Le diabète et les quadras et plus… (étude)

A l’occasion de la Journée mondiale du diabète qui s’est tenue hier, l’institut Ifop a mené une enquête pour le compte du laboratoire Novo Nordisk auprès des Français âgés de 40 ans et plus, population plus susceptible d’être confrontée au diabète. Cette enquête a permis de dégager de nombreux enseignements sur les connaissances et les perceptions des Français quadra et plus face à cette maladie. Le diabète est une maladie bien connue bien que des lacunes demeurent sur certains points, notamment les causes du diabète de type 2…


Les Français âgés de 40 ans et plus estiment très majoritairement bien connaître la maladie (82%) : 29% déclarent savoir « très bien de quoi il s’agit » et 53% « assez bien ».

Seuls 18% des répondants disent mal la connaître, 14% estimant savoir « assez mal de quoi il s’agit » et 4% « en avoir déjà entendu parler mais sans plus ». Il convient de noter qu’aucune des personnes interrogées déclare « ne pas savoir du tout ce que c’est ».

Ainsi, le diabète s’affirme bien comme une maladie connue au sein de la population française de plus de 40 ans.

A noter également que la connaissance de la maladie augmente avec l’âge : ainsi 92% des personnes âgées de 75 ans et plus déclarent bien savoir de quoi il s’agit contre 77% « seulement » des personnes âgées de 40 à 49 ans. Elle est significativement moins élevée parmi les ouvriers (72%), bien que toujours largement majoritaire.

Pour autant, lorsqu’ils sont interrogés sur leurs connaissances réelles, les répondants montrent certaines lacunes et des niveaux de méconnaissance relativement élevés sur certaines questions touchant au diabète. Néanmoins, d’autres points apparaissent très largement connus, ce qui justifie le niveau de connaissance élevé affiché par les personnes interrogées et observé ci-dessus.

Deux complications du diabète apparaissent particulièrement bien identifiées : l’affaiblissement de la vue (85%) et l’amputation (84%). En revanche, l’infarctus constitue une complication moins bien connue : seuls 58% des personnes interrogées estiment qu’un diabétique a un risque plus important de faire un infarctus, avec par ailleurs un taux de non-réponse très important sur cette question (30%), démontrant une méconnaissance forte de cette complication au sein de la population interrogée.

La connaissance de la pathologie se révèle forte à travers la notoriété de l’existence de deux types de diabète, le diabète de type 1 et le diabète de type 2 (83%). Autre élément particulièrement bien connu de la maladie, son développement en France au cours des dix dernières années : seuls 7% des personnes interrogées jugent vraie l’assertion selon laquelle « il y a plus de diabétiques aujourd’hui en France qu’il y a dix ans ». Un Français sur quatre déclare ne pas avoir d’idée sur cette question et les deux tiers des Français estiment justement qu’il n’y a pas d’augmentation du nombre de diabétiques en France au cours de la dernière décennie.

En revanche, d’autres aspects souffrent d’une assez faible connaissance parmi les personnes interrogées. Ainsi, les causes du diabète de type 2 ne sont identifiées que par la moitié de la population interrogée : seuls 56% des répondants savent qu’il est possible de prévenir ce type de diabète et 46% qu’il est possible pour une femme de le développer suite à un diabète survenu pendant la grossesse. Sur ce dernier point, presqu’un répondant sur deux déclare ne pas pouvoir se prononcer (46%)..

Les facteurs de risque du diabète apparaissent comme les éléments les plus méconnus de la maladie. Les plus identifiés sont le surpoids (70%) et le lien de parenté avec une personne atteinte de diabète de type 2 (69%). Par ailleurs, plus des deux tiers des Français âgés de 40 ans et plus (69%) savent également que la pratique quotidienne d’une activité physique d’au moins 30 minutes diminue le risque de développer un diabète. Une courte majorité (54%) est consciente que la consommation de cinq fruits et légumes par jour diminue également ce risque. L’âge apparaît aussi comme un facteur de risque identifié par seulement une personne sur deux (50%).

Globalement, les personnes les plus âgées connaissent mieux les différents points testés, à l’exception notable du développement du diabète de type 2 chez une mère suite à un diabète survenu pendant la grossesse, mieux identifié des 40-49 ans (55%) que du reste de l’échantillon (46%). La connaissance de la maladie s’avère également plus élevée parmi les personnes déclarant craindre la maladie.

