Macron : pour une deuxième "journée de solidarité"

Lors de l’interview d’Emmanuel Macron dimanche dernier par les journalistes Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin au palais de Chaillot sur BFMTV, le président de la République a indiqué qu’il était favorable à l’instauration d'une deuxième « journée de solidarité » pour financer la dépendance de personnes âgées.


La France se dirige-t-elle vers la création d’une deuxième « journée de solidarité » ? Peut-être… En tout cas, Emmanuel Macron semble y être assez favorable… C’est en effet ce qu’il a indiqué lors de son intervention télévisée sur BFMTV dimanche soir alors qu’il était interviewé par le très controversé Edwy Plenel et par Jean-Jacques Bourdin.
 
Cette deuxième journée travaillée mais non payée pourrait donc être instaurée en vue de financer la dépendance des personnes âgées. Le fait est que le chef de l’Etat juge cette solution comme étant une « piste intéressante ». Précisons qu’à l’origine, cette idée avait été évoquée très récemment par Agnès Buzyn, ministre de la Santé.  
 
Pour mémoire, la première journée de solidarité avait été instaurée après la canicule de 2003 par Jean-Pierre Raffarin alors premier ministre. Dans la pratique, plutôt que d'être fixée au seul lundi de Pentecôte -comme initialement proposé- elle a pris plusieurs formes. De fait, cette journée travaillée mais non payée peut être un jour férié (hors 1er mai) travaillé ou un autre jour de repos travaillé. Elle peut aussi être fractionnée en heures.
 
L’argent récolté est reversé à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, la CNSA. Depuis sa création il y a quatorze ans, cette journée aurait déjà rapporté près de 30 milliards d’euros à l'Etat. Plus de 2,3 milliards d'euros l’année dernière. Les recettes de la CNSA servent ensuite à financer les aides aux personnes âgées et handicapées.
 
L’AD-PA se réjouit des annonces d’E. Macron et de l’engagement pris de « poser les bases » d'un « financement pérenne » de l’aide à l'autonomie pour une présentation fin 2018 / début 2019. L’association des dirigeants de maisons de retraite attend donc de pouvoir porter ses propositions pour un financement pérenne et solidaire de l'aide à l'autonomie dans le cadre d’une réelle réflexion sur le regard que porte notre société sur le vieillissement et d’un large débat politique sur l’ensemble de l’aide aux personnes âgées, en établissement comme à domicile.
 
En effet, le Président de la République a évoqué la création d’une seconde journée de solidarité comme piste possible pouvant dégager 1,5 Milliards d’euros. Pour autant, l’AD-PA rappelle que pour réellement améliorer l’accompagnement quotidien de nos aînés, le soutien apporté aux familles et les conditions de travail des salariés, il convient de créer un financement acceptable pour l’ensemble de la société de l’ordre de 10 milliards d’euros tel qu’envisagé par le Conseil Economique Social et Environnemental en 2011.
 
De son côté, la FNAAFP/CSF se réjouit de l’annonce par le Président de la République d’un 5ème risque de sécurité sociale pour financer la dépendance. Cette dernière milite depuis longtemps, avec d’autres organisations du secteur de l’aide à domicile, des personnes âgées et des personnes handicapées, pour la mise en oeuvre de ce cinquième risque.
 
Elle se réjouit de cette annonce concernant une disposition qu’elle a à nouveau défendue lors des récentes consultations effectuées par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et dans son plaidoyer publié le mois dernier. Au-delà des questions de financement, la FNAAFP/CSF appelle à la mise en oeuvre d’une politique ambitieuse prenons en compte la transition démographique en cours et répondant aux besoins des personnes et de leurs proches aidants.

Publié le 16/04/2018 à 12:58 | Lu 2529 fois





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