Nandor Fa, 63 ans, un vétéran du Vendée Globe

La 8ème édition du Vendée Globe partira le 8 novembre prochain des Sables-d’Olonne en Vendée. En tout, 29 bateaux sont annoncés pour le départ. Et parmi les skippers, le Hongrois Nandor Fa qui, s’il boucle le tour, c’est en homme heureux qu’il mettra un terme à sa carrière de coureur, à près de 64 ans. C’est tout ce qu’on lui souhaite…





« Depuis cette édition (ndlr : 1993), j’ai eu une vie normale, comme tous les gens à terre. M’occuper de ma famille était plus important qu’une nouvelle participation au Vendée Globe », raconte Nador Fa. « Mais là, mes enfants ont grandi et sont partis. Je me retrouve avec du temps libre. J’ai donc pris la décision de revenir. Les meilleurs moments de ma vie datent de mes participations au Vendée Globe. C’est le summum de l’art. Je ne veux pas me calmer comme certains retraités. Je garde mes forces et je reste motivé. C’est l'une des épreuves les plus difficiles au monde. Tout sport confondu. Il y a un vrai challenge. »
 
Un parcours atypique s’il en est, définit bien ce marin hongrois qui compte parmi les découvreurs des premiers Vendée Globe ! Nàndor Fa était en effet de la deuxième édition de l’Everest des mers en 1992, remportant une belle cinquième place et ouvrant par la même occasion la voie de la ligne d’arrivée aux skippers étrangers. Autodidacte, le sexagénaire aime œuvrer à sa main et apprécie particulièrement esquisser des plans de voiliers sur sa planche à dessin, avant de s’atteler à la concrétisation.
 
Dans sa ville natale située non loin de Budapest, il a suivi dès son plus jeune âge la tradition familiale qui consistait à faire de la lutte, jusqu’à ce qu’une blessure l’oblige à changer de sport. Pour Nàndor qui ne conçoit la vie qu’avec une intense activité sportive, vient le temps de la découverte des joies nautiques ; le kayak tout d’abord, puis la voile alors qu’il a déjà 27 ans.
 
Passionné par les régates de Finn et de Laser, il est intégré dans l’équipe nationale, puis commence à dessiner des bateaux tout en rêvant d’embruns océaniques. Alors qu’il croise près du Cap Horn sur le 31 pieds qu’il s’est construit, Nàndor entend par hasard à la radio Chilienne, qu’une course autour du monde en solitaire avec escales passe par là : le BOC Challenge.
 
En quelques minutes, l’homme a pris sa décision (et sa planche à dessin), il fera des courses autour du monde et en 60 pieds. C’est ainsi que le marin terminera le BOC 1991 avec Alba Régia, puis obtiendra une 5e place dans le Vendée Globe deux ans plus tard avec ce bateau qu’il a lui-même fabriqué. Malheureusement, il aura moins de chance en 1996 lors du Vendée Globe suivant, son nouveau voilier Budapest victime d’avaries puis d’une collision ne terminera pas l’épreuve.
 
Durant le long, très long break que Nàndor fait alors avec la course au large, se consacrant à la fabrication de pontons, le Vendée Globe n’est jamais sorti de sa tête ! En 2010 Nàndor décide de revenir à son destin de navigateur et de tenter encore une fois l’aventure en solitaire autour du monde. C’est donc son dernier né, Spirit of Hungary, que le skipper alignera au départ du 6 novembre 2016.
 
Rappelons que le Vendée Globe est une course légendaire. Pour ses exploits sportifs, pour ses histoires de marins, pour ses épreuves et ses dépassements de soi, pour ses sauvetages et pour ses fantastiques victoires. Bref, cette course en solitaire autour du globe est tout simplement mythique. Elle compte cette année, pour cette 8ème édition, 29 bateaux et elle réunit des marins de 23 à 66 ans en provenance de dix nations différentes. Le départ sera donné le 8 novembre prochain. Bon vent ! 

Article publié le 03/11/2016 à 01:00 | Lu 1734 fois