Lyon : une rencontre pour innover, mobiliser et informer en matière d'Alzheimer

Après deux rencontres à Nice et Nantes dédiées à la société inclusive et à l’accompagnement, le collectif Alzheimer Ensemble poursuit en 2021 son cycle de rencontres territoriales avec ce nouveau rendez-vous sur le thème de la prévention le 14 septembre à Lyon. Le point sur les grandes avancées en la matière.





Perçue comme une conséquence inéluctable de l’avancée en âge, cette maladie neurodégénérative qui touchera plus de 2,2 millions de Français en 20502 en raison du vieillissement attendu de la population, ne peut plus être associée à une « fatalité » : il semblerait en effet qu’elle puisse être évitable dans 40% des cas. Et il existe des actions de prévention efficaces existent pour réduire les facteurs de risque.
 
« Retarder l’apparition des troubles cognitifs, gagner des années de vie en bonne santé cognitive et diminuer sa prévalence : la prévention de la maladie d’Alzheimer a un sens et une utilité. C’est le message que collectivement nous souhaitons porter ! » indique Hélène Jacquemont, présidente de la Fondation Médéric Alzheimer.
 
« Un chiffre résume à lui seule la situation : aujourd’hui, plus d’un tiers des personnes malades arrive encore trop tard en consultation mémoire pour que des solutions permettant de réduire les effets de la maladie leur soient proposées » ajoute de son côté Pr Pierre Krolak-Salmon, neurologue et gériatre, directeur médical de l’Institut du Vieillissement aux Hospices Civils de Lyon
 
Côté recherche, des initiatives méritent d’être soutenues et déployées à plus grande échelle. Des modèles développés à l’étranger pourraient être adaptés en France. C’est le cas de FINGER4, programme de recherche mené en Finlande.
 
Combinant une alimentation saine, une activité physique régulière et adaptée, un entraînement cognitif régulier, la prévention du risque vasculaire, il a été conçu pour des personnes à haut risque de développer la maladie. Après deux ans d’interventions et de suivi, leurs fonctions cognitives ont été améliorées (fonction exécutive et vitesse de traitement de l’information).
 
Du côté français, la grille AVEC (Audition-Vision-Équilibre-Cognition) conçue par la Société française de réflexion Sensori-Cognitive (Sofresc) est destinée au repérage des troubles sensoriels en EHPAD mais aussi utilisable par les familles. A terme, elle pourrait se déployer dans une approche plus « universelle » en intégrant des personnes dès 40 ou 50 ans.
 
Côté terrain, des dispositifs développés depuis plusieurs années dans les territoires sont mis à l’honneur, à l’instar des Centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco à Lyon ou des ateliers mémoire de la Mutualité Française en PACA.
 
Les premiers proposent des bilans à large spectre couvrant un ensemble d’indicateurs, dont certains concernent la maladie d’Alzheimer. Tout l’enjeu vise désormais à rajeunir le public accueilli pour initier la prévention au plus tôt (à partir de 45 ans) et renforcer l’accès via la digitalisation (téléconsultation). La prise en charge des aidants est également au cœur des axes de progrès.
 
« Notre système de santé n’est pas adapté au vieillissement de la population. La prévention de la maladie d’Alzheimer, comme la prévention de la dépendance sont essentielles, au risque d’échouer ! ICOPE peut jouer un rôle déterminant, aussi bien dans la prévention que dans la diminution du déclin une fois que la maladie est installée » précise le Pr Bruno Vellas, chef du service gériatrie du CHU de Toulouse, coordonnateur du Gérontopôle
 
« Des solutions existent pour prévenir la maladie d’Alzheimer. Il s’agit maintenant de les faire connaître et d’inciter les français à s’investir personnellement pour améliorer leurs chances de vieillir en bonne santé cognitive » conclut pour sa part Christine Tabuenca, directrice générale de la Fondation Médéric Alzheimer.

Article publié le 14/09/2021 à 09:19 | Lu 2479 fois