Les Français et la dépendance : près de quatre personnes sur dix ont déjà été confrontées au problème

Dans le cadre du débat sur la prise en charge de la dépendance, Vitalliance, service professionnel d’aide à domicile pour les personnes dépendantes (handicapées et/ou âgées), vous propose de découvrir les résultats d’une l’étude intitulée « Le regard des Français à l’égard de la dépendance » réalisée par l’Institut CSA. En voici les principaux enseignements.


Près de Français sur dix ont déjà été confrontés à la situation de perte d’autonomie d’une personne âgée de leur entourage.

Pour faire face à la situation, nos compatriotes envisagent principalement des solutions permettant à la personne concernée de rester à son domicile ; ils préfèrent éviter les institutions spécialisées mais aussi, ils préfèrent héberger la personne dépendante chez eux.

Néanmoins, selon cette étude, le recours à une aide à domicile professionnelle pourrait être un appui déterminant dans cette situation. Pour tous, s’occuper d’une personne âgée dépendante de son entourage proche nécessite des sacrifices, qu’ils concernent la vie familiale, le temps pour prendre soin de soi, la relation de couple ou le temps libre pour ses amis. Certains déclarent même y laisser leur propre santé. Dans ce contexte, ce sujet particulièrement sensible reste anxiogène pour la moitié des Français et pour une large part de ceux qui y ont été effectivement confrontés.

Si les décisions sur la prise en charge de la personne dépendante sont presque systématiquement prises en famille, les femmes se montrent plus impliquées que les hommes. Près de quatre Français sur dix ont déjà été confrontés de près à la situation de perte d’autonomie d’une personne âgée : 39% des Français déclarent être confrontés ou avoir déjà été confrontés à la perte d’autonomie d’une personne âgée dans leur entourage.

Rien d’étonnant, en avançant en âge, les Français sont de plus en plus nombreux à voir un de leur proche perdre sa capacité d’autonomie (43% des plus de 50 ans, contre 31% des jeunes). Notons également que l’expérience de la dépendance semble également être plus fréquente au sein des catégories plus favorisées que des catégories populaires (46% des cadres, professions libérales et intermédiaires y ont été ou y sont confrontés, contre 35% des catégories populaires) ; « signe d’un effet de l’inégalité face à l’allongement de la vie ou d’une sensibilité différenciée au sujet » précisent les responsables de cette étude.

Parmi les Français ayant déjà été confrontés à la dépendance d’une personne âgée dans leur entourage, 39% se sont chargés eux-mêmes de prendre principalement les décisions sur la prise en charge de cette personne dépendante, pour 10% qui ont laissé la charge principale à leur conjoint et 37% à un autre membre de la famille. Seuls 8% se sont principalement appuyés sur une personne extérieure.

Encore une fois, soulignons que les femmes sont plus impliquées que les hommes dans les décisions sur la prise en charge des personnes âgées de la famille : elles sont 45% à déclarer s’en charger elles-mêmes pour 33% des hommes. Tandis que, les hommes sont plus nombreux que les femmes à déléguer cette responsabilité à leur conjoint(e) : 12% contre 8%.

S’occuper d’une personne âgée dépendante de son entourage proche nécessite un sacrifice Interrogés sur le sacrifice que peut représenter le fait de s’occuper d’une personne dépendante, seuls 3% des Français répondent spontanément qu’ils ne sacrifient rien. Selon plus d’un Français sur trois, lorsque l’on s’occupe d’une personne âgée dépendante dans son entourage proche, on sacrifie avant tout sa vie familiale (39%) et le temps libre pour prendre soin de soi (36%).

Certains ont également le sentiment que la relation de couple peut en pâtir (28%) ou le temps libre pour voir ses amis (25%). Plus de 20% parlent même d’y laisser sa propre santé (21%) et 16% de sacrifier sa vie professionnelle (16%). Notons que les individus ayant déjà été confrontés à une perte d’autonomie d’une personne âgée dans leur entourage ont des réponses similaires à ceux qui n’ont jamais été confrontés à cette situation.
Les Français et la dépendance : près de quatre personnes sur dix ont déjà été confrontées au problème

Pour les femmes plus encore que pour les hommes, s’occuper d’une personne âgée dépendante, c’est sacrifier sa vie familiale (42%, pour 35% des hommes) mais aussi sa propre santé (27%, pour 15% des hommes).

A l’inverse, les hommes mettent davantage en avant le sacrifice du temps libre pour prendre soin de soi (40%, pour 33% des femmes) ou du temps libre pour voir ses amis (29%, pour 22% des femmes).

Pour répondre à la perte d’autonomie des personnes âgées, les Français plébiscitent des solutions permettant à la personne concernée de rester à son domicile.

Cependant, cette solution nécessite une visite régulière au domicile de la personne en difficulté. En la matière, les Français sont prêts à faire confiance à une aide à domicile professionnelle tout autant qu’à un membre de leur famille.

Interrogés sur l’éventualité de recourir à chacune des solutions, 87% des Français envisagent de faire en sorte que la personne continue à vivre à son domicile à lui rendant visite le plus souvent possible et 87% envisagent également que la personne continue à vivre à son domicile en faisant appel à une aide à domicile professionnelle.

A l’inverse, les Français sont plus réticents à l’idée de placer la personne en institut spécialisé. Ce sentiment est partagé par les Français qu’ils soient ou non confrontés à la perte d’autonomie d’un de leur proche. Soulignons que les hommes se montrent moins réticents que les femmes à cette idée (49% des hommes l’envisagent, contre 39% des femmes). Probablement en raison du coût perçu de la prise en charge en institut spécialisé, les catégories favorisées y réfléchissent également plus souvent que les catégories populaires (47% des cadres et professions libérales et intermédiaires, contre 39% des employés et ouvriers). Et les trois quarts des Français ne souhaitent pas prendre en charge la personne à leur propre domicile.

Enfin, 71% des Français et 73% des Français concernés de près par la question sont contre la solution qui consisterait à prendre en charge la personne en difficulté à leur propre domicile. Seuls 27% des Français et 24% de ceux qui sont concernés de près pourraient mettre en place cette solution. Mais le recours à une aide à domicile se révèle déterminante puisque 53% des Français pourraient envisager cette solution avec l’appui d’une aide à domicile professionnelle. Cette solution parvient à convaincre en particulier les Français des catégories populaires (63% des ouvriers, contre 45% des cadres et professions libérales).

Dans ce contexte, la situation de dépendance et sa prise en charge restent anxiogènes pour la moitié des Français, et une large part de ceux qui y ont été effectivement confrontés.

Face à la gestion de la vie quotidienne en cas de perte d’autonomie d’une ou plusieurs personnes âgées dans leur entourage proche, seuls 49% se déclarent plutôt sereins, contre 47% qui se déclarent plutôt angoissés. Cette inquiétude se manifeste y compris chez ceux qui ont été directement concernés, signe que les Français ont l’impression de ne pas être suffisamment armés pour faire face à ce phénomène (44% sont angoissés, contre 54%).

Sondage réalisé par téléphone les 24 et 25 novembre 2010 au domicile des personnes interrogées. Echantillon national représentatif de 1.006 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d'après la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage), après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Publié le 09/12/2010 à 10:33 | Lu 3857 fois