Les Mystères de l’Ile Saint-Louis de Roger de Beauvoir : chroniques des années de fraise

Si vous passez par le quai d’Anjou, dans l’île Saint Louis à Paris, arrêtez-vous devant le magnifique hôtel du n°17, tout de rigueur huguenote atténuée par un balcon en fer forgé et de cinq lucarnes. Construit par Le Vau en 1656 pour le compte de Charles Gruÿn, ce bâtiment abrita après bien des revers de fortunes Baudelaire, Delacroix, Musset, Gauthier, Dumas, Balzac et bien d’autres célébrités dont Roger de Beauvoir.


Théophile Gautier disait de ce dernier : « j’ai connu tous les hommes d’esprit de notre époque ; je ne crains pas de dire que pas un n’avait la verve de Roger de Beauvoir ».

Cette verve on la retrouve dans « les Mystères de l’Ile Saint-Louis » publié en 1859. L’auteur nous entraine dans le Paris du 17ème siècle, à l’époque de la construction de l’hôtel.

Ce ne sont que capes et épées, tripots et palais, comédiens et duchesses, justaucorps et fraises.

Dans ce tableau parisien évolue le fameux Charles Gruÿn. On y croise aussi Richelieu, les poètes Saint-Amant et Boisrobert, l’ombre de la reine, l’authentique cabaretier de la « pomme de pin », le père de Charles, Philippe Gruÿn.

L’histoire mêle le réel et l’imaginaire, la vérité du passé et la liberté du roman. L’auteur restitue cette histoire dans un roman-feuilleton haletant. Tous les ingrédients du genre sont réunis : le veuf et l’orpheline, l’aristocratie et les bas-fonds, l’espionnage et les duels, les rebondissements, les renversements de situations, les quiproquos, l’amour et la haine, la générosité et le cynisme.
Les Mystères de l’Ile Saint-Louis de Roger de Beauvoir : chroniques des années de fraise

On le voit, Roger de Beauvoir entremêle avec virtuosité le récit historique et les tragédies individuelles. D’épisode en épisode le roman rebondit sans cesse.

C’est un classique trop méconnu que rééditent avec bonheur les éditions Phébus.

Les Mystères de l’Ile Saint-Louis
Roger de Beauvoir
Editions Phébus
314 pages
20 euros

Publié le 05/01/2009 à 10:13 | Lu 3928 fois