Maladies neurodégénératives : détection prometteuse grâce à la spectroscopie RMN

Certaines anomalies du cerveau déjà présentes dans les stades précoces des maladies neurodégénératives (type Alzheimer) ne sont pas détectables par des techniques in vivo... Peut-être plus pour très longtemps ! En effet, des chercheurs du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) I2BM de Fontenay-aux-Roses près de Paris, ont développé une approche originale avec la spectroscopie RMN qui s'avère prometteuse pour observer le coeur même des cellules. Détails.


L'astuce consiste à mesurer le déplacement des petites molécules intracellulaires à des échelles de temps très courtes, jamais atteintes jusqu'à maintenant (moins de 1 milliseconde, contre plusieurs dizaines à centaines auparavant).

Mise en oeuvre sur le dispositif 7 teslas de MIRCen, cette technique de RMN par diffusion donne accès à la vitesse de déplacement de ces molécules et donc à la viscosité et aux obstacles du milieu intracellulaire.

Ainsi, il est possible, et c'est une première, d'évaluer l'encombrement de l'intérieur de la cellule. Cette mesure serait, par exemple, riche d'enseignements pour diagnostiquer la maladie d'Alzheimer. En effet, cette pathologie se caractérise, entre autres, par l'agrégation de la protéine tau dans les cellules.

L'analyse RMN de l'encombrement du coeur cellulaire pourrait donc à terme, informer les médecins sur la quantité d'amas formés par cette protéine et permettrait ainsi de détecter la maladie et éventuellement d'estimer son degré d'avancement…

Le laboratoire pharmaceutique Eli Lilly s'intéresse de près à cette approche de RMN et a signé un accord de collaboration avec MIRCen pour la mettre en oeuvre. L'objectif est d'évaluer de nouvelles pistes thérapeutiques pour la maladie d'Alzheimer.

Tout d'abord, la technique sera testée sur des modèles murins chez lesquels l'expression de la protéine tau est modulable à la demande. Une fois validée, elle permettra d'évaluer l'efficacité de plusieurs médicaments, via la mesure de l'accumulation de la protéine tau au sein des cellules.

Publié le 12/11/2012 à 06:00 | Lu 1132 fois