Hélène Berr, une vie confisquée : exposition temporaire au Mémorial de la shoah à Paris

Du 10 novembre 2009 au 31 mars 2010 se tient au Mémorial de la shoah, situé dans le quartier du Marais à Paris, une exposition temporaire intitulée : Hélène Berr, une vie confisquée. Deux ans après la publication de son journal, une nouvelle manière de découvrir le destin tragique de cette jeune parisienne déportée à Auschwitz en 1944.





« Écrire toute la réalité et les choses tragiques que nous vivons, en leur donnant toute leur gravité nue sans déformer par les mots, c’est une tâche très difficile et qui exige un effort constant. »

Près de deux ans après la publication de son Journal rédigé entre 1942 et 1944, le Mémorial de la Shoah a choisi de revenir sur le destin tragique d’Hélène Berr, jeune parisienne déportée à Auschwitz en 1944. Débordant le cadre strict du journal et de la personnalité d’Hélène Berr, cette exposition s’élargit au contexte de l’Occupation et aborde plus largement la persécution des Juifs en France.

Agrégative d’anglais, Hélène Berr a 20 ans lorsqu’elle commence à écrire son journal. L’année 1942 et les lois antijuives de Vichy vont petit à petit faire basculer sa vie. Jusqu’en mars 1944, date de son arrestation, elle tiendra son journal au jour le jour. Déportée à Auschwitz avec ses parents, elle meurt en 1945 à Bergen-Belsen, quelques jours avant la libération du camp. Ce texte d’une qualité littéraire exceptionnelle, témoignage subtil de ce que fut la France et le Paris de l’Occupation, révèle un réel pressentiment de l’inéluctable, comme l’évoquent les dernières lignes de son Journal : Horror, Horror, Horror.

D’une écriture bouleversante, ce texte mêle l’expérience quotidienne de l’insoutenable et le monde rêvé des lettres, alternant à chaque instant entre l’espoir et le désespoir.

À propos du port de l’étoile jaune, Hélène écrit : « Mon Dieu, je ne croyais pas que ce serait si dur. J’ai eu beaucoup de courage toute la journée. J’ai porté la tête haute, et j’ai si bien regardé les gens en face qu’ils détournaient les yeux. Mais c’est dur. D’ailleurs, la majorité des gens ne regardent pas. Le plus pénible c’est de rencontrer d’autres gens qui l’ont. »

Soixante ans durant, le manuscrit du Journal d’Hélène Berr n’a existé que comme un douloureux héritage familial. Un jour de 2002, Mariette Job, nièce d’Hélène, décide d’en confier le manuscrit au Mémorial de la Shoah. Paru aux éditions Tallandier en janvier 2008, il rencontre dès sa publication un immense succès.

Par cette exposition, le Mémorial de la Shoah offre au public l’occasion de découvrir de nombreuses archives familiales déposées au Centre de documentation juive contemporaine ainsi que l’original du manuscrit de ce journal confié au Mémorial.


Informations pratiques et renseignements

Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy–l’Asnier, 75004 Paris
Tél. 01 42 77 44 72 - Fax : 01 53 01 17 44
contact@memorialdelashoah.org - www.memorialdelashoah.org

Accès
Métro : Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville (ligne 1), Pont-Marie (ligne 7)
Bus: 67, 69,76, 96, Balabus
Parking : Baudoyer (place Baudoyer), Lobau (rue Lobau), Pont-Marie (rue de l’Hôtel-de-Ville)

Ouverture
Tous les jours sauf le samedi, de 10 h à 18 h, et le jeudi jusqu’à 22 h.

Entrée libre (niveau crypte)

Article publié le 23/11/2009 à 12:44 | Lu 6183 fois