La pratique du dépistage est très largement répandue parmi les Français âgés de 40 ans et plus malgré un risque de développer la maladie perçu seulement d’une personne interrogée sur quatre

Sept Français âgés de 40 ans et plus sur dix ont déjà effectué un dépistage du diabète et 50% s’en sont même préoccupés plusieurs fois. Reste tout de même que 30% des Français âgés de 40 ans et plus n’ont encore jamais cherché à savoir s’ils étaient atteints du diabète. L’âge apparaissant comme un facteur déterminant sur cette question, ce score grimpe jusqu’à 43% parmi les personnes âgés de 40 à 49 ans, alors qu’ils n’est que de 16% parmi les répondants âgés de 65 ans et plus.

Les ouvriers ont eu moins recours au dépistage que les autres catégories socioprofessionnelles, près de la moitié d’entre eux (45%) déclarant ne jamais avoir eu recours au dépistage contre 31% des cadres supérieurs. Enfin, il apparaît que les personnes qui estiment avoir un risque élevé de développer un diabète sont plus nombreux à avoir effectué un test de dépistage que le reste de la population (88% contre 70% en moyenne).

Ce dépistage s’effectue principalement par une prise de sang en laboratoire sur prescription médicale (89%). Les autres moyens sont marginaux : la médecine du travail (8%), un lecteur de glycémie d’un proche (8%) ou une séance de dépistage gratuite (6%).

Le recours au dépistage par prise de sang sur prescription médicale est plus répandu parmi les plus âgés (93% des répondants âgés de 75 ans et plus contre 82% des 40-49 ans). Autre fait intéressant, le dépistage par la médecine du travail s’avère davantage mentionné par les cadres supérieurs (19% contre 8% en moyenne) et les habitants de la région parisienne (17%).

Seuls 27% des Français âgés de 40 ans et plus estiment qu’ils présentent un risque élevé de développer un diabète à l’avenir, soit une proportion identique à celle de l’ensemble de la population française âgée de 15 ans et plus (26%), score mesuré lors de notre précédente enquête menée en septembre 2009, révélant une faible corrélation entre l’âge et la perception du risque. Dans le détail, 3% des répondants jugent ce risque « extrêmement élevé », 5% « très élevé » et 19% « assez élevé ». Ainsi, outre la faible proportion de Français interrogés s’estimant porteurs d’un risque, celui-ci est généralement perçu comme relativement modéré.

Une majorité des personnes interrogées (56%) juge faible son risque de développer la maladie (39% « assez faible » et 17% « très faible ou nul »). Remarquons également un taux non négligeable de non-réponses sur cette question, 15% des répondants déclarant ne pas avoir d’idée concernant leur potentialité de développer un diabète.

Ce risque est perçu avec plus d’acuité par les hommes (31% estimant ce risque élevé contre 23% des femmes), par les ouvriers (33% contre 19% des cadres supérieurs et des ruraux (32% contre 24% des urbains). Le diabète suscite la crainte, même si la dangerosité de la maladie demeure modérée aux yeux des personnes interrogées par rapport à d’autres pathologies et qu’elles jugent possible de vivre normalement avec le diabète

Les deux tiers des Français âgés de 40 ans et plus (65%) déclarent craindre le diabète. Bien que majoritaire, cette inquiétude demeure modérée, seuls 19% déclarant craindre « tout à fait » le diabète et 46% « plutôt ». Seule une très faible minorité s’estime à l’abri de cette peur : 6% des répondants déclarent ne pas craindre du tout le diabète tandis que 29% disent ne « plutôt pas » la redouter.

L’inquiétude envers la maladie se révèle plus forte parmi les Français âgés de 60 à 64 ans (72% contre 65% en moyenne). Elle apparaît plus ancrée parmi les employés (67%) que chez les catégories socioprofessionnelles supérieures (60%) ou les professions intermédiaires (59%). Enfin, remarquons qu’elle s’avère au plus haut parmi les personnes estimant avoir un risque élevé de développer la maladie à l’avenir (91%).

Malgré la crainte qu’il suscite, le diabète reste perçu comme une maladie à la dangerosité limitée par rapport à d’autres pathologies : 61% des personnes interrogées le jugent moins grave que le sida, 60% que le cancer, et dans une moindre mesure, 56% que la maladie d’Alzheimer et 50% qu’un AVC. En revanche, le diabète est majoritairement considéré « aussi grave » que les maladies cardiovasculaires (56%) bien que 37% l’estiment « moins grave ».

D’une manière générale, les 40-59 ans, les catégories modestes et les ruraux sont plus enclins à reconnaître la gravité du diabète par rapport aux autres maladies testées.

La gravité des complications liées au diabète est cependant pleinement reconnue des Français âgés de 40 ans et plus. Ainsi, moins de 1% des personnes interrogées seulement les estiment « bénignes ». Plus de la majorité d’entre elles (59%) reconnaissent que les complications du diabète peuvent être mortelles et 39% qu’elles sont « graves ».

