Les grands-parents, les petits-enfants et l'argent

Alors que l’on s’apprête à célébrer la fête des grands-mères le 1er mars prochain, la « néo-banque des familles » Pixpay a demandé à Laurence Peltier, consultante en psychologie de revenir sur les différentes pratiques en matière de don d'argent des papis et mamies envers leurs petits-enfants et leurs possibles conséquences sur leur relation. Intéressant.


Très tôt, les grands-parents ont l'habitude de s'impliquer financièrement pour leurs petits-enfants, souvent via la participation aux grosses dépenses comme l'achat du landau, par exemple. Ils offrent ensuite fréquemment des cadeaux à leurs petits-enfants qui souvent se transforment en argent pour leur laisser plus de liberté d'action à l'adolescence.
 
Un geste spontané et bienveillant qui doit néanmoins être fait intelligemment pour rester perçu par les deux parties comme rien de plus que le don généreux qu'il représente.
 
Le don d'argent n'en reste pas moins un cadeau et s'avère toujours plus sain lorsqu'il est occasionnel.  S'il est fait de manière régulière, cet automatisme est susceptible d'engendrer frustration et déception le jour où il sera absent.
 
L'objectif étant de faire plaisir, cela ne doit pas devenir une habitude. Les sommes offertes doivent être raisonnables et cohérentes avec l'âge de l'enfant, mais aussi avec les dons qui lui sont fait par les autres membres de la famille.
 
Il est primordial que l'argent soit clairement dissocié d'une quelconque « valorisation affective ». Par ailleurs, dans le cas où il y a plusieurs petits-enfants, le montant des sommes données peut varier en fonction des âges de chacun, mais doit être expliqué pour ne pas faire pas l'objet de comparaison et d'un éventuel sentiment d'inégalité entre eux.
 
Si le don d'argent est un cadeau, il peut aussi être un remerciement exceptionnel pour un service rendu (faire des courses), une récompense pour un examen, un petit salaire pour un petit travail (tondre le jardin), un petit plus pour des vacances..., mais, ne doit jamais faire l'objet d'une sorte de chantage affectif ou de surenchère.
 
L'argent est un langage non-verbal. Il faut donc faire attention à la manière dont ce langage est transmis par le grand-parent et reçu par l'enfant pour qu'il ne s'entoure pas d'enjeu affectif et n'engendre pas de tension. En plus d'être raisonnablement proportionné en fréquence et en volume, le don des grands-parents doit s'accompagner de transparence pour être compris par les différents petits-enfants et l'ensemble de la famille.
 
Les grands-parents sont près des trois-quarts (74%) à donner de l'argent à leurs petits-enfants en dehors des occasions dites spécifiques que sont Noël et les anniversaires*. Ils sont ainsi et largement les plus généreux donateurs auprès des enfants, devant les oncles et tantes (38%) et les parrains et marraines (28%).
 
*sondage réalisé en ligne par Poll & Roll pour Pixpay auprès de 1 000 personnes entre le 14 et le 18 novembre 2019.

Publié le 26/02/2020 à 04:01 | Lu 9960 fois