Les grandes avancées en chirurgie interventionnelle par Thierry de Baere

Dans le cadre des Journées Francophones de Radiologie 2019 qui se tiendront du 11 au 14 octobre à Paris, Thierry de Baere de l’hôpital Gustave Roussy de Villejuif revient en détail sur les grandes avancées en matière de chirurgie interventionnelle. Explications.





Développer l'immunothérapie interventionnelle
« Nous développons, grâce au traitement par radiologie interventionnelle et à des salles équipées de la technologie la plus avancée en Europe, l’immunothérapie interventionnelle qui consiste à injecter un immunostimulant directement dans les tumeurs ou les vaisseaux qui nourrissent les tumeurs ».
 
Pour augmenter les résultats de traitement déjà très prometteurs, l’immunothérapie intra-tumorale est une stratégie innovante d’administration, directement dans la tumeur, de molécules immunostimulantes, un peptide ou encore un virus. Ces agents provoquent des modifications de la tumeur et de son environnement qui vont la démasquer et ainsi permettre sa détection et reconnaissance par le système immunitaire.
 
Cela permet de stimuler encore davantage l’immunité du patient contre son propre cancer, contre les métastases à distance, voire contre ses futurs cancers. Une injection d’immunothérapie directement dans la tumeur, grâce à la radiologie interventionnelle, permet de diminuer la dose globale du médicament avec une concentration plus forte au bon endroit. Les effets secondaires sont aussi largement diminués car le produit est dans la tumeur et pas dans l’ensemble de l’organisme.
 
Détruire les tumeurs sans scalpel ou sans chirurgie
Aujourd’hui, en insérant une aiguille au centre de tumeurs de petite taille, il est possible de les détruire par le froid (cryothérapie) ou la chaleur (micro-onde ou radiofréquence). La première destruction tumorale par radiofréquence en France a été réalisée dans le foie, à Gustave Roussy.
 
Aujourd’hui on peut traiter des organes dits « pleins » comme le foie, les reins, les poumons, les muscles ou les os. Pour réaliser ce geste, il est nécessaire de combiner plusieurs techniques de guidage sous imagerie : l’échographie, l’angiographie et le scanner.
 
Grâce aux systèmes d’imagerie moderne présents au bloc, la précision balistique permet d’obtenir des taux de destruction supérieurs à 90% pour des tumeurs de moins de 3 cm.
 
Driver de la médecine personnalisée
Décider du traitement, comprendre son efficacité, connaître le développement de la tumeur dans son environnement. La radiologie interventionnelle joue un rôle essentiel en médecine de précision. En effet, la médecine personnalisée nécessite la réalisation d’un nombre important de portraits moléculaires effectués à partir de biopsie de la tumeur.
 
Avec plus de 1 800 actes concernant environ 1300 patients, le nombre de biopsies sur des organes profonds est très important à Gustave Roussy. Elles se font sous échographie ou sous scanner, les besoins en sophistication de l’image dépendant de la complexité du geste à réaliser.

Article publié le 25/09/2019 à 04:11 | Lu 1589 fois