Gracefully : une alternative pour des funérailles non religieuses

La période de la Toussaint remet sur le devant de l'actualité la question des cérémonies religieuses ou commémoratives entourant l'hommage rendu aux êtres chers qui ont quitté ce monde. La société Gracefully, spécialisée dans les funérailles alternatives (comprendre laïques) revient sur ce sujet toujours délicat à aborder…


Ces dernières années, les mentalités ont changé au rythme de l'évolution de la société qui s'est peu à peu libérée du « tout religieux » encadrant presque exclusivement jusqu'alors les funérailles.

Aujourd’hui, les célébrations religieuses ne remportent plus l'adhésion d'autrefois, et ne correspondent plus nécessairement aux attentes des familles, moins pratiquantes qu'auparavant, et moins attachées aux dogmes.

Par ailleurs, le commerce du deuil -désormais très structuré-, n'offre aucune alternative aux cérémonies religieuses et ne comble pas ce manque, les pompes funèbres proposant dans leur champ de compétences des options principalement matérielles.

Il n'en reste pas moins que les familles, touchées par le deuil ou bien se préparant au départ d'un proche, réclament à pouvoir vivre ce moment douloureux en partage, avec des célébrations qui correspondent à la personnalité du défunt, lui rendant hommage au mieux.

Mais existe-t-il des alternatives satisfaisantes aux cérémonies religieuses classiques pour célébrer la disparition des proches ? Y a-t-il des réponses permettant de contenter celles et ceux qui n'adhèrent à aucun dogme, qui ne veulent pas être assimilés à des "consommateurs" et aspirent avant toute chose à rendre hommage ?

Les souhaits des Français en matière d'obsèques :
Une cérémonie qui ne soit pas nécessairement religieuse... Un sondage IPSOS effectué en 2010* a confirmé l'attachement des Français aux rites qui accompagnent les obsèques, en dehors de toute appartenance religieuse. Croyants ou non, ils considèrent que les obsèques doivent être l'occasion d'une cérémonie.

Les Français restent très attachés à ce que les obsèques soient l'occasion d'une cérémonie, y compris pour eux-mêmes : 80% des personnes interrogées (croyantes ou non) se disent prêtes à organiser une cérémonie pour une personne très proche, et 74% préféreraient une cérémonie pour leurs propres obsèques si elles devaient décider à l'avance de préparer leur départ.

Le souhait pour une cérémonie n'est pas l'apanage des seules personnes sensibles au culte religieux : parmi les personnes athées ou non-croyantes, 65% désirent organiser une cérémonie. Plus de quatre Français sur dix se déclarent aujourd'hui non croyants et 30% des obsèques (jusqu'à 50% à Paris) ne passent par aucun lieu de culte. Si on rapproche ces chiffres du désir exprimé globalement pour le déroulement d'une cérémonie, on pointe immédiatement une problématique : quelle alternative à la cérémonie religieuse peut-elle être proposée, qui réponde aux souhaits d'une proportion importante de personnes ?

Rendre hommage, se souvenir… mais pas n'importe comment

Une proportion importante de personnes (20% des plus de 40 ans et au-delà de 30% chez les plus de 70 ans) considère que la cérémonie funéraire sert d'abord à réunir la famille et les proches, et 58% jugent que le respect du rituel permet de faire son travail de deuil.

L'enquête 2009 du CREDOC** montre que s'il ne s'inscrit plus pour tout le monde dans un contexte religieux, le rite demeure néanmoins un élément fondamental du deuil. Elle souligne également le rejet de formes ostentatoires dans l'hommage que l'on rend au défunt et tire la conclusion suivante : puisque le psychologique domine l'ostentatoire, la place du produit en tant que tel revêt une importance moindre tandis que tout ce qui se rapporte à la cérémonie est fortement privilégié. Le désir de ritualisation est fort et les Français sont en demande de nouvelles pratiques relatives aux cérémonies. Celles qui sont personnalisées deviennent d'actualité, comme c'est déjà le cas aux Etats-Unis et également en Grande-Bretagne.

Quelles réponses aujourd'hui face à l'expression de ces demandes ?

