Nations Unies : quatre mesures pour protéger les ainés pendant la pandémie

Alors que de nombreux pays sur la planète s’apprêtent à réduire les mesures de confinement, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, vient de publier une note de quatre grandes mesures visant à protéger les ainés. Il était temps…


On le sait depuis quasiment le début de l’épidémie de Covid-19, qui s’est développée en quelques mois en véritable pandémie : les personnes âgées sont particulièrement à risque face à ce virus. En gros, plus du tiers des morts dans le monde concerne des ainés ; pour les plus de 80 ans par exemple, le taux de décès est cinq fois supérieur à la moyenne générale.
 
Dans ce contexte, on comprend l’importance de protéger nos anciens. Ce qui en France, a été fait -avec les « moyens du bord »- dans les 7.000 maisons de retraite…
 
Ainsi donc, et lors que cela fait déjà plusieurs semaines que le monde est confronté à ce « satané » virus, les Nations Unies et son Secrétaire général Antonio Guterres, réagissent seulement maintenant face au sort des seniors sur la planète et notamment dans les pays en voie de développement...
 
Certes, l’épidémie n’est pas terminée, loin de là, mais il aura tout de même fallu trois mois à cette organisation internationale avant de réagir !? De fait, au-delà de l'impact immédiat sur la santé, António Guterres affirme que « la pandémie expose les personnes âgées à un risque accru de pauvreté, de discrimination et d'isolement ». Oui, cela on s’en doutait déjà…
 
D’après lui, « elle aura probablement un impact dévastateur sur les personnes âgées dans les pays en développement ». C’est une évidence. A chaque catastrophe naturelle, qu’il s’agisse d’un raz-de-marée, d’un tremblement de terre, ou encore, d’une épidémie telle que celle que l’on connait actuellement, les ainés vivant dans les pays en voie de développement sont encore plus touchés ; car plus pauvres, plus fragiles, plus miséreux qu’ailleurs.
 
Sans compter des systèmes de soin moins développés et moins modernes qu’ailleurs, sans assurance de santé et souvent très chers. Et ne nous voilons pas la face, dans ces sociétés, un médecin privilégiera la vie d’un jeune contre celle d’une vieille dame…
 
Les quatre messages d’Antonio Guterres
Premièrement, personne, jeune ou vieux, n'est sacrifiable. Les personnes âgées ont les mêmes droits à la vie et à la santé que tout le monde, fait valoir le chef de l’ONU. Pour António Guterres, « les décisions difficiles concernant les soins médicaux vitaux doivent respecter les droits de l'homme et la dignité de tous ».
 
Deuxièmement, bien que le détachement physique soit crucial, il ne faut pas oublier que le monde est une communauté et que tout le monde est connecté. Selon António Guterres, un meilleur soutien social et des efforts plus intelligents sont nécessaires pour atteindre les personnes âgées grâce à la technologie numérique. Selon lui, « cela est vital s'ils veulent faire face à la grande souffrance et à l'isolement créés par les confinements et autres restrictions ».
 
Troisièmement, toutes les réponses sociales, économiques et humanitaires doivent prendre en compte les besoins des personnes âgées, de la couverture médicale universelle à la protection sociale, au travail décent et aux pensions. Le chef de l'ONU a rappelé que la plupart de ces personnes sont des femmes, qui sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté et n'ont pas accès aux soins de santé.
 
Enfin, quatrièmement, le Secrétaire général a déclaré que le monde ne devrait pas « traiter les personnes âgées comme des êtres invisibles ou impuissants ». De nombreuses personnes âgées continuent à travailler, à mener une vie familiale active et à s'occuper de leurs proches. Pour António Guterres, « leur voix et leur leadership comptent ».
 
Toujours selon le chef de l'ONU, pour surmonter cette pandémie, le monde aura besoin « d'une vague de solidarité mondiale et des contributions de tous les membres de la société, y compris les personnes âgées ».

Publié le 04/05/2020 à 05:41 | Lu 2298 fois