Gonarthrose : symptômes, diagnostic et traitements

La gonarthrose ou arthrose du genou handicape de nombreux seniors au quotidien. Quels sont les symptômes de cette pathologie ? Quels sont les facteurs aggravants ? Comment s’effectue le diagnostic ? Quels sont les traitements ? Voici donc quelques éléments de réponses ainsi que le témoignage de Jean-François Souchon, rhumatologue à Aix-les-Bains qui a participé à l’élaboration des cures Mieux Bouger qui visent à conjuguer les effets des soins thermaux avec des activités physiques adaptées, assorties de conseils personnalisés. Un programme qui, in fine, contribue à prévenir les effets du vieillissement.


La gonarthrose handicape le quotidien
L’arthrose est la cause la plus fréquente de douleur articulaire et de handicap dans la population générale. Et le genou est la principale articulation touchée par cette pathologie. Environ 40% des personnes de plus de 65 ans souffrent d’arthrose.

Cette pathologie chronique altère la qualité de vie : on marche de moins en moins loin, on reste debout de moins en moins longtemps. 20 à 50 % des patients arthrosiques signalent une gêne au plan professionnel et une réduction des activités de loisirs touchant le sport, le jardinage, le bricolage.

Principaux symptômes
• ressentir des douleurs la nuit au repos qui perturbent le sommeil et qui conduisent à la prescription d’antalgiques et/ou de somnifères.
• connaître des difficultés à se lever le matin qui nécessitent du temps pour dérouiller les articulations.
• éprouver de la gêne à se déplacer sur des terrains légèrement accidentés (rues pavées).
• ressentir des douleurs en station debout prolongée.
• en station assise, avoir des difficultés à se relever.
• avoir du mal à s’accroupir, à enfiler ses chaussettes ou ses collants, à lacer ses chaussures, à ramasser un objet par terre.
• connaître des douleurs en montant et en descendant les escaliers.

Les facteurs aggravants
• La sédentarité est le premier facteur qui entretient et aggrave l’arthrose du genou. L’articulation est une mécanique composée de cartilage qui n’est pas vascularisé. Seul le mouvement est susceptible d’entretenir la vitalité du cartilage. Cela va bien sûr à l’encontre des idées reçues ou de l’attitude générale du malade qui est enclin à réduire ses mouvements pour ne pas déclencher les douleurs. Or les activités physiques de détente sont bénéfiques pour les muscles et préviennent l’évolution péjorative de l’arthrose.
• L’excès de poids est une des causes de l’arthrose. Le surpoids augmente les contraintes mécaniques. En outre, il provoque un état inflammatoire chronique qui détériore le cartilage.

Diagnostic
Le médecin suspecte une gonarthrose à la description des symptômes et à travers l’examen clinique. Douleur, gonflement articulaire, limitation de la flexion. Le diagnostic est confirmé par la radiographie. Celle-ci précise aussi la gravité de l’arthrose en mesurant le pincement articulaire ou l’écart entre les deux extrémités osseuses. Douleurs et handicap ne sont pas proportionnels à l’aspect radiographique. Quand le doute diagnostique subsiste à la lecture de la radiographie, une IRM ou un examen d’arthro-scanner peuvent être demandés.

Traitements
Actuellement, le traitement de l’arthrose consiste à associer des traitements pharmacologiques et non pharmacologiques pour réduire la douleur et le handicap du patient et tenter de freiner la progression des lésions structurales. (Y. Henrotin et al. / Revue du Rhumatisme 76 (2009) 279–288). A noter également que le traitement thermal apparaît désormais comme une alternative thérapeutique naturelle crédible d’autant qu’elle agit à moyen et long terme.

Les Thermes Nationaux promettent le Mieux Bouger

L’équipe thérapeutique des Thermes Nationaux d’Aix-les-Bains bénéficie d’une expérience unique dans le traitement des rhumatismes. Ses techniques et ses soins font école, son eau thermale agit en véritable anti-douleur.

Cette saison, les Thermes Nationaux ont innové encore avec les cures Mieux Bouger. Leur programme a été mis au point avec la société médicale d’Aix-les-Bains. Il prend en compte les dernières études et recommandations de la communauté médicale. Il débute par une évaluation initiale et bénéficie d’un suivi par un médecin thermal. Il intègre des soins thermaux aux effets antalgiques, des activités physiques adaptées pour apprendre à entraîner et préserver ses articulations ainsi que des conseils santé.

Ces cures mettent à la disposition du curiste tous les outils pour lui permettre de retrouver sa mobilité pendant et après la cure. Elles se déclinent en cure courte de 6 jours et en cure de 18 jours (cure médicalisée traditionnelle).

