2011.

A l’approche du mois d’octobre, mois de sensibilisation au cancer du sein, l’Institut de cancérologie Gustave Roussy a donné la parole à une douzaine de patientes prises en charges à l’Institut, par l’équipe médicale de pathologie mammaire, dirigée d’une main de velours par le Dr Suzette Delaloge.

Voici le témoignage de Joëlle Decoopman - 59 ans

Il y a cinq ans, une boule est apparue sur l’un de mes seins. J’ai passé très vite une mammographie ainsi que des examens sanguins en cabinet médical de ville. Tout s’est avéré négatif. Pourtant, je sentais intérieurement que rien n’était normal, je n’étais pas tranquille.

J’ai donc pris rendez-vous à l’institut de cancérologie Gustave Roussy (IGR), reconnu pour son sérieux et ses techniques de pointe. Si, à première vue, cela ne semblait pas grave, le Dr Marie-Christine Missana, chirurgien, m’a écoutée et m’a fait passer des examens d’imagerie dont les résultats ont été également très rassurants. Pourtant cette boule très rouge me gênait vraiment et c’était déplaisant. Par sécurité, le Dr Missana m’a proposé de la retirer.

L’annonce de mon cancer a sonné comme un coup de massue !

Trois semaines après l’opération, la biopsie s’est révélée largement positive. J’ai dû passer très vite une IRM qui a détecté un cancer bifocal à grade élevé (HER +++). L’annonce de ce cancer évolutif a sonné comme un coup de massue. J’étais totalement anéantie !

Dans ma famille, les personnes sont destinées à mourir du cancer entre 40 et 50 ans. J’avais une histoire personnelle avec la maladie qui était difficile. J’ai toujours été angoissée, hypersensible, et sans m’en rendre compte à l’époque très en colère envers le corps médical suite au décès de mon père. J’en ai voulu un peu au sort, je n’ai pas compris, je ne voulais pas me battre… J’étais en pleine mer, je ne savais plus comment faire, j’avais l’impression d’être submergée par des vagues qui me tombaient successivement sur la tête. J’ai alors pensé : est-ce que je ne me suis pas donné le cancer, car mon corps me disait : « stop, tu ne vis pas comme tu devrais vivre » …

Une reconstruction mammaire immédiate pour ne pas éprouver le manque

A l’institut Gustave Roussy, j’ai été prise en charge par l’équipe de pathologie mammaire qui a su être à l’écoute, me rassurer quant à mes chances de survie tout en me donnant les éléments pour me battre… Le Dr Marc Spielmann, oncologue médical qui me suivait alors, m’a donné la force de croire que j’avais un avenir.

Quand on m’a indiqué qu’il fallait retirer le sein entier, j’ai tout de suite demandé des informations sur la reconstruction car il était difficile de m’accepter avec un seul sein, d’autant que j’avais beaucoup de poitrine. C’était les débuts de la reconstruction par lambeau de grand droit de l’abdomen (TRAM) et comme j’étais un peu ronde, j’ai pu en bénéficier. Lorsque je me suis réveillée, je n’avais rien « perdu ». Cela m’a vraiment « boostée » pour partir en croisade en quelque sorte…

Suite à l’opération, j’ai suivi de la radiothérapie, puis 18 mois de chimiothérapie + herceptine avec des hauts et des bas…Pendant cette période, je me sentais seule, découragée, fatiguée et je n’avais pas l’impression d’être soutenue par mon entourage. Lui-même était très certainement très paniqué.

En rémission grâce à une équipe médicale cohérente, performante et soudée

Heureusement, l’équipe médicale de pathologie mammaire de l’Institut Gustave Roussy m’a entourée, soutenue et m’a aidée à passer le cap de la maladie. Je leur demandais à la fois de m’aider à accepter mon corps et d’aimer cette nouvelle image. Je n’ai pas été déçue. J’aurais abandonné la radiothérapie si la radiothérapeute, le Dr Céline Bourgier, n’avait pas été là, ainsi que la radiologue, le Dr Corinne Balleyguier. J’étais angoissée, l’angoisse montait par tous les pores de ma peau et je pleurais à chaque séance.

A l’Institut Gustave Roussy, il y a une écoute et une cohésion forte. A chaque fois que j’exprimais une peur, un besoin, un souci, j’avais un retour. J’ai pu bénéficier du traitement novateur qu’est l’herceptine et le protocole de soins a marché ! Je suis partie avec un cancer agressif et aujourd’hui, cinq ans après, je suis là….en rémission. J’ai été emmenée vers ma guérison par l’équipe médicale
.
Ensemble nous avons réussi jusqu’à présent à chasser l’envahisseur. Mon regard sur le personnel soignant a changé grâce à cette équipe de pathologie mammaire. J’ai découvert des médecins humains et dévoués. A certains moments, ils ont été ma famille et peut-être plus encore…

Aujourd’hui, je ne suis plus aussi anxieuse et j’essaye d’être moins centrée sur mon nombril. Malgré des angoisses, j’ai cessé d’avoir peur de tout. Je profite du jour présent. Ce parcours m’a appris qu’il ne faut pas perdre espoir, et qu’il faut partir en conquête de sa propre vie. Tout ne s’arrête pas parce que l’on dit : le mot « cancer ».

Cette année, ma vie est à un tournant, j’ai envie de m’investir, de témoigner. J’ai envie de dire qu’il est très important d’être vaillant et qu’il ne faut pas baisser les bras. Je viens d’accepter de consulter en oncogénétique (ce qui m’a été proposé par le Dr Suzette Delaloge, oncologue médicale), étant donné le caractère héréditaire du cancer dans ma famille. J’ai bien sûr répondu positivement car, si je peux, à mon échelle, contribuer aussi à faire avancer la recherche, ce serait une nouvelle victoire sur le cancer…

En 2009 et 2010, Odysséa a permis de collecter 430.000 euros au profit de l’Institut Gustave Roussy, pour financer un programme de recherche sur les traitements personnalisés des cancers du sein. S’inscrire dès maintenant à cette marche-course familiale, caritative et conviviale dont l’intégralité du montant des inscriptions est reversée à la cause

Publié le 02/09/2011 à 12:40 | Lu 2868 fois