Monoxyde de carbone : 3.000 victimes d’intoxication chaque année en France

Utiliser une chaudière, un chauffe-eau, un chauffage mobile d’appoint, un groupe électrogène, une cuisinière ou tout autre appareil à combustion présente un risque d’intoxication au monoxyde de carbone (CO). Avec une centaine en moyenne de décès par an*, le CO est la première cause de mortalité accidentelle par toxique en France. Il est donc nécessaire d’apprendre à reconnaître les premiers symptômes et les mesures pour les éviter...

PAR SENIORACTU.COM | Publié le 24/10/2012

Lors de la dernière période de chauffe 2011–2012 (du 1er septembre au 31 mars 2012), 3.228 personnes ont été exposées à des émanations de CO et, parmi elles, 541 ont été hospitalisées**.

Pourtant, certains symptômes annonciateurs d’une intoxication au monoxyde de carbone existent. Maux de têtes, nausées et vomissements sont notamment les premiers signes qui doivent alerter. Bien identifiés, ils permettent de réagir rapidement et d’éviter le pire.

A l’approche du froid, de simples mesures de prévention et une bonne connaissance des symptômes peuvent aider à éviter ces accidents. C’est pourquoi, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) poursuit son action d’information sur les gestes à adopter pour prévenir une intoxication au CO et sur les réflexes à avoir en cas d’apparition des symptômes

Maux de tête, vertiges, malaises, nausées, etc., plusieurs signes avant-coureurs peuvent annoncer une intoxication au CO, d’autant plus lorsqu’ils surviennent chez plusieurs personnes occupant une même pièce équipée d’un appareil à combustion et qu’ils disparaissent en dehors de celle-ci. Dans ce cas, il est indispensable d’aérer immédiatement la pièce en ouvrant portes et fenêtres, puis d’évacuer le lieu.

Il faut ensuite appeler les urgences en composant le 15 (SAMU), le 18 (les pompiers) ou le 112 (numéro d’urgence européen). Les locaux ne pourront être réintégrés qu’après le passage d’un professionnel qualifié, qui recherchera la cause de l’intoxication et proposera les travaux à effectuer.

Pourquoi est-ce si dangereux ?

Le CO est un gaz invisible : incolore, inodore et non irritant qui se diffuse très vite dans l’environnement. Après avoir été respiré, il se fixe sur les globules rouges à la place de l’oxygène et peut s’avérer mortel en moins d’une heure. En cas d’intoxication grave (chronique ou aiguë), les personnes gardent parfois des séquelles à vie : migraines chroniques ou bien maladies neurologiques invalidantes (troubles de la coordination motrice, paralysies de toutes formes). Ces intoxications sont suspectées de perturber le développement cérébral des enfants et notamment leur fonctionnement intellectuel.

Qui est concerné par les risques d’intoxication au monoxyde de carbone ?

Potentiellement tout le monde peut être concerné. Il est indispensable de bien connaître les sources de monoxyde carbone pour adopter les bons gestes. Il est important de vérifier son habitat et d’avoir les mêmes réflexes pour une location en hiver. Seul un Français sur 10 estime courir personnellement un risque d’être intoxiqué au monoxyde de carbone, alors que plus de trois quarts des Français (77, 5%) sont équipés d’au moins un appareil de chauffage à combustion 4 .

Les causes des accidents :

- Il résulte, dans la majorité des cas, d’une mauvaise combustion au sein d’un appareil ou d’un moteur fonctionnant au gaz, au bois, au charbon, à l’essence, au fuel ou à l’éthanol.
- Il peut également être causé par un défaut de ventilation (pièces calfeutrées, sorties d’air bouchées), ainsi que la vétusté, le défaut d’entretien ou la mauvaise utilisation des appareils à combustion.

Les sources de CO dans l’habitat :

- les chaudières et les chauffe-eau,
- les poêles et les radiateurs,
- les convecteurs fonctionnant avec des combustibles,
- les cheminées et inserts, y compris les cheminées décoratives à l’éthanol,
- les appareils de chauffage mobiles d’appoint,
- les braseros et barbecues,
- groupes électrogènes ou pompes thermiques,
- les engins à moteur thermique (voitures et certains appareils de bricolage…)

Les bons gestes à adopter pour prévenir les risques liés au monoxyde de carbone en cinq points clés

Pour limiter les risques d’intoxication au CO, un rappel des gestes essentiels à adopter en cinq points clés :

1. Avant chaque hiver, faire systématiquement vérifier et entretenir les installations de chauffage et de production d’eau chaude, ainsi que les conduits de fumée (ramonage mécanique) par un professionnel qualifié.

2. Au quotidien, aérer son logement au moins 10 minutes et ne jamais obstruer les entrées et sorties d’air.

3. Dans le cadre de l’achat d’un appareil de chauffage ou d’un appareil au gaz, s’assurer de sa bonne installation et de son bon fonctionnement avant la mise en service et exiger un certificat de conformité auprès de l’installateur.

4. Pour l’utilisation d’un groupe électrogène, ne jamais le placer dans un lieu fermé (maison, cave, garage) et l’installer impérativement à l’extérieur des bâtiments.

5. Enfin, respecter systématiquement les consignes d’utilisation des appareils à combustion indiquées par le fabricant. Ne jamais faire fonctionner les chauffages mobile d’appoint en continu et ne jamais utiliser pour se chauffer des appareils non destinés à cet usage (cuisinière, barbecue, etc.).

Le dépliant « Les intoxications au monoxyde de carbone concernent tout le monde, les bons gestes de prévention aussi » présente les dangers de ce gaz, les appareils et les installations susceptibles d’émettre du CO, ainsi que les bons conseils pour éviter les intoxications. Il est disponible pour tous en téléchargement sur le site www.inpes.sante.fr (rubrique accidents de la vie courante).

Par ailleurs, le site Internet www.prevention-maison.fr permet de bénéficier d’informations et de conseils sur les différentes pièces de la maison. Il est dédié aux risques de pollution de l’air intérieur, notamment les émanations de monoxyde de carbone, ainsi qu’aux accidents domestiques.

*Base de données du Centre épidémiologique sur les causes médicales de décès de l’Inserm (CepiDC) et Institut de Veille Sanitaire (InVS).
**Bulletin de surveillance des intoxications par le monoxyde de carbone, avril 2012, InVS.










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