Garantir aux aînés une vie décente et le respect de la dignité humaine : le message d’Age Platform Europe pour 2010

Les faibles revenus, une mauvaise santé, la discrimination fondée sur l’âge et/ou le sexe, la diminution des capacités physiques ou mentales, le chômage, l’isolement, la maltraitance et l’accès limité aux services sont autant de facteurs qui peuvent contribuer à accroître le risque de pauvreté et d’exclusion sociale à mesure que l’on vieillit. Étant donné que le groupe des personnes âgées de 65 ans est le groupe de la population européenne qui connaît la croissance démographique la plus rapide, tous les États membres et la Commission européenne doivent se servir de l ’Année européenne 2010 de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale pour s’attaquer aux menaces spécifiques auxquelles sont aujourd’hui confrontées les personnes âgées, estime l’association Age Platform Europe.


Pour l’Année européenne 2010, les membres de l’association européenne AGE, qui regroupe près de 150 associations européennes qui oeuvrent en faveur de la protection des 50 ans et plus, exhortent les gouvernements nationaux et la Commission européenne à :

1. Garantir aux personnes âgées un revenu minimum adéquat afin de combattre la pauvreté et l’exclusion sociale : le droit de pouvoir bénéficier de régimes de revenu minimum, et notamment de pensions minimum, doit être reconnu comme un droit fondamental afin de pouvoir garantir à tous la dignité et l’autonomie.

2. Définir une norme de revenu minimum qui garantisse aux retraités une vie décente et la dignité de la personne : répondre aux attentes des personnes âgées, notamment concernant des aspects non financiers tels que l’accès à des services de soins de santé de qualité, à l’éducation et à la formation tout au long de la vie, à un logement décent, aux loisirs et aux activités sociales ou à la participation civique.

3. Cibler directement les personnes âgées dans les Plans d’action nationaux en matière d’inclusion sociale, et impliquer les personnes en situation de pauvreté dans le processus décisionnel : en 2008, le taux de risque de pauvreté pour les personnes âgées de 65 ans et plus s’élevait à 19% dans l’Union Européenne des 27. Le risque de pauvreté pour les femmes âgées étant encore beaucoup plus élevé que cette moyenne.

4. Convenir d’objectifs nationaux de réduction de la pauvreté, par âge et par sexe : combattre la pauvreté chez les personnes âgées dans des sous-groupes spécifiques tels que les femmes âgées, les personnes âgées isolées, les personnes âgées vivant en zone rurale, les minorités ethniques ou les personnes âgées issues de l’immigration. Ces objectifs permettront aussi de mesurer les progrès réalisés dans la lutte contre la pauvreté.

5. Mettre en oeuvre l’égalité entre femmes et hommes dans l’emploi de manière à garantir aux femmes des revenus de retraite adéquats : étant donné que le manque de ressources adéquates chez les femmes âgées résulte directement de la discrimination dont elles font l’objet dans l’emploi, les gouvernements doivent également s’engager dans une réflexion approfondie sur les schémas sociaux existants et sur les rôles traditionnellement dévolus aux femmes et aux hommes, qui contribuent à la pérennité de ces désavantages.

6. Tendre la main aux personnes âgées les plus vulnérables qui sont dans l’incapacité de faire valoir leurs droits, les informer et les aider : plus particulièrement les personnes très âgées, les personnes âgées handicapées et/ou isolées, les personnes âgées issues de l’immigration et les minorités ethniques.

7. Garantir la protection contre la pauvreté au travail des travailleurs âgés : garantir des salaires adéquats, empêcher l’exploitation économique, la précarité de l’emploi et les mauvaises conditions de travail, offrir aux travailleurs âgés des possibilités d’acquérir des compétences qui leur permettent de ne pas avoir de difficultés personnelles et financières ; et renforcer leur capacité économique de gérer leur propre vie.

8. Promouvoir le bien-être individuel et la qualité de vie à tous les âges grâce à un accès universel aux services essentiels : il faudrait instaurer des normes de qualité pour les soins de santé et les soins de longue durée, auxquelles adhéreraient les autorités publiques.

L’association européenne AGE aimerait donc « que, au cours des prochains mois, les gouvernements nationaux et la Commission européenne prennent le temps d’examiner la Stratégie de Lisbonne avant de définir un nouveau programme stratégique européen pour 2020. Un engagement fort envers l’éradication de la pauvreté et de l’exclusion sociale d’ici 2020, tel doit être l’objectif général de la nouvelle Stratégie de l’UE pour 2020, stratégie dans laquelle les objectifs de croissance serviront la cohésion ».

www.age-platform.org

Publié le 04/10/2010 à 09:47 | Lu 1485 fois





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