La gravité des complications est davantage soulignée par les femmes (61% contre 57% des hommes), les 65-74 ans (66%) et les employés (64%). Il est également intéressant de remarquer que la gravité perçue varie en fonction du niveau de connaissance de la maladie : ainsi 62% des répondants estimant bien connaître le diabète jugent ses éventuelles complications potentiellement mortelles contre seulement 47% des personnes déclarant mal connaître la maladie.

La normalisation de la maladie est bien ancrée, et bien qu’elle soit jugée dangereuse, les personnes interrogées estiment majoritairement qu’il est possible de vivre « normalement » quand on est atteint de la maladie. Ainsi, 80% des Français âgés de 40 ans et plus estiment qu’il est possible d’éviter les complications, 77% jugent qu’on peut être diabétique et mener une vie normale et enfin, dans une moindre mesure, 73% que le diabète est une maladie dont on peut prévenir et/ou contrôler l’apparition.

Ceci se double d’une reconnaissance de l’universalité de la maladie, puisqu’il est très largement reconnu que le diabète peut toucher tout un chacun : 92% des personnes interrogées considèrent qu’on peut être diabétique sans le savoir et 91% refusent l’assertion selon laquelle cette maladie ne concerne que les personnes âgées.

Aucune différence remarquable entre les différentes catégories de population n’est à relever sur ces points. Les injections d’insuline caractéristiques du traitement contre le diabète sont très largement jugées contraignantes (par 93% des Français âgés de 40 ans et plus dont 56% « tout à fait »). Un répondant sur deux (51%) déclare même que cette injection lui « fait peur » (dont 20% « tout à fait »). Pour autant, un jugement vient contrebalancer ces craintes fortes : les deux tiers des personnes interrogées (66%) estiment qu’il s’agit d’un geste simple (dont 24% « tout à fait »).

La nature contraignante et anxiogène de l’injection d’insuline est davantage reconnue des femmes : 58% d’entre elles la jugent en effet « tout à fait » contraignante (contre 53% des hommes) et 55% déclarent que cette injection leur fait peur (contre 46% des hommes).

La principale raison des inquiétudes liées à l’injection d’insuline réside dans la répétition du geste, 78% des personnes interrogées estimant gênant de faire cela tous les jours. Plus en retrait, l’idée que ces injections empêchent de mener une vie normale est tout de même très présente (41%). En outre, un tiers des répondants citent également les contraintes de désinfection (33%) et la gêne lorsque l’on doit voyager (33%). La douleur n’est que très minoritairement citée (13%). Enfin, les contraintes pour la pratique du sport (2%) sont à peine évoquées par les répondants. Sur cette question, aucune variation significative n’est à remarquer entre les différentes catégories de population.

Un sentiment et un souhait d’information majoritaires sur la maladie en général… Les deux tiers des Français âgés de 40 ans et plus se déclarent bien informés sur le diabète en général (64%), mais seulement 13% se disent « très bien informés ». 36% des répondants se déclarent « mal informés », 33% « assez mal » et seuls 3% « très mal ».

Le niveau d’information augmente avec l’âge, en passant de 57% parmi les 40-59 ans à 76% parmi les 65 ans et plus. Notons également qu’il est significativement plus faible parmi les ouvriers (51%).

Ce sentiment d’information majoritaire s’accompagne d’un souhait d’information également très élevé, démontrant l’intérêt pour cette maladie : les deux tiers des personnes interrogées (65%) souhaitent disposer de davantage d’informations sur le diabète : 10% « beaucoup plus » et 55% « un peu plus ». 35% des Français âgés de 40 ans et plus se montrent plutôt désintéressés, ne souhaitant pas obtenir davantage d’informations sur la maladie. Ce sentiment de désintérêt est bien plus élevé parmi les personnes qui n’estiment avoir qu’un faible risque de développer la maladie à l’avenir (41%). A l’inverse, 71% des personnes qui jugent ce risque élevé souhaitent obtenir davantage d’informations (dont 19% « beaucoup plus »). Les personnes les plus âgées sont également moins demandeuses d’informations sur le diabète (48% des 75 ans et plus, 41% des 65-74 ans contre 35% en moyenne).

Le médecin traitant constitue le vecteur préféré pour recevoir ces informations supplémentaires, en étant cité par 59% des répondants. Plus en retrait, Internet est mentionné par 34% des personnes interrogées, avant un programme télévisé (28%). La médecine du travail (15%) et la presse spécialisées (13%) sont plus marginalement évoquées. Les associations n’apparaissent pas comme un vecteur adéquat pour diffuser des informations concernant le diabète (3%).

Publié le 15/11/2011 à 08:01 | Lu 2719 fois