Loi d'adaptation de la société au vieillissement : une loi méconnue

La loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV) est entrée en vigueur au 1er janvier 2016. Six mois plus tard, le site Internet de recherche de maisons de retraite en ligne Cap Retraite fait le point sur les connaissances des Français sur le sujet… Et force est de constater que sept Français sur dix ignorent que cette loi est effective !


Comme le souligne Luc Broussy, auteur du rapport interministériel sur l’ASV : « l’enquête de Cap Retraite met en évidence ce paradoxe d’une loi qui est méconnue par ceux-là même qu’elle est censée soutenir ; et met ainsi l’accent sur la question cruciale de l’accès aux droits. Cette loi est un progrès évident, qui nécessite un fort travail d’information de la part des pouvoirs publics ».   
 
D’une manière générale, cette loi présente de réels progrès en termes de soutien aux aidants et de prévention de la perte d’autonomie… Mais paradoxalement, si les Français ont longtemps attendu cette nouvelle législation, sept sur dix ignorent encore qu’elle est entrée en vigueur le 1er janvier dernier.
 
Pire encore, 82% des aidants et des ainés (les premiers concernés donc) ne connaissent pas les principales mesures élaborées en leur faveur. Naturellement, dans la pratique, cela n’aide pas les familles et les bénéficiaires potentiels à accéder à leurs droits.
 
Par exemple, en dépit de leur épuisement, les trois-quarts des aidants indiquent ne pas savoir comment faire valoir leur droit au répit ! Et malgré leur volonté de vieillir à domicile, plus de la moitié des Français ne sait pas comment procéder pour bénéficier d’aides à l’aménagement de leur habitat.
 
Toujours selon cette enquête, les mesures phares de la loi sont appréciées dans une large majorité. Ainsi, 84% des sondés se disent prêts à y avoir recours à plus ou moins longue échéance. Au sein de ces différentes mesures, c’est la création du statut de « proche aidant » qui remporte l’adhésion générale avec 81% de satisfaction. Les perspectives apportées en termes de maintien à domicile, telles que l’aménagement de 80.000 logements privés sont également appréciées par 71% des sondés.
 
Le soutien financier reste au centre des préoccupations de nos compatriotes. Ainsi, 58% d’entre eux estiment qu’il faudrait revaloriser l’Allocation Personnalisée d’Autonomie à domicile (APA). Le coût de la prise en charge en maison de retraite demeure également un souci majeur : 39% expriment le souhait de voir une hausse de l’APA en établissement.

ASV : les grandes lignes

Ce texte réforme l'allocation personnalisée d'autonomie (Apa) à domicile pour aider à payer les frais d'intervention des aides à domicile des personnes âgées de plus de 60 ans en perte d'autonomie. Cette loi revalorise le nombre d'heure d'aide et allège la participation financière des bénéficiaires (le ticket modérateur), voire l'annule pour les personnes touchant l'allocation personnalisée de solidarité aux personnes âgées (Aspa).
 
Les proches aidants sont également visés par la loi puisqu'elle leur crée un statut spécifique. En effet, les époux, partenaires pacsés, parents et toutes personnes entretenant un lien étroit et stable pourront se voir accorder un « droit au répit » qui consiste soit à accueillir momentanément la personne dépendante dans une structure, soit à attribuer des heures d'aide supplémentaires, ces aides pouvant aller jusqu'à 500 euros par an.
 
Pour les personnes âgées n'étant plus en mesure de rester chez elles, la loi renforce les obligations d'information sur les prix pratiqués dans les maisons de retraite des secteurs publics, associatifs et privés commerciaux. De plus, les prix des hébergements devront correspondre à un même socle de prestation pour faciliter la comparaison entre les différents établissements.

Publié le 23/06/2016 à 09:05 | Lu 2910 fois





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