Les Français, l'argent et l'entraide familiale

À l’heure où une majorité de Français se dit touchée par la crise économique et exprime sa peur de l’avenir, l’entraide familiale devient une solution à la précarité économique et affective... Cette grande enquête menée par TNS Sofres pour le compte de la Carac, mutuelle d’épargne et de retraite, revient plus en détails sur l’entraide financière, ses conditions et ses modalités


En février 2016, le relevé de l’INSEE indiquait que le moral des Français s’était encore replié en raison d’un regain de craintes sur le front du chômage et du pouvoir d’achat. Cet indicateur est corroboré par les résultats de cette enquête : 71% des Français interrogés par TNS Sofres déclarent avoir été touchés par la crise (49% à titre personnel et 39% via leur entourage).
 
Frappés personnellement ou de près, 81% déclarent avoir peur de l’avenir. Et plus de deux-tiers ont peur de rencontrer des problèmes financiers ; une inquiétude forte qui se place au même niveau que la peur d’être en mauvaise santé ou de perdre un proche. Dans ce contexte morose, la famille est plus que jamais considérée comme un refuge, un pilier sur lequel se reposer en cas de difficultés.
 
Une évidence pour une majorité de Français : pratiquement les deux-tiers (63%) des sondés estiment que le soutien financier est le rôle de la famille. Concrètement, les trois-quarts des répondants déclarent avoir déjà aidé financièrement un membre de leur famille (78%) et près de la moitié (48%) disent aider souvent ou de temps en temps.
 
L’aide financière peut intervenir sans qu’elle ait été explicitement demandée. De leur propre chef, 34% ont déjà donné pour pallier une difficulté financière passagère (chômage, séparation,…) et 30% pour répondre à un besoin précis (achat immobilier, acquisition d’une voiture, études supérieures, création d’une entreprise…).
 
L’aide financière est davantage descendante et directement adressée aux enfants. Une large majorité des Français (88%) déclare les aider en priorité et 22% le font tous les mois ou presque. Fait notable à l’heure où les familles recomposées sont de plus en plus nombreuses, 62% des personnes qui ont des beaux-enfants les aident et 13% tous les mois ou presque… Viennent ensuite les parents à 65%, les frères et sœurs à 61%, les petits-enfants à 43% et les grands parents à 42%.
 
Les Français parlent peu des risques auxquels ils pourraient être confrontés, ceci est particulièrement vrai pour la perte d’autonomie puisque 65% n’en ont jamais parlé à leur famille. Pourtant, cette dernière reste la principale crainte des Français pour leurs proches : 64% craignent que leurs parents ou grands-parents ne deviennent dépendants.
 
Concernant la perte d’autonomie, le maintien à domicile reste la solution perçue comme la moins chère par les Français : 61% la jugent plus économique qu’une maison de retraite et 63% plus avantageuse qu’une résidence seniors. Seuls 22% ont commencé à préparer financièrement leur perte d’autonomie (33% des 65/75 ans). Quant à celle de leurs parents, ils sont 13% à déclarer l’avoir préparée. Que ce soit pour soi-même ou bien pour ses parents, l’épargne reste privilégiée comme solution de préparation (60%), loin devant la prévoyance et l’assurance dépendance.
 
Préparer la transmission de son patrimoine n’est pas un réflexe. Seuls 17% des sondés déclarent avoir fait une donation et 9% un testament. Si la donation évolue avec l’âge, la rédaction d’un testament reste faible. Toutefois, ce type de pratique est davantage répandu dans les foyers ayant un revenu supérieur à 3.000 euros. Malgré un faible passage à l’acte, 37% des Français pensent qu’il faut réaliser une donation dès que possible et 36% le pensent pour le testament.
 
Dans le cas de l’aide financière, la donation est une solution qui peut être envisagée puisqu’un tiers des Français ayant déjà fait une donation l’a fait pour aider leurs proches qui rencontraient des difficultés financières. Par ailleurs, 39% ayant déjà fait une donation déclarent l’avoir fait pour répondre à un besoin spécifique.
 
Face aux risques d’accident, d’invalidité, de maladie ou de décès, les Français se déclarent plutôt prévoyants (66%) et inquiets (50%). Plus les Français vieillissent, plus ils anticipent les risques liés à la fin de vie et les abordent avec plus de sérénité. Ainsi, 79% des 55/64 ans se disent prévoyants et sereins à 58%.
 
Même si l’épargne est la solution privilégiée pour protéger sa famille, les contrats de prévoyance sont jugés bien adaptés à cet objectif. Les enfants sont, à 82%, les principaux bénéficiaires des contrats de prévoyance (31% pour les beaux-enfants), avant les conjoints à 69%, les parents à 54%, les frères et sœurs à 43% et enfin les grands-parents et petits-enfants à égalité avec 20%.

Publié le 08/04/2016 à 08:15 | Lu 3048 fois