En moins d’un demi-siècle, le monde est passé du soupçon de l’existence du virus de l’hépatite C à la perspective de son éradication. Cela n’a été possible que grâce à l’obstination de quelques pionniers, parmi lesquels les trois Prix Nobel de médecine 2020 : Harvey Alter, Michael Houghton et Charles Rice.
Dans les années 1970, le monde faisait face à une épidémie silencieuse d’hépatites d’origine inconnue, que l’on ne pouvait attribuer ni à l’un ni à l’autre des deux virus connus à l’époque pour provoquer des inflammations du foie, à savoir les virus des hépatites A et B.
On doit à Harvey Alter, alors directeur du National Institute of Health américain, d’avoir démontré dès la fin des années 1970 qu’un virus était responsable de ces hépatites, fréquemment transmises par les transfusions sanguines. Mais si l’hépatite « non A, non B » était avérée, le virus lui-même demeurait insaisissable.
C’est en Californie qu’une équipe du laboratoire Chiron dirigée par le Britannique Michael Houghton finit par découvrir ce fameux virus en 1989. Elle employa pour cela une méthode de biologie moléculaire tout à fait nouvelle pour l’époque qui, après dix ans de recherche acharnée, lui permit de repérer un antigène responsable de l’hépatite « non A non B ».
Prenant le relais, Charles Rice parvint ensuite à décrire le mécanisme de l’infection par ce qui était désormais appelé le virus de l’hépatite C, ouvrant la porte aux premiers traitements antiviraux spécifiques.
Les trois scientifiques ont été récompensés ensemble par l’attribution du prix Nobel de médecine 2020. Leurs travaux successifs ont, selon le jury, « rendu possible la mise au point de tests de diagnostic et de nouveaux traitements qui ont sauvé des millions de vies ».
Une extraordinaire épopée de l’histoire de la médecine
La découverte du virus de l’hépatite C n’est pas seulement une extraordinaire épopée de l’histoire de la médecine.
Elle doit aussi servir de leçon : par la mobilisation d’équipes de recherche dans le monde entier, par la coopération entre ces équipes, elles-mêmes ouvertes à des pratiques innovantes, il a été possible en moins d’une génération de passer de la découverte du virus à la mise au point de traitement efficace dans près de 100% des cas.
Grâce à leurs travaux, l’élimination de l’hépatite C est désormais envisageable. Encore faut-il que, partout dans le monde, les politiques de santé publique prennent le relais des chercheurs, dans le domaine de la prévention comme de celui des traitements.
Avec eux, c’est un message d’espoir que le monde de l’hépatologie adresse au monde entier : oui, la médecine est capable de venir à bout des maladies nouvelles, dès lors qu’elle s’en donne les moyens.
*La 14ème Paris Hepatology Conference (PHC), réunie du 8 au 10 mars 2021 a été l’occasion pour les hépatologues du monde entier de faire le point sur ces maladies et leur prise en charge, dans un
contexte fortement impacté par l’épidémie de Covid.
Dans les années 1970, le monde faisait face à une épidémie silencieuse d’hépatites d’origine inconnue, que l’on ne pouvait attribuer ni à l’un ni à l’autre des deux virus connus à l’époque pour provoquer des inflammations du foie, à savoir les virus des hépatites A et B.
On doit à Harvey Alter, alors directeur du National Institute of Health américain, d’avoir démontré dès la fin des années 1970 qu’un virus était responsable de ces hépatites, fréquemment transmises par les transfusions sanguines. Mais si l’hépatite « non A, non B » était avérée, le virus lui-même demeurait insaisissable.
C’est en Californie qu’une équipe du laboratoire Chiron dirigée par le Britannique Michael Houghton finit par découvrir ce fameux virus en 1989. Elle employa pour cela une méthode de biologie moléculaire tout à fait nouvelle pour l’époque qui, après dix ans de recherche acharnée, lui permit de repérer un antigène responsable de l’hépatite « non A non B ».
Prenant le relais, Charles Rice parvint ensuite à décrire le mécanisme de l’infection par ce qui était désormais appelé le virus de l’hépatite C, ouvrant la porte aux premiers traitements antiviraux spécifiques.
Les trois scientifiques ont été récompensés ensemble par l’attribution du prix Nobel de médecine 2020. Leurs travaux successifs ont, selon le jury, « rendu possible la mise au point de tests de diagnostic et de nouveaux traitements qui ont sauvé des millions de vies ».
Une extraordinaire épopée de l’histoire de la médecine
La découverte du virus de l’hépatite C n’est pas seulement une extraordinaire épopée de l’histoire de la médecine.
Elle doit aussi servir de leçon : par la mobilisation d’équipes de recherche dans le monde entier, par la coopération entre ces équipes, elles-mêmes ouvertes à des pratiques innovantes, il a été possible en moins d’une génération de passer de la découverte du virus à la mise au point de traitement efficace dans près de 100% des cas.
Grâce à leurs travaux, l’élimination de l’hépatite C est désormais envisageable. Encore faut-il que, partout dans le monde, les politiques de santé publique prennent le relais des chercheurs, dans le domaine de la prévention comme de celui des traitements.
Avec eux, c’est un message d’espoir que le monde de l’hépatologie adresse au monde entier : oui, la médecine est capable de venir à bout des maladies nouvelles, dès lors qu’elle s’en donne les moyens.
*La 14ème Paris Hepatology Conference (PHC), réunie du 8 au 10 mars 2021 a été l’occasion pour les hépatologues du monde entier de faire le point sur ces maladies et leur prise en charge, dans un
contexte fortement impacté par l’épidémie de Covid.