Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus d’Eduardo Mendoza : les saintes dernières minutes

Il fallait diablement du culot et sacrément du talent pour oser écrire un roman policier se déroulant en Palestine, au tout début de l’ère chrétienne, avec pour protagonistes : Jésus, Marie, Joseph, Elisabeth, Zacharie et autres comparses.


Eduardo Mendoza réussit la prouesse avec drôlerie, espièglerie et intelligence.

Cette espèce d’évangile de l’enfance du Christ est racontée par un philosophe romain, Pomponius Flatus, piqué de naturalisme. Celui-ci se rend en Palestine dans l’espoir d’y trouver quelque eau miraculeuse susceptible de soigner ses flatulences qui l’affligent.

A Nazareth, il fait la rencontre d’un gamin, Jésus, dont le père, Joseph, est condamné à être crucifié après avoir été accusé du meurtre d’un riche notable de la ville. L’enfant supplie Pomponius de mener l’enquête afin de disculper son père. Le Romain accepte, moyennant finance.

Il s’en suit tout un festival d’aventures burlesques qui mettent en lumière, de façon parfois provocatrice, la vanité des querelles religieuses. L’auteur alors s’en donne à cœur-joie pour cribler sa comédie évangélique de propos satiriques, comme dans la scène inoubliable de l’Ecce Homo où la populace se cherche un prophète.

Le trait est appuyé, certes, dans une caricature roborative mais il soulève, in fine, des questions bien actuelles.

Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus
Eduardo Mendoza
(traduit de l’espagnol par François Maspero)
Editions du seuil
226 pages
18.50 euros
Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus d’Eduardo Mendoza : les saintes dernières minutes

Publié le 15/06/2009 à 07:34 | Lu 2171 fois





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