1. Qu’est-ce que la dysfonction érectile ?
Il y a des périodes de la vie durant lesquelles un homme peut s’interroger sur ses capacités sexuelles et se trouver face à une dysfonction érectile (DE). Chaque couple peut souffrir un jour ou l'autre de ce problème sexuel qui peut être causé par des facteurs physiques ou psychologiques.
La dysfonction érectile, parfois appelée impuissance, est définie comme l'incapacité persistante d'obtenir ou de maintenir une érection suffisante pour avoir un rapport sexuel satisfaisant. La DE est un des dysfonctionnements sexuels les plus communs chez les hommes et, même si ce n'est pas une affection dangereuse, elle peut affecter la santé psychosociale et avoir un impact négatif sur la qualité de vie du malade et de son partenaire.
L'érection est clairement reconnue comme un phénomène neuro-vasculo-tissulaire complexe sous contrôle hormonal qui inclut dilatation artérielle, relaxation des muscles lisses et mécanisme veino-occlusif.1 Généralement, il y a une explication simple à la DE et sa prise en charge est le plus souvent possible avec des approches médicales ou non médicales. Un bilan complet des antécédents médicaux et sexologiques est nécessaire pour comprendre la cause de la pathologie afin de choisir le moyen approprié d'aborder le problème et/ou de choisir le traitement adapté.
2. Épidémiologie de la dysfonction érectile
Initiée dans les années 1980, l'étude Massachusetts Male Aging Study (MMAS) a été la première étude épidémiologique majeure à étudier la prévalence, l'incidence, les causes et les facteurs de risques de la dysfonction érectile. Au sein d’un échantillon de 1.700 hommes de 40 à 70 ans, l'étude a révélé une prévalence globale de 52% de DE. Les prévalences spécifiques de dysfonction érectile légère, modérée et sévère étaient de 17,2%, 25,2% et 9,6% respectivement.
En 2001, la Multinational Survey of the Aging Male (MSAM-7), une enquête multinationale de grande envergure menée aux États-Unis et dans six pays européens (Royaume-Uni, France, Allemagne, Pays-Bas, Italie et Espagne), a interrogé plus de 12.000 hommes âgés de 50 à 80 ans. Dans le MSAM-7, 48,7% de l'échantillon total a signalé une DE et 10% ont déclaré une DE sévère.
La prévalence et la gravité de la dysfonction érectile (légère, modérée ou sévère) augmente nettement avec l'âge et est associée à diverses maladies chroniques sous-jacentes telles que la dépression, le diabète et les maladies cardiovasculaires. Le MMAS a indiqué que, tandis que 8% des hommes entre 40 et 49 ans subissent une DE modérée à sévère, environ 40% des hommes entre 60 et 69 ans en souffrent. Dans le MSAM-7, la DE était présente dans 30,1%, 51,1% et 75,6% des hommes âgés de 50 à 59 ans, 60 à 69 ans et 70 à 80 ans respectivement.
3. Les causes possibles de dysfonction érectile
Il y a différentes causes connues de dysfonction érectile qui peuvent être d'ordre psychologique, physiologique, liées à la prise de médicaments ou au mode de vie. Il est donc impératif d'identifier la ou les causes spécifiques afin d'aborder le problème avec une solution adaptée. Il est important pour le patient de discuter avec un professionnel de la santé et de passer par un bilan médical adéquat.
3.1. Co-morbidité
Un certain nombre de maladies peuvent contribuer de manière significative à la dysfonction sexuelle chez l’homme. Les affections cardiovasculaires telles que les maladies cardiaques, l'hypertension, la dyslipidémie ou une maladie vasculaire périphérique, peuvent altérer le système vasculaire et réduire le flux sanguin vers le pénis ce qui peut entraîner une DE. De la même façon, la DE est plus susceptible de toucher les hommes atteints de diabète de type 2 et d’obésité.
La dépression et les troubles neurologiques comme l’accident vasculaire cérébral ou la maladie de Parkinson peuvent aussi avoir un impact significatif sur la vie sexuelle.
Il est clairement démontré qu’il existe un lien entre les troubles des voies urinaires inférieures, tels que l'hypertrophie bénigne de la prostate, et dysfonction sexuelle.6 Plus sérieux encore, la chirurgie pelvienne ou la radiothérapie chez les patients cancéreux peuvent avoir un impact sur la fonction sexuelle.4 La prostatectomie radicale, qui est une procédure largement utilisée chez les patients ayant un cancer de la prostate, peut conduire à une DE postopératoire en raison de possibles lésions nerveuses ou artérielles.7 La DE est aussi une conséquence fréquente d'autres traitements classiques contre le cancer de la prostate comme la radiothérapie externe,8 la curiethérapie,9 et aussi avec d'autres traitements alternatifs tels que la cryothérapie10 et les ultrasons haute intensité,11 en raison de la possible atteinte du système neuro-vasculaire et du tissu du pénis.
