Ce baromètre confirme une idée reçue que j’ai maintes fois relevé : les seniors sont plus connectés que leurs cadets. Les 50-75 ans passent 27 heures par semaine devant leurs écrans, 20% de temps en plus que les moins de 50 ans. Surtout, ils sont connectés sur l’Internet plus de 13h par semaine, presque deux heures par jour. Et pratiquement une heure de plus par semaine que les moins de 50 ans.
Pour l’Observatoire du Cetelem, un quart des plus de 60 ans est membre d’un réseau social. C’est deux fois plus qu’il y a cinq ans. Parmi les raisons évoquées à cette proximité numérique, le moyen de garder un lien avec des proches plus jeunes éloignés géographiquement, pour des raisons de formation ou d’emploi vient en tête.
L’Observatoire met aussi en avant que les seniors valorisent une forme non virtuelle de connexion : celle d’être proche des autres. Pour 63% des 60-75 ans, bien vieillir, c’est être entouré de ses proches. Les moins de 35 ans sont 62% à penser la même chose ! Là encore, nous sommes bien loin d’une opposition entre les générations….
Bien au contraire, l’Observatoire Cetelem met en avant que la cohabitation et la solidarité intergénérationnelle se portent très bien. Elle est en hausse. Ainsi 43% des 50-60 ans ont encore au moins un enfant à la maison et 17% des 60-75 ans sont aussi dans ce cas. Sur l’autre versant de la cohabitation générationnelle, 6% des 50-60 ans et 2% des 60-75 ans vivent avec au moins un parent dans le foyer.
Si ce phénomène de génération pivot est marqué dans toute l’Europe, c’est en Espagne que les seniors sont le plus sollicité : 57% de la silver génération a encore au moins un enfant ou un petit-enfant dans son foyer ! Au Portugal, le chiffre est de 51%. Les seniors de France se situent à un niveau moyen avec 26% de ménages qui accueillent au moins un descendant.
Pour ce qui concerne le partage de son toit avec ses ascendants, ce sont les Roumains qui sont les plus sollicités avec 10% de ménages concernés. Les Britanniques sont en queue de peloton avec 1% de seniors qui accueillent un parent dans leur foyer, contre 2% en France. C’est pourtant au Royaume-Uni, où le taux de pauvreté des seniors est le plus élevé, avec 13% de la population. En France, 4% des seniors vivent sous le seuil de pauvreté. Seule la République Tchèque fait mieux avec 2%.
Dans une période de mutation et de tension sociale, culturelle et économique, les seniors jouent un véritable rôle d’amortisseur social, pas seulement en accueillant enfants ou parents. Ils soutiennent aussi financièrement leurs proches. Ainsi 78% des seniors européens contribuent financièrement, régulièrement ou occasionnellement, aux dépenses de leurs enfants ou petits-enfants. Pour les dépenses courantes, les biens d’équipement, mais aussi l’épargne ou le logement. De la même façon, 39% des seniors soutiennent financièrement au moins un parent. La silver génération c’est vraiment « la » génération pivot…
La situation professionnelle des descendants apparaît aussi comme un sujet important de préoccupation pour la silver génération. Ainsi 64% des seniors européens se disent assez ou beaucoup préoccupés par cette question. En Espagne, le taux de très préoccupés atteint les 92% ! Les seniors Français sont à peine moins sereins puisque 83% d’entre eux se disent très préoccupés.
L’Observatoire Cetelem montre bien que les seniors d’aujourd’hui ne vivent pas dans leur bulle, qu’ils sont acteurs de la solidarité. Heureusement.
Serge Guérin
Professeur à l’INSEEC Paris. Directeur du Msc Gestion des établissements de santé
Dernier ouvrage : Silver Génération. 10 idées fausses à combattre sur les seniors, Michalon
Pour l’Observatoire du Cetelem, un quart des plus de 60 ans est membre d’un réseau social. C’est deux fois plus qu’il y a cinq ans. Parmi les raisons évoquées à cette proximité numérique, le moyen de garder un lien avec des proches plus jeunes éloignés géographiquement, pour des raisons de formation ou d’emploi vient en tête.
L’Observatoire met aussi en avant que les seniors valorisent une forme non virtuelle de connexion : celle d’être proche des autres. Pour 63% des 60-75 ans, bien vieillir, c’est être entouré de ses proches. Les moins de 35 ans sont 62% à penser la même chose ! Là encore, nous sommes bien loin d’une opposition entre les générations….
Bien au contraire, l’Observatoire Cetelem met en avant que la cohabitation et la solidarité intergénérationnelle se portent très bien. Elle est en hausse. Ainsi 43% des 50-60 ans ont encore au moins un enfant à la maison et 17% des 60-75 ans sont aussi dans ce cas. Sur l’autre versant de la cohabitation générationnelle, 6% des 50-60 ans et 2% des 60-75 ans vivent avec au moins un parent dans le foyer.
Si ce phénomène de génération pivot est marqué dans toute l’Europe, c’est en Espagne que les seniors sont le plus sollicité : 57% de la silver génération a encore au moins un enfant ou un petit-enfant dans son foyer ! Au Portugal, le chiffre est de 51%. Les seniors de France se situent à un niveau moyen avec 26% de ménages qui accueillent au moins un descendant.
Pour ce qui concerne le partage de son toit avec ses ascendants, ce sont les Roumains qui sont les plus sollicités avec 10% de ménages concernés. Les Britanniques sont en queue de peloton avec 1% de seniors qui accueillent un parent dans leur foyer, contre 2% en France. C’est pourtant au Royaume-Uni, où le taux de pauvreté des seniors est le plus élevé, avec 13% de la population. En France, 4% des seniors vivent sous le seuil de pauvreté. Seule la République Tchèque fait mieux avec 2%.
Dans une période de mutation et de tension sociale, culturelle et économique, les seniors jouent un véritable rôle d’amortisseur social, pas seulement en accueillant enfants ou parents. Ils soutiennent aussi financièrement leurs proches. Ainsi 78% des seniors européens contribuent financièrement, régulièrement ou occasionnellement, aux dépenses de leurs enfants ou petits-enfants. Pour les dépenses courantes, les biens d’équipement, mais aussi l’épargne ou le logement. De la même façon, 39% des seniors soutiennent financièrement au moins un parent. La silver génération c’est vraiment « la » génération pivot…
La situation professionnelle des descendants apparaît aussi comme un sujet important de préoccupation pour la silver génération. Ainsi 64% des seniors européens se disent assez ou beaucoup préoccupés par cette question. En Espagne, le taux de très préoccupés atteint les 92% ! Les seniors Français sont à peine moins sereins puisque 83% d’entre eux se disent très préoccupés.
L’Observatoire Cetelem montre bien que les seniors d’aujourd’hui ne vivent pas dans leur bulle, qu’ils sont acteurs de la solidarité. Heureusement.
Serge Guérin
Professeur à l’INSEEC Paris. Directeur du Msc Gestion des établissements de santé
Dernier ouvrage : Silver Génération. 10 idées fausses à combattre sur les seniors, Michalon
