Octobre rose 2008 : mois national de mobilisation contre le cancer du sein

Pour la quatrième année consécutive, l'Institut National du Cancer (INCa) développe, en lien avec le ministère chargé de la Santé et l'Assurance Maladie, un dispositif d'information pour inciter les femmes âgées de 50 à 74 ans à participer au dépistage organisé… Car dès 50 ans, le dépistage, « c’est tous les deux ans ».





Le dispositif permet aux femmes concernées de bénéficier tous les deux ans d’un examen de dépistage de qualité, pris en charge à 100%.

Les mammographies normales y sont systématiquement relues (« double lecture ») par un second radiologue. Ainsi en moyenne, ce sont près de 6,2 % des cancers, non décelés lors de la première lecture, qui sont identifiés grâce à cette seconde lecture.

Cette année, l’information est plus particulièrement centrée sur l’importance d’une pratique régulière du dépistage. En effet, pour qu’un programme de dépistage organisé soit pleinement efficace, il importe que les femmes soient nombreuses à participer mais aussi qu’elles y participent régulièrement.

Le dépistage n’a pas de vertu « prophylactique » : les examens n’empêchent pas les cancers d’apparaître et d’évoluer, mais vise à les détecter au stade le plus précoce possible. C’est pourquoi les recommandations européennes préconisent de répéter le dépistage tous les deux ans : « dépistage organisé du cancer du sein : dès 50 ans, c’est tous les deux ans ». En présence de symptômes, les femmes doivent évidemment consulter. Un examen clinique régulier des seins, par le médecin, est d’ailleurs préconisé.

La campagne officielle d' « octobre rose » commencera mercredi soir par une illumination de rose du ministère de la Santé en présence de femmes ministres : Michèle Alliot-Marie, Valérie Pécresse, Christine Boutin, Valérie Létard, Fadela Amera, Nadine Morano...

Une exposition incitant les femmes aux dépistages sera présentée au Parlement européen « Cancer du sein, faites-vous dépister »

Réalisée avec le ministère chargé de la Santé, cette exposition sera d’abord présentée au Parlement européen du 7 au 17 octobre 2008. Elle sera ensuite proposée aux acteurs de terrain pour leurs animations locales. Plus précisément, l’exposition présentera les principales informations et les chiffres-clés liés au dépistage du cancer du sein dans l’Union européenne et un tour d’horizon des différents systèmes mis en place dans plusieurs pays européens (Royaume-Uni, Italie, Finlande, Estonie).

Le site internet de l’INCa www.e-cancer.fr recense, depuis fin septembre, une partie des nombreuses manifestions (illumination de monuments, réunions publique d’information, distribution de dépliants de cartes ou de badges sur les marchés …) que les associations organisent sur l’ensemble de la France. Il donnera accès à tous les outils de communication (carte postale, affichette) en téléchargement.
Octobre rose 2008 : mois national de mobilisation contre le cancer du sein

Quelques chiffres

Rappelons que le cancer du sein reste la première cause de mortalité par cancer chez les femmes malgré l'amélioration des thérapies. Selon l'INCa, il y a eu en 2005 près de 50.000 nouveaux cas et près de 12.000 décès. Le risque étant maximal entre 60 et 69 ans.

Entre 1980 et 2000, le nombre de nouveaux cas a presque doublé mais la mortalité n'a que très peu augmenté grâce à l'amélioration des traitements. Le taux global de survie cinq ans après le diagnostic est de 85%. Le pronostic est meilleur s'il est dépisté plus tôt : traitement moins lourd, meilleures chances de guérison...

En 2006/2007, la moitié des femmes de 50 à 74 ans ont bénéficié de ce « dépistage organisé ». Si au moins 70% des femmes concernées y participaient, la mortalité pourrait baisser de près de 30%, estime l'INCa. Ce sont les femmes des milieux les moins favorisés qui échappent le plus au dépistage.

Paris : un nouvel élan pour lutter contre le cancer du sein

Octobre rose 2008 : mois national de mobilisation contre le cancer du sein
A Paris, plus de 250 femmes décèdent du cancer du sein chaque année.

En outre, les inégalités sociales face à la mortalité due au cancer s’accroissent.

Le retard parisien

Le taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein à Paris est aujourd’hui l’un des plus faibles de France.

En 2007 :
- Paris : environ 26 %
- Moyenne en France : 50 -
- Europe du Nord : plus de 70%

Le taux de participation des Parisiennes au dépistage organisé du cancer du sein n’est donc pas la hauteur de ce que l’on peut attendre d’une capitale moderne. La Ville de Paris a ainsi commandé une étude à l’Atelier Parisien de Santé Publique pour mesurer l’ampleur et les motifs complexes de cette faible participation. Face à ce constat, la Ville de Paris se fixe donc aujourd’hui comme objectif d’améliorer de manière significative le taux de dépistage organisé du cancer, notamment pour les femmes issues des milieux modestes ou précaires.

Un nouvel élan
Une campagne innovante de sensibilisation au dépistage organisé : « Qui les protège ? »
Cette campagne, à travers un message simple, accessible et non-anxiogène, veut dédramatiser le recours au dépistage et rendre cet acte plus familier. Elle utilise ainsi un vecteur universel : le T-shirt blanc, objet usuel, porté par toutes les femmes, sans condition d’âge, ou de classe sociale. Le but de cette campagne est également d’affirmer le rôle de L’ADECA 75, qui porte le dépistage organisé à Paris, en valorisant ses atouts (suivi, gratuité, fiabilité, implication des professionnels de santé…) Cette campagne sera déclinée par un courrier individuel envoyé à toutes les Parisiennes concernées, et par un nouveau site Internet.

Des actions de communication ciblée et de sensibilisation de terrain
Dans les quartiers défavorisés, des actions de sensibilisation seront menées sur le terrain, notamment à destination des femmes issues des milieux modestes ou précaires. Des outils de communication ciblée, écrite et orale, seront mis à disposition des associations de quartier coordonnées par les Ateliers Santé Ville.

Une exposition à partir du 16 octobre : « Les amazones s’exposent »
Cette exposition rassemble des oeuvres d’artistes inspirés par l’expérience de femmes ayant subi une ablation du sein à la suite d’un cancer. Au-delà de l’hommage rendu à ces femmes, « Les amazones s’exposent » veut donc provoquer une prise de conscience de l’importance du dépistage. Un espace d’accueil et d’orientation sur le dépistage des cancers à Paris se trouvera également sur le site de l’exposition.

Article publié le 01/10/2008 à 12:26 | Lu 13381 fois