Insuffisance cardiaque : un nouvel espoir avec le dispositif de resynchronisation cardiaque

Une vaste étude internationale dirigée par l'Institut de cardiologie de l'Université d'Ottawa (ICUO) au Canada semble confirmer l'intérêt du dispositif de resynchronisation cardiaque dans le traitement de l'insuffisance cardiaque. Explications.





L'étude de l'ICUO, menée sous la direction du Dr Anthony Tang et de George Wells et avec la participation d'une équipe de cardiologues-électrophysiologues -spécialistes du diagnostic et du traitement des troubles du rythme cardiaque-, a constaté une amélioration de la fonction de pompage du cœur et une réduction de 24% du taux de mortalité chez les patients atteints d'insuffisance cardiaque légère ou modérée porteurs du dispositif de resynchronisation cardiaque.

Selon le communiqué de l’ICUO, « il s'agit d'une percée importante dans le traitement de cette maladie chronique potentiellement mortelle qui touche déjà plus de 500.000 Canadiens et 5 millions d'Américains et dont l'incidence est à la hausse, en particulier dans la population âgée ».

« Ce type de dispositif est susceptible de sauver des milliers de vies au Canada seulement et offre un nouvel espoir à un grand nombre de patients et à leur famille », note le Dr Tang. « En agissant sur les deux ventricules cardiaques pour synchroniser leur contraction et aider le cœur à pomper le sang plus efficacement, le dispositif de resynchronisation cardiaque permet d'améliorer la qualité de vie des patients, de prévenir les réadmissions et de réduire les risques de mort subite. »

Lancée en 2003, l'étude de l'ICUO est l'une des plus importantes études menées à ce jour sur l'insuffisance cardiaque et a porté sur un échantillon de 1.798 patients, répartis dans 24 centres au Canada, en Australie, en Europe et en Turquie, qui ont été suivis pendant une période moyenne de 40 mois.

Les participants à l'étude ont reçu soit un défibrillateur automatique implantable (DAI) seul, soit un DAI couplé à un dispositif de resynchronisation cardiaque, qui consiste à stimuler simultanément les ventricules droit et gauche (cavités inférieures du cœur) par de petites impulsions électriques pour resynchroniser leur contraction.

Les chercheurs ont constaté non seulement une réduction du taux de décès chez les patients porteurs du dispositif de resynchronisation cardiaque, mais aussi du nombre de réadmissions liées à une aggravation des symptômes de l'insuffisance cardiaque.

Les conclusions de l'étude sont d'autant plus importantes qu'il s'agit du premier essai clinique qui évalue spécifiquement les avantages et les taux de survie associés à l'utilisation du DAI couplé au dispositif de resynchronisation cardiaque dans le traitement de l'insuffisance cardiaque.

« Cette étude représente un immense succès de recherche pour les scientifiques spécialistes des maladies cardiovasculaires. Elle démontre en outre l'importance de la recherche clinique évaluative », explique le Dr Alain Beaudet, président des Instituts de recherche en santé du Canada, qui ont cofinancé le projet. « Nous saluons les efforts de l'Institut de cardiologie, dont la contribution permettra d'améliorer l'état de santé et l'espérance de vie des patients cardiaques ».

Les résultats de l'étude ont été publiés en ligne récemment dans la prestigieuse revue New England Journal of Medicine et seront aussi présentés au congrès scientifique de l'American Heart Association, à Chicago.

Article publié le 18/11/2010 à 15:01 | Lu 2105 fois