Les cérémonies laïques offrent une alternative attendue en réponse à une demande exprimée de plus en plus fortement en France. On constate un fait de société important, à savoir lors des funérailles, l’effacement des cérémonies religieuses traditionnelles au profit des cérémonies alternatives non-religieuses.

Démarré dans les pays anglo-saxons, ce phénomène s’installe en France. Pour rendre hommage au défunt, les familles endeuillées recherchent précisément quelque chose qui « lui ressemble », des célébrations qui soient le reflet, l'expression de celle ou de celui qui est parti. Cette quête correspond aussi au désir d'unité, dans des moments douloureux où la solidarité des êtres humains a besoin de s'exprimer dans une communion d'esprits, libérés des entraves rattachées aux rites religieux classiques.

Les cérémonies célébrées par un officiant laïc apportent alors une réponse attendue, moins rigides mais pour autant ferventes. Elles correspondent au besoin d'un temps pour se poser, permettent de donner du sens au départ d'un être cher, de se rassembler, au-delà des croyances et des dogmes religieux. Les cérémonies célébrées par un officiant laïc correspondent à la culture française, empreinte de pudeur et de discrétion face à la mort, mais insatisfaite par l'impersonnalité et l'anonymat. Les personnes endeuillées aspirent à être accompagnées, soutenues, écoutées, comprises, et le commerce lucratif pratiqué autour de la mort très dénué de personnalisation les choque et les déçoit***.

A qui confier la cérémonie de funérailles pour servir au mieux la mémoire du défunt ?

Dans les pays anglo-saxons comme la Grande-Bretagne, le rôle de chef d'orchestre de la cérémonie des funérailles est confié dans 12% des cas**** à un officiant laïc qui a reçu une formation spécifique. Les mœurs évoluent peu à peu en France, mais le rôle du célébrant laïc reste méconnu et flou : il est souvent perçu - à tort - comme intégré aux services annexes des pompes funèbres.

En France, on peut recourir aux services d'un officiant laïc indépendant

Des funérailles réussies ne sont-elles pas celles dont on dit que le défunt aurait aimé être là, que tout parlait de lui, que tout lui ressemblait, le faisait vivre encore plus fort ? Qu'une sorte de communion était partagée avec tous les gens présents ?

Pour répondre à ce besoin profond de donner du sens au moment fort et éprouvant du deuil, le recours à un officiant laïc apporte ce qui semble manquer : un moment de partage à l'image de la personne défunte, et non-pas en réplique à un rite traditionnel, pour que chacun puisse se retrouver dans une célébration « qui lui ressemble ».

L'engouement pour des rites laïcs s'explique : face à ce que tous les êtres humains ont en commun - la vie et la mort - le désir de partage et de laïcité est flagrant, il est le reflet d'un monde qui change. Les personnes touchées par le deuil - ou s'y préparant - éprouvent le besoin d'être compris et d'avoir des réponses concrètes en terme de célébration et de rituel. Le recours à un officiant laïc permet de partager son émotion sans connotation religieuse, dans une communion d'esprit empreinte du souvenir de celle ou celui qui n'est plus là…

Le célébrant laïc intervient à la demande des familles endeuillées, mais également des personnes désireuses de préparer à l'avance leur départ, en toute confidentialité à la demande des familles endeuillées, pour déléguer à l'officiant laïc la faculté de créer une cérémonie qui fasse sens pour elles Servir la mémoire du défunt en donnant la priorité à ce qu'était sa personnalité, confier au célébrant laïc la mission d'être le porte-parole du défunt, faciliter l'expression de la peine de ceux qui ne trouveront pas nécessairement les mots, trop submergés par leur chagrin : l'officiant laïc créé ainsi un moment de partage et d'émotion et permet d'entamer le deuil.