Les 5 effets attendus des cures Mieux Bouger :
1. Soulager les douleurs
Les cures Mieux Bouger comprennent quatre soins quotidiens personnalisés et choisis par le médecin thermal en fonction de la personne. Le curiste bénéficie du savoir-faire des équipes soignantes et des équipements des Thermes Chevalley.
2. Entraîner les articulations
L’activité physique contribue à la diminution des douleurs articulaires. Les cures Mieux Bouger proposent une prise en charge personnalisée. Les thérapeutes conseillent le curiste sur les activités physiques à pratiquer ou celles à éviter en fonction des pathologies. Une mise en pratique de ces conseils est proposée tous les jours de soins à l’Espace Détente ou à la salle de gymnastique des Thermes Chevalley. Plusieurs fois par jour, des séances d’aquagym et de gymnastique adaptée sont programmées.
3. Favoriser la prévention des risques de santé
Les ateliers santé proposés visent à adopter les bons gestes. Comment se relaxer ? Quelle alimentation pour limiter les risques cardio-vasculaires ou soulager les articulations dans des cas de surcharges pondérales ?
4. Se détendre
Le programme est élaboré pour assurer une détente optimale : les soins thermaux se déroulent le matin dans une unité de soins directement reliée par ascenseur à l’Espace Détente. Les séances de gymnastique adaptée et les ateliers Santé ont lieu l’après-midi.
5. Apprendre les bons gestes à appliquer toute l’année
Ici on vient apprendre à Mieux Bouger. Au quotidien, kinésithérapeute, hydrothérapeute, professeur de gymnastique se relaient et dispensent conseils avisés et gestes appropriés. Un guide, le livret Mieux Bouger, est remis pour prolonger ces acquis au-delà de la cure.

Six questions à Jean-François Souchon, rhumatologue à Aix-les-Bains, a participé à l’élaboration des cures Mieux Bouger

Quels bienfaits, quel mieux-être attendre d’une cure thermale ?
La cure agit sur plusieurs plans. Les soins thermaux diminuent l’intensité et la fréquence des douleurs. Il s’ensuit une réduction de la consommation médicamenteuse anti-inflammatoire et antalgique. Pendant les trois semaines, le curiste apprend à préserver ses articulations, à mieux utiliser son rachis, à reprendre une activité physique. Petit à petit, il retrouve de la mobilité et avec elle l’envie de reprendre une vie sociale. Car la douleur enferme physiquement et moralement, provoque un repli sur soi. La cure permet de rompre avec ce cercle vicieux et redonne confiance.

Les Thermes Nationaux ont mis au point les cures Mieux Bouger. Que signifie « Mieux Bouger » ?
Le programme Mieux Bouger permet de conjuguer les effets des soins thermaux de très haute qualité avec des activités physiques adaptées, assorties de conseils personnalisés. Un programme qui contribue à prévenir les effets du vieillissement.

En quoi ce protocole est-il susceptible de redonner de la mobilité aux patients ?
L’activité physique proposée est adaptée à chaque patient, à chaque localisation douloureuse et à chaque cas, en termes d’exercices, de fréquence, d’intensité. Elle apporte aussi une réponse sur des critères qui favorisent la mobilité : la détente, les conseils diététiques, les conseils sur les bonnes postures, etc.

Comment prolonger les bienfaits de cette cure de retour à la maison ?
Cette cure organise un véritable transfert de compétences soignants/soignés grâce à une prise en charge très individualisée. Le patient s’approprie des notions thérapeutiques et devient acteur de sa propre santé. Il pourra ainsi appliquer au quotidien les conseils qui lui auront été prodigués. Le livret Mieux Bouger qui lui sera remis, avec ses conseils, va lui permettre d’entretenir voire d’améliorer son état de santé tout le reste de l’année.

Pourquoi faut-il bouger lorsqu’on souffre de douleurs articulaires ?
L’activité physique permet de renforcer et d’assouplir les tendons et les muscles qui soutiennent les articulations et la colonne afin de les rendre plus mobiles et moins douloureuses. A ce titre, elle constitue un complément idéal aux soins de cure et constitue un facteur de prolongement des bénéfices sur l’année.

Justement quand on souffre des articulations on a tendance à limiter ses mouvements. Cela accentue-t-il la pathologie ?
Absolument, car on rentre dans le cercle vicieux de la douleur puisqu’on sollicite moins les tendons, les muscles et les articulations ce qui provoque un enraidissement et donc une accentuation du handicap. Les cartilages ont aussi besoin d’être sollicités pour rester de bonne qualité. Par contre en cas de poussée congestive (articulation chaude et gonflée) une mise au repos est bien sûr nécessaire.

Publié le 12/11/2009 à 14:04 | Lu 21447 fois