L'espérance de vie en Île de France : des progrès, mais inégalement répartis

L’évolution de l’espérance de vie et les causes de mortalité en Île-de-France sont des mesures utiles pour qualifier l’état de santé des Franciliens. Leur analyse permet d’appréhender les enjeux majeurs de santé publique et leur distribution sur le territoire.





Malgré une espérance de vie élevée et des indicateurs de santé globalement favorables, de fortes disparités sociales et territoriales de santé sont observées dans la région.
 
En France, en 2019, l’espérance de vie à la naissance s’élevait à 85,6 ans pour les femmes et à 79,7 ans pour les hommes, contre respectivement 83,7 et 79,2 ans en moyenne dans les pays de l’Union européenne (UE) en 2018. De fait, l’espérance de vie des Françaises est l’une des plus élevées de l’UE.
 
Les Franciliens vivent en moyenne plus longtemps que les Français : dans ce contexte globalement favorable, l’Île-de-France est la région française où l’on vit le plus longtemps. L’espérance de vie à la naissance des hommes –81,4 ans en 2019– est la plus élevée de toutes les régions et celle des femmes –86,1 ans– arrive en deuxième position après la Corse.
 
Pour autant, l'Île-de-France présente d'importantes disparités en termes d’espérance de vie... Chez les hommes, la différence d’espérance de vie atteint 2,6 ans entre les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis par exemple. Chez les femmes, cette différence s’élève à 2,2 ans entre Paris et la Seine-Saint-Denis.
 
Ces inégalités spatiales s’observent fortement au niveau des cantons et arrondissements parisiens : les plus socialement favorisés ont une plus forte espérance de vie que les plus défavorisés. Les écarts maximum entre ces territoires sont de près de 8 ans pour les hommes : 84,7 ans dans le 16e arrondissement contre 76,9 ans dans le canton de Villeneuve-Saint-Georges et de près de 7 ans pour les femmes : 89,5 ans dans le 16e arrondissement et de 82,8 ans dans le canton de Saint-Denis.
 
Ces disparités peuvent être qualifiées d’inégalités puisqu’elles reflètent le « gradient social de santé » aujourd’hui largement connu et documenté : plus on descend le long de l’échelle sociale, moins bons sont les indicateurs de santé.
 
En France, par exemple, les hommes les plus aisés (les 5% les plus aisés) ont une espérance de vie de 84,4 ans contre 71,7 ans pour les 5% les plus pauvres, soit une différence de 12,7 ans. Par ailleurs, à 35 ans, les hommes cadres peuvent espérer vivre six ans de plus que les hommes ouvriers.
 
Ainsi, les disparités d’espérances de vie au sein des espaces franciliens reflètent en large partie les inégalités socio-spatiales territoriales.

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Article publié le 26/03/2021 à 01:01 | Lu 2831 fois