L'art de l'éclairage pour le maintien à domicile des ainés

Cela semble être une évidence… Et pourtant, il est bon de le rappeler. Rester dans son environnement familier, c’est conserver ses repères et préserver le lien social avec ses proches, ses voisins et ses amis. Néanmoins, ce maintien à domicile se fait souvent dans une maison ou appartement dans lequel ces personnes vivent depuis longtemps. Le point avec l’Association Française de l’Eclairage.


Ces ainés ou leurs proches n’ont pas réellement modifié ou adapté l’agencement ni l’éclairage des pièces dans lesquelles ils vivent (salon, salle à manger, chambre, cuisine, salle de bain) et des zones de circulation.
 
De plus, un éclairage de qualité permet de compenser en partie la baisse de l’acuité visuelle dont se plaignent les personnes âgées. D’autre part, un éclairage qui reproduit le cycle circadien (jour-nuit) peut quant à lui apporter du bien-être du matin jusqu’au soir et des appareils connectés peuvent renforcer ma sécurité la nuit.
 
La lumière naturelle, au-delà son atout majeur de confort et de bien-être, constitue une source d’éclairage intéressante. Il est préconisé de l’exploiter au mieux et de s’y exposer au moins une heure par jour, même derrière une vitre.
 
Les peintures claires augmentent la luminosité de la pièce et l’éclairage artificiel vient compenser l’insuffisance d’éclairage naturel par temps couvert ou le soir et la nuit. Les sources lumineuses doivent être disposées de façon à ne pas créer pas de zone d’ombre ni d’éblouissement, notamment sur le plan de travail à la cuisine, mais aussi au niveau de la télévision...
 
Afin de créer les conditions du maintien à domicile, il est important pour les personnes âgées de réaliser un bilan ophtalmique, la vue apportant 80% des informations essentielles aux activités courantes (déplacements dans et hors domicile, lecture et utilisation de l’informatique, prise de médicaments, préparation des repas, etc.).
 
Ensuite, il faut s’assurer que l’éclairage du domicile est adapté. En effet, l’augmentation de la lumière et l’optimisation de son orientation permettent d’améliorer la prise d’informations extérieures. Un éclairage inadapté, l’altération des capacités visuelles et d’autres altérations liées à l’âge constituent des causes d’accidents domestiques et d’erreurs dans la prise des médicaments avec parfois des conséquences graves. Voire fatales.
 
Un éclairage inadapté peut également être responsable de chutes ! Cela multiplierait par sept ce risque ! Or, les chutes de personnes âgées peuvent être très graves et générer des fractures (notamment du col du fémur) ou au minimum une hospitalisation.
 
D’autre part, les chutes constituent des événements traumatisants avec bien souvent un impact psychologique fort. Après une telle expérience, les ainés peuvent développer une crainte de sortir pour éviter de retomber (une personne « chuteuse » a 20 fois plus de risque de retomber qu’une personne n’ayant jamais fait de chute), voire de développer un syndrome de glissement, rendant impossible le maintien à domicile et imposant un placement en institution.
 
Quelques conseils pour bien éclairer chaque pièce de la maison :
Pour le salon, la cuisine et la salle de bain :
• Des éclairages larges (suspensions, plafonniers) venant du plafond avec des intensités suffisamment
importantes viendront assurer un éclairage général adapté.
• Des spots pour des plans de travail ou pour éclairer un miroir, avec des températures de couleurs
neutres proches de la lumière du jour, pour cuisiner ou se maquiller, se raser.
• Des éclairages plus ponctuels et directionnels (lampes avec bras articulés) pour lire, écrire viendront
compléter l’éclairage général.
 
Aujourd’hui, pour les pièces à vivre comme le salon où plusieurs activités sont effectuées, il est possible avec l’éclairage connecté d’avoir différentes couleurs de blanc (blanc chaud pour se détendre, blanc froid pour lire ou se concentrer, etc.) et différents niveaux d’éclairement avec une même source lumineuse. La personne peut sélectionner son ambiance en appuyant sur une simple touche de télécommande sans avoir à modifier l’installation électrique.
 
Pour la chambre :
• Un éclairage large direct (plafonnier), ou indirect (appliques) complété de bandes lumineuses.
• Et un éclairage ponctuel de faible intensité avec une température de couleur chaude à détection de mouvement, pour assurer la sécurité des levers nocturnes.
 
Pour le couloir :
• Un éclairage direct ou indirect complété éventuellement d’une bande de guidage de faible intensité
et de température de couleur chaude reliée à un détecteur pour baliser le chemin et éviter une chute.
• Un « va et vient » à chaque bout des couloirs ou un détecteur sans fil.

Dans tous les cas, l’objectif est également d’éliminer le plus d’obstacles possibles et notamment les tapis.
 
Il est possible, avec les technologies actuelles, de remplacer les interrupteurs par des détecteurs de mouvement couplés à des capteurs de luminosité ambiante. En cas de luminosité insuffisante, les luminaires s’allument automatiquement lorsqu’est détectée une personne et le restent durant tout le temps nécessaire.
 
Ces solutions, en versions connectées, ne nécessitent pas de travaux importants, à part la mise en conformité de l’installation électrique, si cela n’est pas déjà fait. Les solutions de lumière et détecteurs connectés se font sur l’installation électrique et les luminaires existants. Ils restent accessibles à la plupart des bourses.
 
Note : pour les proches, des applications permettant de gérer l’éclairage connecté. C’est opportunité de suivre à distance s’il y a bien des mouvements de la personne âgée, et dans le cas contraire de pouvoir réagir rapidement.
 
Pour aller plus loin, il est conseillé de prendre l’avis d’un spécialiste de l’éclairage pour bénéficier de la solution la plus adaptée.

Publié le 21/04/2022 à 03:20 | Lu 4499 fois