De l'avis des personnes en quête d'alternative, il n'est pas question de « mettre en scène », mais plutôt d'être en correspondance avec la personnalité du défunt, que ce soit par le choix du lieu -en extérieur, proche de la nature, sur un lieu de vie que le défunt appréciait particulièrement ou par le choix de la musique- il est ainsi rendu possible ce qui ne l'est pas dans un lieu religieux comme par exemple réunir ses amis aux sons des guitares électriques ou dans un rassemblement de Harley Davidson pour rendre hommage à un fan de rockn'roll…

A la demande de chacun individuellement, pour préparer son départ, de son vivant

Un premier contact, une rencontre avec l'officiant laïc, facilitent un échange sur les attentes et les envies, puis des séances de concertations, des temps de réflexion et de recherche personnelle permettent de mettre en place un travail collaboratif et de détailler avec précision des rites imaginés spécifiquement pour chacun. Concrètement, plusieurs échanges et rencontres pour trouver les mots et les gestes qui font sens, puis la rédaction d'un texte que la personne aura toute liberté de modifier.

Une présence le jour des funérailles pour officier la célébration. Pour s'assurer que la cérémonie reflètera sa personnalité une proportion de plus en plus importante de personnes expriment leurs désirs de préparer à l'avance leurs funérailles, y compris le contenu de la cérémonie, et pas seulement les modalités pratiques relevant des pompes funèbres. C'est une manière d'être certain que l'hommage rendu correspondra réellement à sa propre personnalité.

Le point avec Pierre-Henri Thérond, officiant laïc, fondateur de Gracefully

C'est au retour des obsèques d'un ami brutalement décédé que Pierre-Henri Thérond a eu l'idée d'imaginer ses premières célébrations laïques, et de créer une société concevant des cérémonies de funérailles alternatives, laïques et humanistes, sur-mesure.

« J'étais triste et en colère. Les rares paroles mécaniques, que j'avais entendues prononcer par le célébrant n'avaient rien à voir avec celui qu'était Fabrice. Et rien de son univers n'avait pu être partagé par nous tous, qui grelottions de froid et de chagrin dans un environnement austère. Je me suis dit qu'il faudrait vraiment proposer autre chose aux familles endeuillées ».

Sa formation en Angleterre lui a permis de peaufiner un savoir-faire spontané, imprégné des rites qui l'ont marqué au cours de ses nombreux voyages. Après une carrière de producteur à la télévision, il est devenu à 53 ans le doyen des officiants laïcs français.

Une passion inspirée des voyages…

« Si toutes les civilisations, des plus lointaines aux plus contemporaines, des plus inattendues aux plus répandues, pratiquent des « rites de passage », c’est que l’homme a besoin de marquer les étapes de la vie pour avancer. J’ai créé Gracefully afin qu’existe enfin une alternative aux cérémonies religieuses. Gracefully propose des célébrations qui répondent aux besoins de sens et de partage » explique P-H. Thérond.

Dans cet esprit, cette entreprise s’annonce comme « la première et unique entreprise française qui propose une alternative au religieux en concevant des cérémonies laïques sur mesure ». Les Français ont dorénavant le choix quant au type de cérémonies qu’ils souhaitent pour célébrer ce moment important qu'est le deuil que ce soit à l'occasion de la disparition d'un être cher, ou pour préparer soi-même son départ dans des conditions de calme et de sérénité.

« Je suis souvent consulté par des personnes qui veulent organiser leurs propres funérailles. En préparant leur départ, les premiers souhaitent s’adresser d'une manière qui leur est propre à ceux qu’ils aiment. Ceux qui sont dans la douleur du deuil souhaitent, quant à eux, organiser un départ digne du disparu. Mais au final, tous cherchent à donner un sens qu’ils n’entendent plus ailleurs » conclut P-H. Thérond

www.gracefully.fr

*Les Français et l'organisation des obsèques : perceptions et souhaits (ISPSOS / Services Funéraires de la Ville de Paris - Septembre 2010)
**Enquête et chiffres CREDOC - Consommation et modes de vie n°223 - oct 2009
***Les prix du funéraire ont augmenté de 56% depuis la libéralisation du marché en 1993. L'indice INSEE des services funéraires a augmenté 2,5 fois plus vite que l'inflation depuis 10 ans. Le chiffre d'affaires 2006 du secteur funéraire français s'est élevée à 1,2 milliards d'euros (source Services Funéraires Ville de Paris)
****The Ways We Say Goodbye: a Study of 21st Century Funeral Customs in the UK

Publié le 05/11/2012 à 11:29 | Lu 2688 fois