Journée de sensibilisation au bon usage des antibiotiques

Depuis 2008, la France est associée à la journée européenne de sensibilisation au bon usage des antibiotiques mise en place à l’initiative du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et soutenue par la Commission européenne. En effet, le développement de la résistance des bactéries aux antibiotiques remet en question leur efficacité. C’est, aujourd’hui, au niveau européen et international, une préoccupation majeure de santé publique.


A l’occasion de cette journée et en lien avec la publication du BEH de l’Institut de veille sanitaire, la Direction Générale de la Santé souhaite rappeler, dans un contexte de nouvelle hausse de la consommation des antibiotiques, l’importance du bon usage des antibiotiques pour limiter la diffusion des résistances des bactéries et le risque d’impasse thérapeutique.

Préserver l’efficacité des antibiotiques est de la responsabilité de tous. Ainsi, au-delà de l’implication des partenaires du plan antibiotiques, les professionnels de santé, l’assurance maladie, les Agences les sociétés savantes et les associations de patients, c’est une mobilisation de l’ensemble de la population qui est nécessaire. A cette fin, de nombreux outils d’information sont accessibles sur le site du ministère chargé de la santé à destination du grand public, des patients et des professionnels de santé.

La Semaine de la sécurité des patients, organisée par le ministère des Affaires sociales et de la Santé du 26 au 30 novembre 2012, sur le thème : « Engageons-nous pour des soins plus sûrs » comporte une thématique « Bien utiliser les médicaments », qui constitue également un support pour des actions relatives à l’antibiothérapie.

Plus concrètement, le plan d’alerte sur les antibiotiques 2011-2016, fixe un objectif réaliste de baisse de la consommation d’antibiotiques en France de 25%, objectif attendu d’une juste utilisation de cette classe de médicaments. En effet, de nombreuses prescriptions d’antibiotiques ont encore aujourd’hui pour origine des infections virales ne nécessitant pas d’antibiothérapie.

Dès à présent, les réflexions sont notamment engagées sur les antibiotiques critiques en lien étroit avec l’antibiothérapie vétérinaire et le suivi des consommations des familles d’antibiotiques les plus génératrices de résistance. La sensibilisation c’est aussi le travail opérationnel fait au quotidien sur le terrain auprès des professionnels de santé ainsi que les actions de communication mises en œuvre pour le grand public par des campagnes telle que « Les antibiotiques, utilisés à tort, ils deviendront moins forts ».

Quelques chiffres

Dans les années 2000, la France était le premier pays européen consommateur d’antibiotiques et un des premiers en termes de résistances bactériennes. L’Hexagone est désormais le troisième consommateur d’antibiotiques au sein des états membres de l’UE, mais encore près de 30% au-dessus de la moyenne européenne. La France consomme ainsi trois fois plus d’antibiotiques que les pays européens les plus faibles prescripteurs, qui par ailleurs présentent les taux les plus faibles de résistances bactériennes.

Etat des lieux des consommations d’antibiotiques et des résistances bactériennes

En ville, la consommation totale d’antibiotiques en France a diminué mais, depuis 2005, les évolutions sont irrégulières et s’inscrivent dans une légère tendance à la hausse. Sur la base des premières données 2011, la baisse observée entre 2001 et 2011 n’est plus que de 13,5% (contre 16% entre 2000 et 2010).

La sensibilisation à un bon usage des antibiotiques procède à la fois d’une volonté de protection de la santé, pour éviter l’augmentation des résistances, mais aussi de la promotion d’un bon usage, permettant d’éviter des dépenses inutiles. Ces deux axes font partie des orientations de la ministre des Affaires sociales et de la santé. Ces orientations seront inscrites dans le cadre de la nouvelle stratégie nationale de santé qu’elle proposera en 2013.

Publié le 20/11/2012 à 08:00 | Lu 977 fois