3.2. Les facteurs de risque lies au mode de vie
La dysfonction érectile et les maladies cardiovasculaires partagent des facteurs de risque communs, tels que le manque d'exercice physique, l'obésité, le diabète de type 2, l'hypercholestérolémie, le tabagisme et l'alcool, qui peuvent souvent être modifiés par des changements de mode de vie et/ou avec des médicaments. C'est pourquoi la cause de la DE doit être évaluée minutieusement tout en recherchant des risques cardiovasculaires sous-jacents. En agissant sur ces facteurs de risque connus, il est souvent possible de réduire à la fois le risque cardiovasculaire et le risque de développer une dysfonction érectile. Les hommes qui commencent à faire de l’exercice physique à la quarantaine ont un risque de DE réduit de 70% par rapport aux hommes sédentaires tandis que faire de l’exercice et perdre du poids permettent aux hommes souffrant d’obésité d’améliorer leur fonction érectile.
3.3. La dysfonction sexuelle liée à la prise de médicaments
Les médicaments sont une cause importante de dysfonction sexuelle en général, et pour les hommes atteints de dysfonction érectile, la prise de médicaments peut aggraver la situation dans environ 25% des cas. Parmi les principaux mécanismes de DE médicamenteuse il y a l'effet anticholinergique, l'augmentation des taux de prolactine et de sérotonine et la diminution des niveaux de dopamine et de testostérone. C'est ainsi que les antihistaminiques, les antipsychotiques et les antidépresseurs, tels que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et les antidépresseurs tricycliques, peuvent induire une DE. En ce qui concerne les médicaments réduisant le taux de testostérone, on peut citer la digoxine, les anticonvulsivants, les opioïdes et les corticostéroïdes. Les médicaments cardiovasculaires, et en particulier les antihypertenseurs, peuvent causer une DE en changeant le tonus vasculaire et en réduisant le flux sanguin génital.
Quand un médicament est suspecté de causer la dysfonction érectile, il n'est pas toujours possible de simplement retirer le médicament. Comme la DE médicamenteuse peut être dose-dépendante, des stratégies de réduction des doses doivent être tentées. Lorsque cela n'est pas possible ou échoue, un changement pour un autre médicament avec moins d’effets secondaires sexuels devrait être tenté. Dans le cas où la réduction de la posologie et le changement de médicament n'est pas approprié ou pas possible, des traitements de la dysfonction érectile existent et peuvent être proposées pour restaurer la fonction déficiente s'il n'y a pas de contre-indication.
Il y a des périodes de la vie durant lesquelles un homme peut s’interroger sur ses capacités sexuelles et se trouver face à une dysfonction érectile (DE). Chaque couple peut souffrir un jour ou l'autre de ce problème sexuel qui peut être causé par des facteurs physiques ou psychologiques.
La dysfonction érectile, parfois appelée impuissance, est définie comme l'incapacité persistante d'obtenir ou de maintenir une érection suffisante pour avoir un rapport sexuel satisfaisant. La DE est un des dysfonctionnements sexuels les plus communs chez les hommes et, même si ce n'est pas une affection dangereuse, elle peut affecter la santé psychosociale et avoir un impact négatif sur la qualité de vie du malade et de son partenaire.
L'érection est clairement reconnue comme un phénomène neuro-vasculo-tissulaire complexe sous contrôle hormonal qui inclut dilatation artérielle, relaxation des muscles lisses et mécanisme veino-occlusif.1 Généralement, il y a une explication simple à la DE et sa prise en charge est le plus souvent possible avec des approches médicales ou non médicales. Un bilan complet des antécédents médicaux et sexologiques est nécessaire pour comprendre la cause de la pathologie afin de choisir le moyen approprié d'aborder le problème et/ou de choisir le traitement adapté.
2. Épidémiologie de la dysfonction érectile
Initiée dans les années 1980, l'étude Massachusetts Male Aging Study (MMAS) a été la première étude épidémiologique majeure à étudier la prévalence, l'incidence, les causes et les facteurs de risques de la dysfonction érectile. Au sein d’un échantillon de 1.700 hommes de 40 à 70 ans, l'étude a révélé une prévalence globale de 52% de DE. Les prévalences spécifiques de dysfonction érectile légère, modérée et sévère étaient de 17,2%, 25,2% et 9,6% respectivement.
En 2001, la Multinational Survey of the Aging Male (MSAM-7), une enquête multinationale de grande envergure menée aux États-Unis et dans six pays européens (Royaume-Uni, France, Allemagne, Pays-Bas, Italie et Espagne), a interrogé plus de 12.000 hommes âgés de 50 à 80 ans. Dans le MSAM-7, 48,7% de l'échantillon total a signalé une DE et 10% ont déclaré une DE sévère.
