La télécardiologie surveille défibrillateurs et stimulateurs

L'implantation de prothèses rythmiques, stimulateurs et défibrillateurs, motivée par des maladies non réversibles du muscle et/ou du tissu cardiaque, nécessite une surveillance clinique du patient. Aujourd’hui, avec la télésurveillance, il est possible pour le médecin d’être rapidement alerté de la survenue d’évènements rythmiques anormaux chez des patients porteurs de prothèses cardiaques.


Avec le vieillissement de la population mondiale dans les années à venir, il va y avoir de plus en plus de personnes équipées de défibrillateurs et stimulateurs cardiaques. Dans ce contexte démographique sans précédent, la télécardiologie s’avère une piste particulièrement intéressante pour le suivi des malades. Tant sur le plan médical qu’économique. Pourtant, à l’heure actuelle, seuls 15% des patients cardiaques éligibles pour un suivi à distance bénéficient de cette technologie.
 
Plus concrètement, la télécardiologie permet de suivre à distance les porteurs de stimulateurs ou de défibrillateurs* cardiaques implantables, et d'intervenir au plus près de la survenue d'une anomalie. De nombreuses études ont démontré un gain de temps significatif entre la survenue d’une arythmie et la décision thérapeutique lorsque l’épisode est télétransmis. De ce fait, la télésurveillance renforce la qualité et l'efficience de la prise en charge des patients implantés d’un stimulateur ou défibrillateur.
 
Elle représente également une alternative au suivi traditionnel en n’imposant qu'une visite annuelle en face à face, ce qui permet aussi de réduire le coût des transports liés aux contrôles traditionnels…    Actuellement, l’activité de télésurveillance n’est pas tarifée en tant que telle par les systèmes de soins français. Elle est pratiquée en autofinancement par des centres publics et privés, dans l'attente d'une prise en charge par l'Assurance Maladie.
 
Organisé par le Groupe de Rythmologie et Stimulation cardiaque de la Société Française de Cardiologie, le congrès StimuDef ouvrira ses portes les 24 et 25 mars 2016 à Paris. La télécardiologie sera en particulier mise à l’honneur lors de ce congrès dont l'objectif est de présenter tous les aspects de la prise en charge des patients porteurs d’une prothèse rythmique.  
 
*Les stimulateurs cardiaques ont une fonction thérapeutique en régulant le rythme cardiaque et une fonction diagnostic en enregistrant les anomalies rythmiques. Les défibrillateurs ajoutent à ces deux fonctions la reconnaissance et l'arrêt des troubles du rythme ventriculaire graves, par choc électrique si nécessaire. Certains appareils peuvent même détecter des anomalies de la circulation sanguine grâce à des capteurs hémodynamiques intégrés au système implanté.

Publié le 11/03/2016 à 04:17 | Lu 2262 fois