Manger mieux : possible mais pas toujours simple avec une petite retraite

On nous le dit, on nous le répète à longueur d’années… Il faut manger sainement, c’est bon pour la santé. Sauf qu’avec de petites retraites, pas toujours simple d’avoir accès aux bons produits, aux aliments qui sont bons pour la santé… Dans cet esprit, la revue Nutrition Reviews* vient de publier un article sur la contribution du prix des aliments aux inégalités sociales en matière de choix alimentaires et de nutrition.





A la fin des années 1980-1990, on considérait que les populations les plus défavorisées avaient les comportements alimentaires les moins en accord avec les recommandations nutritionnelles, avec une plus faible consommation de fruits et de légumes, plus de produits céréaliers raffinés (pain blanc, pâtes, riz blanc…), et peut-être plus de produits sucrés.
 
Mais ces différences de comportements alimentaires selon le statut socio-économique étaient  principalement attribuées à des différences éducationnelles, et à l’époque, rares étaient les nutritionnistes qui s’intéressaient au coût de l’équilibre alimentaire.
 
Dans ce récent article, les chercheurs confirment que lorsque l’on compare les aliments de la base INCA en exprimant leur prix en €/100kcal (et non pas en €/kg), les produits riches en vitamines, fer, calcium, fibres sont des sources de calories plus chers que les produits riches en énergie, très gras ou très sucrés. Le fait est que des produits comme les chips, les sucreries, les biscuits, mais aussi les pâtes et le riz, sont faciles à transporter, à stocker, à préparer et ne sont pas périssables, expliquant pourquoi ils sont moins chers que des produits frais.
 
En résumé, une alimentation équilibrée coûte en général plus cher qu’une alimentation déséquilibrée, rendant plus ardue la réalisation de l’équilibre nutritionnel en cas de budgets serrés (ce qui est souvent le cas chez les retraités). Néanmoins, des études montrent qu’il est possible de constituer un panier équilibré avec un budget modeste : supérieur ou égal à 3,5 euros par jour et par personne, soit 105 euros par mois pour un individu.
 
Attention, ceci est possible à condition d’être prêt à faire des écarts plus grands avec les habitudes alimentaires et notamment, à consommer des aliments de bonne qualité nutritionnelle pour leur prix, tels que les légumes en conserve ou surgelés. En effet, la segmentation des marchés de l’agro-alimentaire permet de commercialiser désormais des produits à tous les niveaux de prix, de l’entrée de gamme au prix premium, tous bénéficiant d’une bonne qualité nutritionnelle.
 
Il se pourrait donc que l’accès à un régime équilibré se soit démocratisé…
 
*réalisé par l’unité mixte de recherche Nutrition, Obésité et Risque Thrombotique (Inra – Inserm – Aix-Marseille Université), en collaboration avec le Centre de nutrition en santé publique, de l’Université de Washington

Source
 

Article publié le 02/09/2015 à 11:25 | Lu 2160 fois