Le slam joue la carte de l’intergénération

La Ligue Slam de France, qui vient de voir le jour avec notamment, le soutien du célèbre slameur Grand Corps Malade, souhaite ouvrir ce nouveau genre d’expression artistique, à mi-chemin entre la chanson et la poésie, à toutes les générations. Explications.


Ils ont de 7 à 77 ans. Ils sont amateurs de mots, de scène, bref, de slam de poésie... C’est que cette nouvelle forme de poésie orale a la particularité de réunir toutes les générations. Qu’il s’agisse de simples ateliers en bibliothèque ou de tournois et de scènes ouvertes dans des bars, des collectifs de poètes donnent régulièrement la parole aux tout petits comme aux plus grands, et pourquoi pas aux plus âgés.

En permettant aux uns d’écouter les autres, et aux seconds de s’exprimer devant les premiers, cette jeune forme d’expression artistique souhaite montrer qu’il est possible de proposer de nouvelles formes de partage, de respect et d’écoute entre les différentes générations.

Alors que la Ligue Slam de France vient d’ouvrir son site Internet, effectuons un petit retour en arrière et revenons aux sources de cet art… Spectacle de poésie ouvert à tous, le slam est né à Chicago dans les années 80 sous l’impulsion de Mark Smith, ouvrier en bâtiment et poète, dans une volonté de désacraliser la poésie.

Sans musique ni costume ou décor, le slameur prend la parole pour dire un texte de son crû, avec à la clef, une note subjective, donnée par un jury choisi au hasard dans le public. Arrivé en France vers la fin des années 90, le slam de poésie a égrené dans tout l’hexagone en faisant émerger, ça et là, de nombreux collectifs.

Leurs objectifs ? Donner la parole à tous les slameurs, et ce, quel que soit leur âge. Leurs moyens ? Souvent rudimentaires : un micro (parfois pas), un lieu (souvent un bar), un temps de parole minuté, des tournois, des scènes ouvertes et des ateliers pour aider à la créativité.

Parmi les habitués des rencontres de slam ? Des poètes de tous horizons : jeunes actifs, étudiants, ouvriers, enseignants, ou encore retraités… Ainsi, à Reims, Alain Térieur, 68 ans, est le doyen de la scène. A Tours, les Jacquet sont slameurs de père en fils : trois générations de poètes se suivent, du grand-père à sa petite-fille âgée d’à peine 8 ans.

Au programme ? Chacun dit son texte, noté lors des tournois, sans note lors des scènes ouvertes –et fuyez les clichés : les textes les plus sérieux ne sont pas forcément l’œuvre des plus âgés et les textes les plus provocateurs ne sont pas nécessairement l’apanage des plus jeunes. Si bien qu’au final, les scènes gagnent en diversité.

Textes engagés, véritables lettres d’amour ou formes poétiques inattendues, tous contribuent à l’extraordinaire richesse artistique du mouvement slam en France.


La Ligue Slam de France

Créée par six activistes du slam à Reims, Poitiers et Tours, et soutenue par une dizaine de collectifs en France, la Ligue Slam de France a pour principal objectif de coordonner l’ensemble du mouvement slam en France au service du public, mais aussi de contribuer à l’organisation de rencontres interurbaines et plus généralement d’œuvrer à la diffusion du slam.

Elle vient de mettre en place une adresse Internet pour présenter le slam de poésie et recenser les acteurs locaux à destination de tous les intéressés : www.ligueslamdefrance.com

Publié le 30/10/2009 à 09:58 | Lu 4575 fois