France, Allemagne ou Japon : les gins nouveaux sont arrivés pour la fête des pères

Ce printemps 2020 réserve aux amateurs de gin deux belles nouveautés. Radicalement différentes dans leur conception, l’une est française et provençale tandis que l’autre est allemande et élaborée dans la Forêt Noire.


Avec ces produits, on est loin du classique London Dry Gin… Relativement neutre avec une base historique de genièvre, ce gin est le compagnon parfait de la plupart des cocktails qui ont été réalisés en fonction des arômes secs du London Gin.
 
Né dans le nord de la France, en Flandre et en Hollande, l’alcool de genièvre est devenu gin en traversant la Manche au 18ème siècle. Mais c’est au 19ème siècle que s’établit véritablement la base originelle du gin.
 
Avec pour pivot, le gin, les distilleries de l’époque ne rajoutent qu’une petite dizaine d’épices. C’est toujours le cas pour les grandes marques qui restent très mesurées dans les ingrédients (cardamone, agrumes, coriandre, iris, angélique…) pour leurs London dry gin.
 
Cela produit des gins classiques que l’on connait depuis toujours. Bombay Sapphire, Gordon’s, Tanqueray, Beefeater sont les marques phares de l’industrie du gin et la base de la plupart des cocktails.
 
Il ne faut pas oublier que le gin est là pour soutenir un cocktail mais pas pour être la composante dominante. Mais à l’instar du whisky, la production de gin s’est dispersée dans le monde et les marques les plus diverses fleurissent à travers la planète.

Avec bien entendu un souci d’originalité pour chacune de ces nouvelles marques. Si l’on trouve quelques belles pépites, notamment japonaises ou germaniques, on trouve aussi des recettes complètement ratées ! Vouloir multiplier à l’infini le nombre d’ingrédients n’est pas forcément un gage de réussite.
 
Côté français, on est loin d’adhérer à un gin normand où la pomme domine outrageusement. La France voit actuellement une explosion de ses micro producteurs dont les recettes tiennent plus de la pharmacopée que des spiritueux. L’abus de rose ou de concombre ne fait pas un bon gin et est trop prépondérant dans les mélanges.
 
Un écueil qu’a su éviter les Distilleries et Domaines de Provence qui viennent de donner naissance au Dry Gin XII. Ce gin est constitué de cinq distillats et tire son nom des douze plantes qui le compose. La Provence est très présente avec le thym, le romarin et l’eucalyptus mais l’on trouve aussi les bases du gin avec le genièvre, la coriandre, l’angélique, la cardamone et l’iris.
 
Un nez fleuri et frais souligné par le genièvre, vif en bouche et épicé il offre une longueur de dégustation persistante et subtile. Intégré à un Negroni, il met en avant l’amertume du Campari et apporte une touche aromatique particulièrement rafraîchissante.
 
En gin tonic, le Dry Gin XII offre le plaisir d’un long drink frais, parfumé avec discrétion il offre l’authenticité d’un véritable Dry Gin. On oublie totalement ses 42°. Un joli flaconnage en verre dépoli et surtout, un prix très attractif de 30 euros la bouteille de 70cl, le Dry Gin XII possède de nombreux atouts.
 
Nouveau également le Barrel Cut de chez Monkey 47. Maison allemande de la Forêt Noire, Monkey 47 possède désormais une réputation de qualité bien établie. Installée dans le berceau des producteurs d’alcools blancs à base de petits fruits, la maison s’est fait connaître avec son Monkey 47 élaboré à partir de 47 plantes aromatiques.
 
Outre ce Dry Gin, idéal pour le cocktails et la liqueur Sloe Gin, Monkey 47 vient de présenter le Monkey 47 Barrel Cut. En l’occurrence, il s’agit d’un Monkey 47 Dry Gin qui a été élevé dans des fûts neufs confectionnés en bois de mûrier légèrement brulés.
 
Après trois mois de maturation dans ces fûts, le gin possède une teinte aussi ambrée qu’un sirop d’érable. A la fois puissant et doux, ce gin est une main de fer dans un gant de velours. Une première bouche acidulée qui sur la longueur, se termine sur des notes de cassis et de myrtilles sauvages. Ce gin est définitivement fait pour être dégusté sec à l’instar d’une liqueur de framboise. Le cocktail n’est pas sa vocation.
 
Du Japon, nous avons retenu un gin Sakurao produit près d’Hiroshima. Une grande finesse, de la délicatesse, une absence totale d’agressivité, ce gin qui peut se déguster sec est également le compagnon parfait pour les différents cocktails où le gin est un composant principal. Composé de seulement 9 ingrédients délicatement infusés et macérés,  ce gin d’une grande fraîcheur met parfaitement en valeur un cocktail comme le Negroni ainsi que le Dry Martini.
 
Joël Chassaing-Cuvillier

Publié le 11/06/2020 à 02:00 | Lu 2324 fois





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