Journées Européennes de la SFC : le point sur l’imagerie du coeur

Les 24èmes Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie se tiennent actuellement jusqu’au 18 janvier 2014 au Palais des Congrès de Paris. Des experts font le point sur l’imagerie : scintigraphie, IRM et scanner, échocardiographie...


Les techniques d’imagerie cardiovasculaire en coupes sont largement utilisées aujourd’hui et le seront également à l’avenir.
 
Scintigraphie

La scintigraphie renseigne sur le fonctionnement du coeur (contractilité, irrigation, métabolisme…). Ce procédé d’imagerie utilise des substances radio-actives, injectées par voie veineuse, qui ont la propriété de se fixer sur les tissus cardiaques.

IRM et scanner

L’IRM est une technique d’imagerie non invasive et non irradiante qui repose sur le principe de la résonnance magnétique nucléaire. L’IRM est tout particulièrement adaptée à l’analyse :
- de la morphologie cardiovasculaire (taille d’un infarctus, maladies du muscle cardiaque),
- du fonctionnement cardiaque (débit, oxygénation).
L’IRM se révèle également extrêmement intéressante en cas de pathologie aortique et vasculaire ainsi que chez les enfants atteints de cardiopathie congénitale. Les publications internationales positionnent l’IRM, non irradiante et moins onéreuse que la scintigraphie, comme une technique très prometteuse.

Le scanner, quant à lui, est un examen qui utilise les rayons X de façon à réaliser des images en coupes fines de la zone étudiée. Cette technique d’imagerie haute résolution et non invasive apporte des informations précieuses sur la morphologie des artères coronaires. Il donne également des informations spécifiques sur l’aorte thoracique et les parois du coeur.
 
Echocardiographie

Cette technique, dont le principe est basé sur l’utilisation des ultrasons, permet de visualiser le muscle cardiaque, ses parois et ses valves. Aujourd’hui, l’échographie 2D ou conventionnelle est largement utilisée dans tous les services de cardiologie. Une technique émergente, l’échocardiographie 3D « temps réel » permet de se rapprocher encore plus précisément de la réalité anatomique des structures cardiaques. En effet, l’évaluation en écho 3D temps réel des volumes des cavités cardiaques est à la fois plus précise et plus reproductible qu’en échocardiographie 2D en comparaison avec l’IRM, méthode de référence.
 
Les applications les plus prometteuses en routine sont :

- la quantification des volumes et de la masse ventriculaires,
- l’évaluation de la fonction ventriculaire,
- l’analyse des cardiopathies congénitales et des maladies des valves.

L’écho 3D a trouvé une application majeure en cardiologie interventionnelle et en chirurgie cardiaque. Les applications actuelles de l’écho 3D sont donc multiples. Cette technique non invasive est en constante évolution avec des applications de plus en plus nombreuses permettant, en complément du 2D, d’améliorer l’analyse de l’anatomie et de la fonction cardiaques.
 
De manière synthétique, l’écho, l’IRM et la scintigraphie permettent une détection de la maladie coronaire par une approche fonctionnelle. Ces trois techniques répondent à la question suivante : le muscle cardiaque souffre-t-il ou non d’ischémie myocardique ? (obstruction d’une artère coronaire entraînant un apport insuffisant d’oxygène nécessaire au bon fonctionnement du coeur). Il est important de pouvoir répondre à cette question pour déterminer le pronostic et par conséquent la nécessité de réaliser une revascularisation du muscle cardiaque. Chacune de ces techniques possède une précision et une acuité toujours plus fine, avec une simplicité et une standardisation en constante évolution.
 
Les techniques d’imagerie hybride

Parallèlement, se développent les techniques d’imagerie hybride, qui associent les propriétés physiques d’acquisition de deux techniques :
- le SPECT- scanner (scintigraphie conventionnelle et scanner),
- le PET- IRM (scintigraphie par émission de positons et IRM).
Le couplage de la scintigraphie avec le scanner ou l’IRM permet d’établir une correspondance entre la morphologie des structures cardiovasculaires et les anomalies métaboliques du tissu cardiaque.

Pour s’imposer, ces techniques hybrides devront être d’application simple et rapide. Elles devront également démontrer qu’elles améliorent encore la prise en charge et le pronostic des patients. Par ailleurs, leur efficacité économique devra être établie. Ce challenge semble à ce jour délicat face à la standardisation et au développement rapide de la stratégie « deux techniques complémentaires ». Il faut savoir qu’aujourd’hui, les centres cardiologiques experts se dotent de deux techniques standardisées, simples d’application, et dont les coûts sont moindres que ceux de l’imagerie hybride. Leur mise en oeuvre est moins compliquée (pas de nécessité d’approvisionnement en traceur pour les centres dotés de l’IRM et du scanner).

Il est ainsi probable que pour des raisons scientifiques et économiques, la tendance sera d’améliorer l’acuité des techniques fonctionnelles qui permettent à elles seules :

- le diagnostic de maladie coronaire,
- la stratification du pronostic,
- et la nécessité de mettre en oeuvre le traitement de revascularisation.

Publié le 17/01/2014 à 09:00 | Lu 546 fois