Les vieux fourneaux 2, Bons pour l'asile : ce qu'en dit Roland Giraud

Alors que « Les vieux fourneaux 2, Bons pour l’asile » vient de sortir sur grand écran, on retrouve avec bonheur nos trois vieux « potes » qui s’embarquent dans de nouvelles aventures : Eddy Mitchell, Pierre Richard et Roland Giraud. Ce qu’en pense l’acteur Roland Giraud.


Je suis arrivé sur ce tournage assez simplement. Un jour, le producteur Clément Miserez m’a appelé pour me demander si éventuellement je serais d’accord pour reprendre un rôle que Roland Giraud venait de décliner pour des raisons personnelles.
 
Ce rôle, me précisa Clément, est celui d’un des trois galopins septuagénaires du film Les Vieux Fourneaux, inspiré de la BD éponyme, sorti quatre ans auparavant, et dont une suite, déjà scénarisée, était prête à être tournée. J’ai demandé un petit délai de réflexion.
 
Roland est un acteur que j’admire, et la nouvelle de sa défection m’avait surpris et peiné, d’autant que j’avais vu le film et que je l’avais trouvé épatant, lui et aussi ses deux partenaires.
 
J’ai commencé par lire le nouveau scénario et les quatre autres BD de la série qui étaient parues depuis son premier numéro. Je me suis bien marré. Puis j’ai étudié Antoine sous toutes les « coutures », dans son allure, sa gestuelle, son phrasé, son style d’humour…, bref tel que l’ont créé le scénariste Wilfrid Lupano et le dessinateur Paul Cauuet.
 
Bien que j’ai à peu près la même stature que Roland et qu’on soit tous les deux, un peu style « british », il n’était pas question que je profite de ces vagues points communs physiques avec lui pour faire un copié-collé de son interprétation si brillante et si personnelle d’Antoine.
 
Je devais repartir de l’Antoine de la BD, pour me l’approprier, tout lui en restant fidèle. À cause des problèmes qui lui tombent sans cesse sur le dos, Antoine est le plus perturbé du trio de nos vieux rebelles au cœur d’or.
 
Non seulement cette particularité de son personnage m’a plu, touché, amusé, inspiré, mais j’ai adoré ce que Wilfrid Lupano lui faisait faire et dire dans le scénario du futur film. Après avoir donné mon accord à Clément, j’ai rencontré Christophe Duthuron. C’est un homme exquis et chaleureux. Entre nous, tout est allé comme sur des roulettes et on a fait assez vite des essais costumes.
 
Quand, un peu plus tard, j’ai fait la connaissance d’Edddy et de Pierre, je n’en menais pas large. Un peu impressionné de me trouver face à ces deux stars, j’étais même dans mes petits souliers. Cette première rencontre a eu lieu dans un restaurant italien. Ils m’ont tellement mis à l’aise que lorsqu’on s’est quittés, on aurait déjà pu jouer une scène des Vieux Fourneaux !
 
Humainement, ce déjeuner a été le début d’une belle aventure amicale, qui dure encore plusieurs mois après le tournage et se poursuivra sans doute encore longtemps. Comme les personnages des Vieux Fourneaux Pierre, Eddy et moi formons un trio disparate.
 
Mais nous partageons le sens de la dérision, le goût du travail en équipe et des restes d’enfance qui gardent en nous l’envie de raconter des histoires en faisant les zouaves. Notre plaisir de jouer, même des trucs qui nous rendent un peu ridicules, ne s’est jamais émoussé.
 
Le tournage s’est déroulé dans une atmosphère de rêve. Aucun problème, aucun accroc, mais une grande cordialité entre nous tous et quelques beaux fous-rires. Christophe est un formidable directeur d’acteurs. Dire les dialogues de Wilfrid Lupano a tenu de la dégustation.
 
J’ai été tous les jours sidéré par l’énergie joyeuse de Pierre et le talent pince-sans-rire d’Eddy. On s’est bien amusés entre nous, et avec toute l’équipe. Alice Pol, qui est le moteur du scénario puisque c’est elle qui accueille les étrangers est dans la vie un ange gourmand et désopilant.
 
Claire Nadeau et Myriam n’ont pas été les dernières à nous faire rire et à nous épater. La cantine était délicieuse et le Gers est une région magnifique.
 
On a tous été heureux de défendre une histoire d’une belle et généreuse humanité sans qu’elle ne gomme jamais l’excentricité délicieuse de ses personnages et l’extravagance de ses situations.
 
Franchement, je n’avais encore jamais joué un scénario d’une telle gaité, d’un tel punch, d’une telle drôlerie, dans l’objectif de faire comprendre que non, « l’autre », « l’étranger », n’est ni un danger pour l’autochtone, ni encore moins un ennemi.
 
Ce film, qui a été pour moi comme une parenthèse enchantée, m’a fait un bien fou. J’espère qu’il aura le même effet sur les spectateurs .Quoiqu’il en soit, il me laissera un grand souvenir. Je n’ai qu’un seul petit regret : ne pas avoir eu plus de scènes avec Alice Pol. Allez ! c’est dit ! (rire).
 
Si je suis partant pour une suite ? Oui, bien sûr. Trois fois oui.

Publié le 24/08/2022 à 01:00 | Lu 5305 fois





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