L'urticaire chronique n'est pas allergique

Parce que les patients atteints d’urticaire modifient leurs habitudes de vie, et que notamment 54% d’entre eux suivent un régime alimentaire pensant éviter ainsi les crises, rappelons que l’urticaire chronique n’est pas allergique*.


L’urticaire, qui rappelons-le est un nom féminin issu du latin « urticaria » signifiant ortie, provoque des démangeaisons importantes. Or, ces plaques rouges et irritantes sont souvent associées à tort à des allergies et 80% des patients souffrant de la forme chronique devront consulter jusqu’à quatre professionnels de santé pour être diagnostiqués et traités.  
 
Plus concrètement, l’urticaire se manifeste par l’apparition de boutons, de papules/plaques et/ou d’angio-œdème. Les papules et les plaques sont mobiles, disparaissent en moins de 24 heures et le plus fréquemment localisées sur les bras et les jambes. Elles se caractérisent par un gonflement de la peau, une rougeur et provoquent des démangeaisons importantes.
 
L’angio-œdème (apparition d’un gonflement superficiel de la peau ou des muqueuses) est généralement localisé au niveau du visage (paupières, lèvres, langue…), des mains ou des pieds et des organes génitaux externes avec des lésions pâles et douloureuses peuvent persister 48 à 72 heures. Cette dermatose inflammatoire est l’une des affections dermatologiques les plus fréquentes. Elle motive 1 à 2% des consultations de dermatologie et d’allergologie en France et est plus fréquente chez les personnes atteintes de maladies atopiques, comme la rhinite allergique, l’asthme allergique ou la dermatite atopique.
 
L’urticaire se présente sous différentes formes : l’urticaire aiguë, quand la durée des symptômes est inférieure ou égale à 6 semaines ; l’urticaire chronique qui évolue pendant plus de six semaines. La majorité (66 à 93%) des urticaires chroniques est dite spontanée car il n’y a pas de facteur déclenchant unique spécifique.   
 
Dans un souci de pouvoir comprendre l’origine des crises et ainsi les limiter, le réflexe est souvent de rechercher une cause externe, notamment dans l’alimentation et de supprimer certains aliments. Dans cet esprit, plus de la moitié des patients s’astreignent, à tort, à des régimes alimentaires qui, non seulement vont être particulièrement contraignants et potentiellement responsables de carences, être source d’isolement social, mais aussi –et c’est un comble– n’ont jamais démontré leur efficacité…
 
Il est donc important et urgent de mieux informer les patients mais aussi les professionnels de santé afin de favoriser une prise en charge adaptée et notamment éviter des régimes alimentaires inutiles. C’est pourquoi les associations Asthme & Allergies et AFSAM-UCS ont souhaité avec la participation de Novartis, développer des actions au plus près des besoins des patients et des professionnels de santé sur le thème « L’urticaire chronique n’est pas allergique* » ! 
 
« Je souffre d’urticaire chronique depuis 14 ans avec une manifestation non pas sous forme de plaques mais de gonflements (angio-oedèmes) au niveau du visage et de la langue, et sans démangeaison. Le plus difficile, au-delà de la douleur physique et de l’impact relationnel, est de ne pas connaître l’origine des crises. Pendant des années, je me suis astreint à retirer de nombreux aliments, à choisir des aliments sans conservateur, à éliminer le vin. Moi qui travaillais dans le milieu viticole, j’ai même perdu mon travail… » témoigne Frédéric Vaysse-Labonde, Président de l’AFSAM-UCS. 
 
Et de poursuivre : « toutes ces privations ont également généré un repli sur moi-même et une coupure sociale. A l’association, nous constatons d’ailleurs que 80% des patients arrivent avec des restrictions alimentaires, ont perdu des amis et subi une perte de poids importante… Il faut savoir que pour ce type de pathologie, les patients ont tellement peur des crises qu’ils sont très sévères avec eux-mêmes, certains n’osent presque plus rien manger tellement ils ont éliminé d’aliments. Il nous a paru urgent vis-à-vis des patients de mieux informer sur les différences entre l’urticaire et l’allergie pour qu’ils puissent bénéficier d’une prise en charge adaptée et ainsi retrouver le plaisir de l’alimentation et la vie sociale qui va avec ».
 
Initiée en France en 2014 par l’association Asthme & Allergies avec la participation de Novartis, la Journée Mondiale de l’Urticaire vise à informer et sensibiliser sur l’urticaire et à faciliter sa distinction avec l’allergie afin d’apporter une prise en charge adaptée à des patients qui souffrent aujourd’hui encore d’errance diagnostique et d’isolement.
 
*Les urticaires chroniques ne sont habituellement pas d’origine allergique. Dans la majorité des cas, aucune cause ne peut être mise en évidence, ce sont les urticaires dites chroniques spontanées.  

Publié le 04/08/2016 à 03:56 | Lu 3965 fois