Médicaments sous surveillance renforcée par Philippe Rémond de la Mutualité Française

L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a présenté à la presse la liste des 77 médicaments et 12 familles de médicaments placés sous "surveillance renforcée". La publication de cette liste avait été annoncée par le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, suite au scandale du Mediator.


« Le médicament n'est pas un produit de consommation comme les autres », rappelle en introduction le directeur général de la Santé Didier Houssin, lors de la présentation de cette liste à la presse, le 31 janvier au ministère de la Santé, à Paris. « Tous les médicaments contiennent des principes actifs et présentent, de ce fait, des "risques d'effets indésirables" », précise encore Didier Houssin.

C'est la raison pour laquelle tous les médicaments bénéficient d'une surveillance de la part des autorités sanitaires françaises et européennes.

Risque accru

Lorsqu'un risque accru est détecté (risque de mauvais usage, effets indésirables plus importants que prévu...), les médicaments concernés sont alors placés sous surveillance renforcée : c'est la liste de ces médicaments qui vient d'être rendue publique par l'Afssaps.

Parmi les produits concernés, les médicaments antidouleurs contenant du dextropropoxyphène (Di-antalvic, Propofan et leurs génériques) seront retirés du marché français à partir du 1er mars. Autre exemple : le Noctran, médicament utilisé contre les troubles du sommeil, devrait lui aussi être retiré du marché en mars prochain.

D'autres médicaments, comme les vaccins contre la grippe, sont suivis à titre préventif. La plupart des médicaments de cette liste font l'objet d'évaluations plus ou moins régulières selon le niveau de risque pour les patients.

Cinq médicaments présents dans la liste sont ainsi en cours de réévaluation. Il s'agit de l'Hexaquine, utilisé contre les crampes, du Multaq, traitement des troubles du rythme cardiaque, du Nexen, médicament contre la douleur arthrosique, du Mynocine et de ses génériques, utilisés contre l'acné et des médicaments contenant du nitrofurantoine (Furandatine, Furadoïne, Microdoïne), qui servent au traitement de la cystite.

En parler à son médecin traitant

Le fait de placer des médicaments sous surveillance renforcée ne signifie pas qu'ils seront retirés du marché. « C'est un outil utilisé pour garantir que les bénéfices de ces traitements sont supérieurs aux risques », précise la directrice adjointe de l'Afssaps, Fabienne Bartoli.

« Les patients qui prennent ces médicaments doivent être rassurés », souligne Didier Houssin : « leur traitement bénéficie en effet d'une surveillance accrue par rapport aux autres médicaments ». En tout état de cause, le directeur général de la Santé recommande aux patients « de ne pas arrêter ou changer les doses de leur traitement sans consulter leur médecin ».

Publié le 03/02/2011 à 12:26 | Lu 3371 fois