Michel Fournier : un parachutiste de 64 ans va réaliser un saut stratosphérique à 40 km d’altitude !

Michel Fournier, un parachutiste et aéronaute français âgé de 64 ans devrait s’élancer vers la fin mai d’une base militaire canadienne d’une altitude de 40 km et battre quatre records du monde. Mais cet exploit n’est pas réalisé pour la gloire ou la célébrité. Il n’a rien de vain, puisqu’il permettra de concevoir les futurs systèmes de sauvetages à très hautes altitudes des astronautes et des passagers des vols suborbitaux.





Michel Fournier, un nom qui ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais qui pourrait devenir très connu du grand public vers la fin mai, lorsqu’il aura enfin réalisé le rêve de sa vie, son « grand saut »…

A savoir, une descente en parachute d’une altitude de 40.000 mètres ! Un saut stratosphérique, à la limite de l’espace…

Non, Michel Fournier n’est pas fou. A 64 ans, il poursuit tout simplement le rêve de sa vie. Un rêve qui a démarré dans les années 80 avec le programme européen Hermès qui prévoyait déjà à l’époque un saut de 38.000 mètres d’altitude qui avait pour but la mise au point de la capsule d’éjection de la navette spatiale européenne. Mais après un premier essai en 88 avec un mannequin équipé de capteurs, les différents changements de ministres eurent raison de l’aventure qui fut abandonnée...

Qu’à cela ne tienne. Michel Fournier a décidé de reprendre l’expérience là où elle avait été abandonnée pour la réaliser avec des fonds privés ! Certes, il est aidé par la Nasa, la Comex ou le CNRS, mais l’ensemble de cette opération (près de 12 millions d’euros et une équipe d’une quarantaine de spécialistes) repose sur l’argent des sponsors et des partenaires (Bell&Ross, Michelin, Nikon, Cité de l’Espace, Air Canada, etc.), que le parachutiste a su convaincre… .../...

Il a également réussi à faire parrainer son projet par le spationaute français Jean-François Clervoy… qui faisait également partie des sélectionnés en 1987 pour les premiers essais. « Ce saut sera sûrement dans les archives de l'histoire aéronautique et spatiale et contribuera au développement des techniques et à la sûreté des vols stratosphériques du futur » a souligné le « parrain » à l’issu de la conférence de presse.

Plus concrètement, ce saut devrait avoir lieu fin mai 2008 (ou fin août/début septembre). Cela dépendra entièrement des conditions météorologiques. Au départ de North Battleford, une base militaire canadienne, Michel Fournier décollera dans une nacelle pressurisée abritant tous les instruments de vol (navigation, bouteilles d’oxygène, radio, caméras, enregistreurs vidéo de bord, GPS...), accrochée à un ballon à hélium de 600.000 m3 haut de 161 m, capable d’emmener une tonne à 40 km d’altitude (grâce à la poussée d’Archimède).

Une fois là-haut, le parachutiste de l’extrême, vêtu de sa combinaison stratosphérique (en tissu de synthèse lui permettant d’être exposé à des températures avoisinant 100°C pendant 10 minutes), réalisera un saut stratosphérique depuis la frontière de l’espace et franchira pour la première fois dans l’histoire humaine le mur du son à la vitesse de 1 500 km/h.

Ce saut en chute libre permettra de battre quatre records du monde d’affilé : le record d’altitude de saut en chute libre (40 000 m d’altitude) ; le record d’altitude en vol humain sous un ballon ; le record du temps en chute libre (6 minutes et 25 secondes) et enfin, le record de vitesse en chute libre. La durée de la descente en parachute devrait prendre huit minutes.

Michel Fournier a plus de 8.600 sauts à son actif dont le titre français du plus haut saut (12.000 m). Grâce à cet exploit, le Français devrait largement dépasser le record de l'Américain Joseph Kittinger (plus de 31.000 m, en 1960), non homologué, et celui (homologué) du Soviétique Evguéni Andreïev (24.483 m, 1962).

Avant de sauter, Michel Fournier a promis qu’il prendrait quelques minutes sur le bord de sa nacelle pour « en prendre plein la vue ». Peut-être cherchera-t-il des yeux sa nouvelle compagne, une canadienne rencontrée lors de ses nombreux voyages de préparation…

Et dire que certains patrons ont encore des doutes sur la capacité des seniors à s’adapter au monde du travail et aux nouveaux défis…

Article publié le 23/04/2008 à 15:01 | Lu 13420 fois