La Vie en relief : le nouveau livre de Philippe Delerm

Les éditions du Seuil viennent de publier le dernier ouvrage de l’écrivain français Philippe Delerm, 70 ans, intitulé La Vie en relief. Un roman de 240 pages (16 euros) dans lequel l’auteur retrace toutes ces situations ou ces gestes où l’on voit se déployer qui on a été, qui on est, qui on sera, comme en plusieurs dimensions. C’est cela, « la vie en relief ».





Depuis une trentaine d’années, Philippe Delerm voue son écriture à la restitution d’instants fugitifs, à l’intensité des sensations de l’enfance et de tous les âges de la vie. « Je ne suis pas de mon temps. Je suis de tout mon temps » écrit-il.
 
Ce nouveau livre composé avant et pendant le confinement est probablement le plus personnel de l’auteur. Il s’agit d’un recueil de textes courts comme c’est souvent le cas pour Delerm, et s’annonce comme un aboutissement : celui d’une carrière mais aussi, celui d’une vie d’homme.
 
Il revient sur ces instants qui réunissent tous les « âges de notre existence – l’enfant, l’adulte et la personne d’âge mûr que nous sommes, tous rassemblés en quelques minutes d’une intensité inégalée ». Ces différentes strates ne s’additionnent pas les unes aux autres : elles se multiplient.
 
Si la singularité de l’œuvre de Philippe Delerm devait se résumer en une image, ce serait celle-ci : la décantation des moments-clefs de nos vies (la quête du cèpe, un café en terrasse, un diner entre amis).
 
Laisser reposer le tumulte de nos existences modernes, laisser retomber tout au fond les particules superflues, pour que l’écriture, cette prodigieuse alchimiste, nous révèle dans sa limpidité la vérité des moments – et leur beauté.
 
Deux exemples de textes courts :
- Le coup de sifflet d’un match de football reste le coup d’envoi de tous les matchs de foot auxquels on a assisté. Il ressuscite les émotions de tous les âges et nourrit le présent.
- La barbarie des murs du gymnase où, adolescent, on nous forçait à suivre des cours de gymnastique : ce sont les mêmes murs qu’on retrouve dans l’EHPAD où l’on vient veiller les derniers jours d’un proche.

 
Philippe Delerm est notamment l’auteur de Sundborn ou les Jours de lumière (1996, prix des Libraires et prix Culture et Bibliothèques pour tous), La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules (1997, prix Grandgousier), Journal d’un homme heureux (Seuil, 2016) ou Et vous avez eu beau temps ? (Seuil, 2018).

Article publié le 10/02/2021 à 09:31 | Lu 3341 fois