Les seniors voient la vie avec plus de sagesse…

Selon une récente étude américaine réalisée par l’Université du Michigan et publiée par le « Proceedings of the National Academy of Sciences » (PNAS), il semblerait que les seniors soient des personnes qui appréhendent la vie avec plus de sagesse et gèrent les conflits sociaux avec plus de justesse…


On associe souvent l’avancée en âge au déclin cognitif… Mais paradoxalement, on associe souvent, également, la vieillesse comme étant l’âge de la sagesse…

Une étude réalisée par l’Université du Michigan, qui a porté sur près de 250 personnes reparties en trois groupes d’âges (25-40 ans ; 41-59 ans et les 60 ans et plus) s’est donc penchée sur le sujet…

Les participants ont reçu des informations sur un conflit imaginaires entre des communautés dans un pays étranger et devaient en deviner l'issue. Ils ont aussi été confrontés à des exemples de conflits plus personnels. A noter que les réponses ont été évaluées par les chercheurs (âgés d’une vingtaine à une cinquantaine d’années) sans qu'ils sachent de quelle catégorie d'âge elles émanaient.

Résultat : les chercheurs se sont aperçus que le groupe des 60 ans et plus était mieux à même d’envisager les problèmes sous différents angles et de parvenir à des compromis en comparaison avec les deux autres groupes plus jeunes (les 25-40 ans et les 41-59 ans). Dans ce contexte, l’étude suggère qu’il pourrait être judicieux de placer des personnes seniors à des postes « clef » en matière de décisions, de négociations, de conseils, etc. De plus, toujours selon cette enquête, les effets de l'âge sur la sagesse sont valables pour tous les niveaux sociaux, d'éducation et de quotient intellectuel.

Et les scientifiques de conclure que dans un monde où le jeunisme est roi, où l’image de la vieillesse est si négative, ces données devraient encourager à mettre un peu plus en avant les spécificités liées à l’avancée en âge… Et donc, la sagesse des anciens.

Déjà en 2005, la revue « Ageing & Development » de l’association Helpage montrait que des aînés tentaient d’intervenir en tant que médiateurs, afin d’améliorer la situation conflictuelle qui régnait depuis l’effondrement du bloc de l’Union soviétique et la création d’une frontière entre le Kirghizstan et l’Ouzbékistan.

Dans un village de la région de Djalal-Abad, un groupe d’anciens organisait des tables rondes avec des représentants de deux villages ouzbèques, en vu d’améliorer les relations frontalières et d’encourager les individus d’ethnies différentes à renouer un dialogue social lors de ces rencontres. D’autre part, un groupe de retraités militaires, connaissant parfaitement le travail transfrontalier, décidait d’entraîner de jeunes recrues de la police et des douanes, afin qu’ils puissent mieux comprendre les origines de ces conflits. Enfin, un dernier groupe de seniors organisait des rencontres avec les autorités locales afin de leur signifier la violation de certains droits de la minorité Ouzbèque dans le sud du Kirghizstan.

« Alors que les plus jeunes ont tendance à considérer les personnes qui se trouvent de l’autre côté de la frontière comme des ennemis, les aînés se souviennent de ce qu’était la situation avant l’effondrement du bloc soviétique. Ils ont conservé des contacts avec les autres communautés et sont conscients qu’ils doivent faire face à des problèmes communs » indiquait alors Catherine Hine du programme Asie centrale de Helpage international.
Les seniors voient la vie avec plus de sagesse…

Publié le 09/04/2010 à 14:40 | Lu 2522 fois