La prévalence et la gravité de la dysfonction érectile (légère, modérée ou sévère) augmente nettement avec l'âge et est associée à diverses maladies chroniques sous-jacentes telles que la dépression, le diabète et les maladies cardiovasculaires. Le MMAS a indiqué que, tandis que 8% des hommes entre 40 et 49 ans subissent une DE modérée à sévère, environ 40% des hommes entre 60 et 69 ans en souffrent. Dans le MSAM-7, la DE était présente dans 30,1%, 51,1% et 75,6% des hommes âgés de 50 à 59 ans, 60 à 69 ans et 70 à 80 ans respectivement.
3. Les causes possibles de dysfonction érectile
Il y a différentes causes connues de dysfonction érectile qui peuvent être d'ordre psychologique, physiologique, liées à la prise de médicaments ou au mode de vie. Il est donc impératif d'identifier la ou les causes spécifiques afin d'aborder le problème avec une solution adaptée. Il est important pour le patient de discuter avec un professionnel de la santé et de passer par un bilan médical adéquat.
3.1. Co-morbidité
Un certain nombre de maladies peuvent contribuer de manière significative à la dysfonction sexuelle chez l’homme. Les affections cardiovasculaires telles que les maladies cardiaques, l'hypertension, la dyslipidémie ou une maladie vasculaire périphérique, peuvent altérer le système vasculaire et réduire le flux sanguin vers le pénis ce qui peut entraîner une DE. De la même façon, la DE est plus susceptible de toucher les hommes atteints de diabète de type 2 et d’obésité.
La dépression et les troubles neurologiques comme l’accident vasculaire cérébral ou la maladie de Parkinson peuvent aussi avoir un impact significatif sur la vie sexuelle.
Il est clairement démontré qu’il existe un lien entre les troubles des voies urinaires inférieures, tels que l'hypertrophie bénigne de la prostate, et dysfonction sexuelle.6 Plus sérieux encore, la chirurgie pelvienne ou la radiothérapie chez les patients cancéreux peuvent avoir un impact sur la fonction sexuelle.4 La prostatectomie radicale, qui est une procédure largement utilisée chez les patients ayant un cancer de la prostate, peut conduire à une DE postopératoire en raison de possibles lésions nerveuses ou artérielles.7 La DE est aussi une conséquence fréquente d'autres traitements classiques contre le cancer de la prostate comme la radiothérapie externe,8 la curiethérapie,9 et aussi avec d'autres traitements alternatifs tels que la cryothérapie10 et les ultrasons haute intensité,11 en raison de la possible atteinte du système neuro-vasculaire et du tissu du pénis.
3.2. Les facteurs de risque lies au mode de vie
La dysfonction érectile et les maladies cardiovasculaires partagent des facteurs de risque communs, tels que le manque d'exercice physique, l'obésité, le diabète de type 2, l'hypercholestérolémie, le tabagisme et l'alcool, qui peuvent souvent être modifiés par des changements de mode de vie et/ou avec des médicaments. C'est pourquoi la cause de la DE doit être évaluée minutieusement tout en recherchant des risques cardiovasculaires sous-jacents. En agissant sur ces facteurs de risque connus, il est souvent possible de réduire à la fois le risque cardiovasculaire et le risque de développer une dysfonction érectile. Les hommes qui commencent à faire de l’exercice physique à la quarantaine ont un risque de DE réduit de 70% par rapport aux hommes sédentaires tandis que faire de l’exercice et perdre du poids permettent aux hommes souffrant d’obésité d’améliorer leur fonction érectile.
3.3. La dysfonction sexuelle liée à la prise de médicaments
Les médicaments sont une cause importante de dysfonction sexuelle en général, et pour les hommes atteints de dysfonction érectile, la prise de médicaments peut aggraver la situation dans environ 25% des cas. Parmi les principaux mécanismes de DE médicamenteuse il y a l'effet anticholinergique, l'augmentation des taux de prolactine et de sérotonine et la diminution des niveaux de dopamine et de testostérone. C'est ainsi que les antihistaminiques, les antipsychotiques et les antidépresseurs, tels que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et les antidépresseurs tricycliques, peuvent induire une DE. En ce qui concerne les médicaments réduisant le taux de testostérone, on peut citer la digoxine, les anticonvulsivants, les opioïdes et les corticostéroïdes. Les médicaments cardiovasculaires, et en particulier les antihypertenseurs, peuvent causer une DE en changeant le tonus vasculaire et en réduisant le flux sanguin génital.
Quand un médicament est suspecté de causer la dysfonction érectile, il n'est pas toujours possible de simplement retirer le médicament. Comme la DE médicamenteuse peut être dose-dépendante, des stratégies de réduction des doses doivent être tentées. Lorsque cela n'est pas possible ou échoue, un changement pour un autre médicament avec moins d’effets secondaires sexuels devrait être tenté. Dans le cas où la réduction de la posologie et le changement de médicament n'est pas approprié ou pas possible, des traitements de la dysfonction érectile existent et peuvent être proposées pour restaurer la fonction déficiente s'il n'y a pas de contre-indication.